Université - Définition

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Les universités dans le monde

Depuis la fin du XXe siècle les universités sont identifiés comme un éléments clef de la croissance des états. Sur l'impulsion du modèle américain, la plus part des pays du monde investissent maintenant dans le développement et la valorisation de ses universités.

États-Unis

Harvard Yard à Cambridge, MA, États-Unis
Le campus universitaire de Dartmouth College

Le système universitaire des États-Unis est de nos jours considéré comme de très bon niveau, voire comme le premier au monde, à tel point qu’il sert souvent de référence. L’étude de l'université de Shanghai de 2004 place 17 universités des États-Unis dans les 20 premières, Harvard figurant en première position.

Le système universitaire américain s’est beaucoup développé à la fin du XIXe siècle avec la création de nombreuses universités dont certaines sont aujourd’hui fort connues : université Yale (1701), université Stanford (1891)(Californie), université Johns-Hopkins (1876), université Cornell (1865), université de Chicago (1892), etc. Ces universités adopteront en partie le modèle allemand et allieront enseignement et recherche. Par ailleurs, il sera introduit rapidement des cursus qui en Europe, «  en raison de préjugés hérités de la société précapitaliste, ne sont pas jugés dignes de l’université ». C'est ainsi que la finance et le commerce seront enseignés dés 1881 avec la création de la Wharton School of Finance à l’université de Pennsylvanie. En France, de grandes écoles commerciales seront également fondées à cette époque (HEC créée en 1881) mais resteront hors du giron des universités. La force des exécutifs universitaires est un élément distinctif du système américain par rapport aux modèles germaniques et français.

Le système américain est très varié. À côté d’institutions privées sans but lucratif très prestigieuses comme Stanford ou Harvard on trouve des universités appartenant aux États dont certaines sont également renommées telle l'université de Berkeley.

Dans les universités publiques ou privées, les études de base (undergraduate) durent quatre ans et mènent au Bachelor Degree. Elles peuvent être suivies d’un Master’s Degree en un an ou d’un PhD en général en trois ans. À côté des universités on trouve des Community Colleges qui dispensent des formations en deux ans. Suite à quoi, l’étudiant peut soit arrêter les études soit entrer dans une université.

Si le terme college est en général réservé à l’enseignement court, des établissements comme Boston College ou Darmouth College bien que s’intitulant pour des raisons historiques college sont de vraies universités. La « Carnegie Basic Classification » distingue les universités dotées de programmes doctoraux (Doctorate-granting Universities (I)) des collège et universités délivrant surtout des masters (Master’s Collegues (IIA)), des collèges allant jusqu'à la licence (Baccalaureate colleges (IIB)) et des collèges associés (Associate’s Colleges (III)).

L’inscription en université dépend des résultats obtenus au cours des trois dernières années de lycée et des scores obtenus à des tests : les SAT (Standardized Aptitude Tests) et les AP (Advanced Placements)

Les universités états-uniennes les plus prestigieuses sont regroupées au sein de la "Ivy League".

Plus des trois quarts des étudiants américains vont dans des universités publiques.

Chine

Les futurs étudiants doivent passer un concours national d'entrée à l'université, le gaokao. En juin 2009, il y avait 6,3 millions de places en première année, tous établissements d’enseignement supérieur confondus. Beaucoup de jeunes Chinois font leurs études à l'étranger, notamment aux États-Unis

Union européenne

Dans une étude de septembre 2007, l’institut Bruegel a cherché à analyser les raisons du décrochage des principaux établissements d’enseignement supérieurs européens par rapport à leurs homologues des États-Unis. Deux faits ont été mis en exergue : un moindre investissement 1,3% du PIB contre 3,3% du PIB aux États-Unis ; une moindre autonomie des universités. Les auteurs insistent particulièrement sur ce point et montrent qu’aussi bien aux États-Unis qu’en Europe, c’est un élément clé qui affecte positivement les apports financiers faits aux universités.

France

La Sorbonne, Paris, au XVIIe siècle

Les universités ont été supprimées par la Révolution. Sous l'Empire a été instaurée en 1808 une université impériale dont certaines caractéristiques perdurent : forte centralisation et découpage disciplinaire strict en facultés. Ces traits seront atténués d’abord en 1893 par la création d’universités par ville puis par la loi Faure de 1968. Malgré tout le découpage disciplinaire reste marqué et l’autonomie assez limitée

En 1875, le vote de la loi sur la liberté de l’enseignement supérieur permet la création de cinq universités catholiques à Paris, Angers, Lille, Lyon et Toulouse. Peu de temps après, la loi du 18 mars 1880 rétablit le monopole de la collation des grades universitaires et n'existe depuis que des universités publiques en France.

