Le statut de Wikipédia en tant que source de référence est un sujet de controverses, en particulier à cause de son système de rédaction ouvert à tous. L’audience grandissante de Wikipédia a conduit un grand nombre de personnes à formuler des avis critiques sur la fiabilité des informations présentées dans cette encyclopédie. Ces critiques étant récurrentes, une page spéciale de Wikipédia est consacrée aux réponses de participants à Wikipédia aux objections les plus fréquentes.
Les principales critiques portent sur :
Les critiques de Wikipédia l'accusent d'incohérences, de partialité systémique et d'une forme d'anti-élitisme, et d'avoir une politique favorisant trop le consensus dans son processus éditorial. La fiabilité et la précision de Wikipédia sont aussi des questions débattues. D'autres critiques portent essentiellement sur sa sensibilité au vandalisme et à l'ajout de fausses informations, non vérifiées ou fausses, bien que des travaux ont suggéré que le vandalisme est généralement de courte durée.
D'autres critiques se révèlent plutôt positives. Ainsi, en juin 2009, le philosophe français Bernard Stiegler estime que Wikipédia, « passage obligé pour tout utilisateur d'Internet », est un « exemple frappant d'économie de la contribution » et que l'encyclopédie « a conçu un système d'intelligence collective en réseau ».
Des études ont été menées sur la qualité du contenu proposée par Wikipédia, et des comparaisons effectuées avec d'autres encyclopédies. Ces évaluations fournissent généralement des conclusions positives pour Wikipédia, mais ces résultats font aussi l'objet de critiques.
Tout lecteur de Wikipédia est un rédacteur potentiel. Fin 2008, un sondage est effectué par la Wikimedia Foundation et UNU-MERIT. Environ 130 000 lecteurs et contributeurs de Wikipédia y ont répondu, principalement en langues anglaise, allemande et espagnole. La moyenne d'âge des sondés est d'environ 26 ans. Une fois les résultats lissés, environ 65 % d'entre eux se déclaraient seulement lecteurs, et 35 % contributeurs. Parmi les contributeurs, 48 % d'entre eux avaient fait des études supérieures, et 20 % obtenu un master ou plus. Ces contributeurs passent en moyenne 4,3 heures par semaine sur Wikipédia, et leurs motivations principales sont de partager le savoir et de corriger les erreurs.
Les rédacteurs se répartissent généralement par communauté linguistique concentrée sur la rédaction de la version de Wikipédia correspondante, mais interviennent aussi souvent ponctuellement sur les versions de Wikipédia en d'autres langues, ou les projets frères de la Wikimedia Foundation. Depuis 2008, les comptes enregistrés peuvent être unifiés : un seul compte sert ainsi à identifier l'utilisateur sur tous les projets de la Wikimedia Foundation.
Un rédacteur peut être identifié par son adresse IP, ou par son pseudonyme s'il l'a enregistré sur le site.
Au sein de Wikipédia, les comptes utilisateurs disposent de différents statuts techniques gérés par le logiciel MediaWiki et contrôlant les actions qui leurs sont permises. Les critères pour acquérir un statut et la façon de se servir des capacités fournies sont fixés indépendamment par chaque communauté. Parmi ces statuts, les principaux sont :
Wikimedia Foundation fournit des statistiques mensuelles sur son site. On trouve notamment la somme des nombres de contributeurs ayant fait au moins 100 modifications pour l'ensemble des éditions :
On trouve également la somme des nombres de contributeurs ayant fait au moins 5 modifications pour l'ensemble des éditions :
On trouve également le nombre de pages vues pour l'ensemble des éditions :
Les modifications apportées aux articles font l'objet de plusieurs niveaux de surveillance a posteriori, qui permettent de corriger les erreurs les plus évidentes. Selon Le Figaro, son cofondateur, Jimmy Wales, affirme ainsi qu'« en général, la correction d'une erreur ou d'une information fallacieuse a lieu en quelques heures, voire en quelques minutes ». Une étude de l'université du Minnesota affirme que jusqu'en 2006, sur deux millions de modifications problématiques, 42 % ont été réparées dans un temps qui rend peu probable leur lecture par un visiteur, alors qu'environ 11 % des vandalismes détectés persistaient après avoir été vus cent fois. De la même manière, la grande majorité des vandalismes détectés avaient été corrigés après 15 révisions au plus.
À un premier niveau, tous les changements sont accessibles en temps réel sur une page récapitulant les « modifications récentes. » Ce flux est scruté en permanence par des volontaires, ainsi que par quelques automates. Les vandalismes les plus évidents (écrasements de pages entières, messages d'insulte, graffiti) sont généralement détectés à ce stade, et corrigés dans les minutes qui suivent par un retour à la version précédente. Ce premier niveau de contrôle porte essentiellement sur la forme. Les surveillants volontaires peuvent également corriger des problèmes évidents d'orthographe ou de style, et éventuellement effectuer un contrôle de cohérence rapide sur un ajout particulièrement suspect. En 2006, 60% des vandalismes étaient détectés facilement par des humains (modifications dénuées de sens, offensantes ou encore suppressions massives), mais certaines catégories de modifications semblaient plus délicates à repérer : désinformation, suppression partielle, spam et autres.
Le deuxième niveau de contrôle consiste, pour un rédacteur inscrit, à examiner périodiquement les modifications faites récemment sur l'ensemble de sa « liste de suivi ». Cet examen permet de détecter et corriger assez rapidement les principaux problèmes de fond : erreurs manifestes, ajouts hors sujet, ou manque d'objectivité ou de neutralité dans la formulation. Les coauteurs de l'article peuvent ainsi contrôler de manière plus approfondie les ajouts suspects, si nécessaire en s'appuyant sur des sources de référence. Le délai de réaction est cette fois-ci typiquement de l'ordre de la journée.
Quand ces deux premiers niveaux de contrôle conduisent à des corrections, le correcteur volontaire peut examiner ensuite l'ensemble des ajouts effectués par l'intervenant fautif, ce qui peut lui permettre de rattraper des modifications ayant échappé aux deux premiers niveaux de contrôle. Quand il apparaît qu'un contributeur « à problème » a trop souvent une contribution négative sur Wikipédia, il peut se faire interdire d'écriture sur toute l'encyclopédie : « Les administrateurs, élus parmi les contributeurs, ont le pouvoir de supprimer ou de protéger des pages, de bloquer ou d'exclure un contributeur suite à une décision du comité d'arbitrage, lui aussi composé de membres choisis par la communauté ».
Les erreurs qui échappent à ces premiers niveaux de contrôle sont des erreurs peu évidentes, ou qui portent sur des articles marginaux, de faible avancement, et peu surveillés. Ces erreurs peuvent rester des mois dans l'article, et restent d'autant plus longtemps que l'article est peu lu et peu édité. Elles peuvent être corrigées spontanément par un lecteur. De plus, à la faveur d'une nouvelle modification, l'article repasse par les contrôles précédents, et les correcteurs volontaires peuvent décider à cette occasion de le relire en intégralité pour corriger d'éventuelles erreurs anciennes.
Le dernier niveau de contrôle, collectif, est formé par les projets d'amélioration d'articles rattachés à un thème donné, organisé autour d'un « portail ». Dans ce cadre, les articles sont systématiquement relus, complétés et corrigés, par des équipes de volontaires passionnées par ce thème. Les articles qui bénéficient de ces relectures sont initialement corrigés, et continuent généralement à être suivis par l'équipe du « portail » .
Chaque communauté établit aussi des procédures pour labelliser les articles en fonctions de critères spécifiques, ce processus conduit par exemple à deux catégories d'articles : « bon article » (good article sur Wikipédia en anglais) et « article de qualité » (Featured article sur Wikipédia en anglais).
D'autres procédures sont développées et testées par les différentes communautés de langue, comme le projet Wikitrust, des filtres automatiques contrôlant le texte proposé à la publication, ou des versions de travail nécessitant une relecture avant d'être incorporés à la version publiée (Flagged revision)[réf. souhaitée].
L'étude menée par des chercheurs de l'université Carnegie Mellon et du Palo Alto research center s'intéresse également à la contribution des différents thèmes de l'encyclopédie aux conflits, en décomptant le nombre d'annulations de modification, ramené à la taille de la catégorie correspondant au thème. Les pourcentages qui suivent sont ceux de janvier 2008, les variations entre parenthèses représentent leur évolution depuis juillet 2006. Dans l'intervalle, le nombre de pages et de catégories a plus que doublé :