Accumulée depuis des centaines de milliers d'années, la tourbe représenterait à l'échelle planétaire environ 500 Gt de carbone, soit environ l'équivalent de soixante-dix ans d'émissions anthropiques. Elle est exploitée en zone tempérée depuis plus de 1000 ans comme combustible, mais de moins en moins.
En zone tropicale, certains incendies de forêt se prolongent parfois durant plusieurs mois par une lente combustion de la tourbe sous-jacente (dont l'épaisseur atteint parfois plusieurs dizaines de mètres). Ce problème concerne surtout les forêts d'Indonésie (Bornéo, Sumatra, Java, Kalimantan...), dont les sols concentrent 60 % de la tourbe mondiale. Ces forêts millénaires sont brulées pour être transformées en terres agricoles pour la culture de l'huile de palme (ensuite exportée en Europe et dans le monde pour toute sortes d'usages : alimentation ("matière grasse végétale" non spécifiée), produits de beauté, biocarburants). En tenant compte de ces rejets, l'Indonésie serait devenue le troisième émetteur de carbone après les États-unis et la Chine. Les fumées émises sont en outre à l'origine d'une pollution par l'ozone troposphérique.
Les tourbières seraient le type de zone humide le plus répandu au monde, et si l'on additionne la forme vivante et la forme tourbe du genre Sphagnum, il constitue sur terre la plus importante masse d’origine végétale, jouant un rôle majeur en termes de puits de carbone. Les masses de tourbe sont cependant très inégalement réparties ; En France, les tourbières couvrent moins de 100.000 ha et sont en régression en raison de leur exploitation, du drainage qui provoque leur minéralisation, parfois irréversible, et peut-être en raison des modifications climatiques et localement des teneurs de la pluie en nitrates d'origine agricole. Au début du XXe siècle, les tourbières couvraient encore trois à quatre millions de kilomètres carrés (selon la définition qu'on en retient) à l'échelle du globe.
Des plans de restauration et des méthodes de gestion restauratoire se développent