Toxicomanie - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Introduction

A l'origine "la" toxicomanie est un terme qui vient du grec toxikon, « poison » et mania, « folie » et qui signifie que quelqu'un use de manière répétée et excessive d'une ou plusieurs substances toxiques (analgésique, stimulants et autres psychotropes) sans justification thérapeutique. Aujourd'hui on parle plus volontiers d'addictions au pluriel parce que les pratiques de consommation ont évolué du côté des polytoxicomanies (alcool, médicaments, drogues diverses, synthétiques ou naturelle, etc.). Les usages évoluent vers un besoin incontrôlable de continuer à consommer le produit, accompagné d'accoutumance puis de dépendance.

Selon l'OMS, la définition stricte de la toxicomanie correspond à quatre éléments :

  • Une envie irrépressible de consommer le produit (Voir l'article détaillé addiction);
  • une tendance à augmenter les doses (Voir l'article détaillé tolérance);
  • une dépendance psychologique et parfois physique ;
  • des conséquences néfastes sur la vie quotidienne (émotives, sociales, économiques).

Discussions sur le terme

On reproche à ce te terme d'être connoté sur le plan psychiatrique (manie = folie) est pour certains trop marquée et il est donc moins utilisé
. Ce reproche peut se comprendre mais on peut aussi opposer qu'il décrit finalement très bien la situation puisqu'il s'agit en effet de poison surtout aux doses consommées et qu'il s'agit bien d'une consommation "folle" (manie) puisqu'elle peut mener à tous les excès dérives et déchéances.

Certains le limitent strictement à l'usage de substances psychotropes interdites (ou drogues) ; d'autres l'utilisent pour désigner toute consommation de produits psychotropes sans distinguer les types de consommation (consommation problématique, consommation occasionnelle, etc.) tandis que d'autres s'attachent à la définition dans son ensemble sans distinction de produits et y attachent toute sorte de conduites de type compulsif comme l'alcoolisme, le tabagisme.

Dès 1960, l'OMS recommande de lui préférer le terme dépendance, selon les experts de cet organisme, moins imprécis.

En psychiatrie, ce sont les notions de recherche du plaisir et d'aliénation qui sont au centre de la définition, la toxicomanie se définit selon trois axes : plaisir, contrainte et toxicité. C'est la recherche de plaisir - ou l'évitement de la situation de déplaisir liée à l'absence de produit - qui pousserait à l'usage répété ; cet usage répété induirait, du fait de l'installation d'une accoutumance, un usage contraint subit par l'usager et cet usage contraint installé dans la durée révèlerait le caractère toxique du produit
. Dans cette optique, plus que le produit, c'est la personnalité de l'usager qui détermine la toxicomanie, se définissant comme ayant « une appétence anormale et prolongée » dont l'origine serait à attribuer à des problèmes affectifs.

Consommation problématique

La notion de consommation problématique est une notion essentielle dans la définition du terme toxicomanie. C'est elle qui permet de distinguer l'usage dit simple de la toxicomanie. Elle se détermine indépendamment du caractère licite ou non du produit.
De fait la consommation problématique étant une incapacité à contrôler sa consommation, apparaît la notion de consommation contrôlée où l'usager reste maître de sa consommation.

Cette distinction est formalisée dès les années 1970 dans plusieurs rapports officiels (le rapport Baan aux Pays-Bas publié en 1972, le rapport Pelletier en France en 1978, etc.). Ces rapports définissent des potentialités de risque d'usage abusif et différencient les usagers occasionnels des usagers problématiques, mettant en exergue que bien plus que le produit, ce sont avant tout des facteurs d'ordre psychologique ou social qui déterminent la toxicomanie.

Des spécialistes comme par exemple Claude Olievenstein décrivaient alors deux modes de consommation concernant les psychotropes illégaux.

  • Une consommation dite « festive » ou « récréative » ou parfois « de performance » qui concernerait plutôt une population surtout jeune et issue de tous les milieux où la consommation serait induite par le plaisir, la curiosité ou par un effet de groupe.
  • Une consommation dite « problématique » désignée par le terme toxicomanie qui concernerait une population ayant des difficultés préalables à la consommation de psychotrope et pour laquelle cette consommation serait induite par le mal-être.

Dans les faits, les usagers qui sont considérés comme « à problèmes » sont ceux dont la consommation induit une rencontre avec les systèmes public, sanitaire, social ou judiciaire.

La consommation dite « problématique » s'oppose aussi à la notion de consommation occasionnelle.

Il convient aussi de préciser que c'est cette notion de consommation problématique qui permet de ne pas considérer comme toxicomane les patients traités à la morphine puisque leur consommation est contrôlée par un médecin et n'induit pas de comportement de type compulsif grâce à une prise régulière.