En 1938, les universités en France comptaient 60 000 étudiants, ce chiffre passe à 300 000 en 1968 à 1 515 000 à la rentrée 2001-2002. Au début des années 2000, environ 500 000 étudiants suivaient un cursus de lettres et de sciences humaines, 350 000 en droit et en sciences économiques, un peu plus de 200 000 en sciences et 140 000 dans le secteur de la santé. La question de savoir pourquoi tant d’étudiants se dirigent vers des filières offrant peu de débouchés directs a intrigué les chercheurs. Pour Fave-Bonnet (1997), il s’agirait d’une position de repli plus subie que voulue, pour Alain Renaut au contraire, cela traduirait une demande de culture générale. Jacques Mistral pour satisfaire cette demande plaide pour des Collèges universitaires où les étudiants pourraient « consolider les fruits de l’enseignement secondaire », « apprendre les langages et les codes de la vie en société », « satisfaire des curiosités variés » « approfondir progressivement une discipline » et amorcer ainsi leur spécialisation.

Dans leur rapport au CAE (Conseil d'Analyse Economique), Philippe Aghion et Elie Cohen estimaient que si les universités françaises et plus généralement l’enseignement supérieur en France étaient adaptés à une économie en phase de rattrapage, ils l’étaient beaucoup moins à une économie proche de la « frontière technologique ». Pour que les universités françaises puissent jouer pleinement leur rôle dans cette situation, il faudrait pour ces auteurs revenir sur la double coupure fondatrice de l'enseignement supérieur et de la recherche en France à savoir : la dissociation de l'éducation et de la recherche d'une part, et le découpage entre formations sélectives et non sélectives d'autre part. En effet, une économie de la connaissance requiert d'une part une complémentarité accrue entre recherche appliquée, recherche fondamentale et enseignement doctoral et d'autre part que les dirigeants soient eux-mêmes formés à la recherche. Dans le cadre d'une économie proche de la frontière technologique, il est important d’investir dans le supérieur. En 2001, les États-Unis avaient investi 2,3% de leur PIB (1,1% en investissements publics et 1,2% en investissement privés) dans ce domaine contre 1,1% en France (1% public, 0,1% privé). Dans leur rapport Philippe Aghion & Elie Cohen plaidaient pour une approche incrémentale c’est-à-dire pour une série de mesures de faibles ampleurs mais susceptibles de mettre les acteurs en mouvement et en capacité de s’approprier les réformes. À l'opposé, des économistes tels Jean-Hervé Lorenzi ou Michel Mougeot estiment que la démarche incrémentale ne serait pas à la hauteur des enjeux. Jean Tirole se prononce en faveur d'une autonomie des universités et d'un recours à une part de financement privé de façon à ce que les étudiants des universités françaises reçoivent un enseignement de qualité et que la France ait une recherche en ligne avec son potentiel.

Royaume-Uni

Blason de l'Université d'Oxford

Si les deux universités les plus connues sont aussi les plus anciennes Oxford et Cambridge, à la fin du dix neuvième siècle on assiste à la création de nombreux établissements : université de Manchester (1851), université d'Aberystwyth (1874) au Pays de Galles, London School of Economics (1895) etc.. En 1861 Oxford et Cambridge revaient 2 400 étudiants, ce chiffre est passé à 5 881 en 1901 pour dépasser 10 000 en 1931. Actuellement ces deux universités ensemble accueillent environ 35 000 étudiants. Les universités d'Oxford et de Cambridge élisaient chacune un député à la Chambre des communes jusqu'à la fin de la seconde guerre mondiale. William Ewart Gladstone a été longtemps élu par l'université d'Oxford. C'est également lui qui au début des années 1850, procéda à une réforme de l'université en même temps qu'il fit beaucoup pour que les postes de la fonction publique anglaise soient pourvus par concours.

Dans les années 1920, le Balliol College à Oxford de façon à mieux former les personnes susceptibles d'entreprendre une carrière publique en leur donnant une capacité de réflexion à la fois forte et interdisciplinaire a établi un programme d'abord appelé "Grands Modernes" puis Philosophy Politics and Economy.

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