Pour le tabac, la dépendance peut s'évaluer selon des critères comme les quantités consommées et le laps de temps observé entre le réveil et la première cigarette.

Pour l'alcool, la consommation problématique est estimée en fonction d'une norme de l'OMS fixant la consommation quotidienne sans danger pour la santé à trois verres d'alcool standard par jour pour les hommes et deux pour les femmes.

Quant aux psychotropes illicites, c'est l'héroïne qui pose le plus souvent une consommation problématique nécessitant une prise en charge sanitaire et sociale de l'usager.

En France, on estime que le nombre de nouveaux patients traités par an est de 55 000 pour le tabac, 43 000 pour l'alcool et 34 000 pour la toxicomanie.

Les différents types de drogues amenant à une consommation problématique

Les drogues agissent sur le cerveau, modifiant les comportements ou les sensations. Au début, ces produits, licites (café, tabac, ...) ou illicites (LSD, amphétamines, ...) sont utilisé par plaisir, pour se donner de l'énergie ou par mode. Au bout d'un certain temps (différent pour chaque produit) l'organisme va avoir besoin de cette substance, c'est alors que l'on devient dépendant, toxicomane. Les différentes drogues pouvant rendre ses usagers sont, par exemple:

  • Les amphétamines: Ces produits sont synthétiques et créé dans des laboratoires clandestins. Ce sont des psychostimulants et coupe-faim. Les amphétamines peuvent être prisent de différentes manières: par ingestion (sous forme de cachet) ou par injection. Elles permettent d'augmenter l'endurance, vaincre la faim et le sommeil, augmenter la capacité d'attention, ... Ce sont les effets à court terme. Parmi les effets à long terme, on peut observer des éruptions cutanées, un amaigrissement ou une dénutrition, dépression, augmentation du rythme cardiaque et de la transpiration, et parfois même de la paranoïa. Il y a une forte dépendance psychique à ces produits.
  • Le cannabis: C'est la substance la plus consommée dans le monde. Elle peut perturber le fonctionnement du cerveau. Le principe actif de cette drogue est le THC (tétra-hydrocannabinol). Elle se fume dans des cigarettes ou dans des pipes mais peut aussi être mangée (sous forme de thé ou de "space cake"). Il crée des sensations d'euphorie ou de détente, les effets peuvent être différents selon plusieurs facteurs. Dans les effets à court terme, on peut observer une élévation du rythme cardiaque, diminution de la salivation, yeux rouges, augmentation de la créativité, ... Il développe une dépendance psychique, comparable à celle de la nicotine.
  • La cocaïne: La cocaïne est une fine poudre blanche qui est reniflée, injectée, ingérée ou parfois fumée. Elle provoque, à court terme, un sentiment d'euphorie, de puissance et d'indifférence à la douleur et à la fatigue. L'effet est intense mais bref (une demi heure environs). Les effets à long terme peuvent être, par exemple, l'endommagement du cœur (car élévation du rythme cardiaque), le sujet peut être anxieux ou dépressif et souffrir d'agitation, d'insomnie, d'amaigrissement et peut parfois subir des nécroses du nez. Cette substance créée une forte dépendance psychique et parfois physique.
  • L'ecstasy: C'est une drogue synthétique qui est produite dans des laboratoires clandestins. Elle est proche des amphétamines. Elle se présente sous forme de comprimés à avaler. Les effets à court terme sont des sensations de bien-être, d'euphorie, d'émotions et de sensations fortes, délires, confusions mentale, ... À long terme, on peut constater un amaigrissement, des humeurs instables, troubles cardiaques et de la thermo-régulation et du comportement. Elle créée une dépendance psychique et physique.
  • L'héroïne : Elle vient de l'opium et est obtenue par la morphine. elle est fumée, inspirée par le nez ou injectée dans les veines. À court terme, on pourra observer une sensation de bien-être, extase, euphorie, l'effet est bref mais intense. À long terme, on peut constater une perte d'appétit, la chute des dents, ... L'overdose d'héroïne est caractérisée par une insuffisance respiratoire pouvant conduire à la mort.
  • Le LSD (ou dictylamine de l'acide lysergique): Ce produit est extrait du champ parasite du seigle. C'est une poudre blanche et cristalline qui se prend par voie buccale ou par ingestion. C'est un puissant hallucinogène. Les effets à court terme sont des hallucinations, des modifications sensorielles, les couleurs sont plus belles, on sent le bruit, on voit la musique, fou-rires pouvant mener à la folie ou au suicide. À long terme, on peut constater des dépressions et des symptômes psychotiques. Il n'y a pas de dépendance physique, mais une forte dépendance psychique.
Page générée en 0.082 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales | Partenaire: HD-Numérique
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise