Psychose - Définition

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Introduction

Le terme psychose, introduit au XIXe siècle, désignait la folie et l'aliénation. C'est un terme général qui désigne les affections mentales les plus graves, caractérisées par une atteinte globale de la personnalité.

Le terme est souvent utilisé avec un adjectif qui indique la nature, l'étiologie ou un caractère dominant de la pathologie. Selon les courants psychiatriques et le système psychopathologique auquel il se réfère, le mot peut prendre plusieurs sens : on parlera de structure psychotique, de pôle d'organisation de la personnalité psychotique, etc. Selon le DSM IV, la psychose se caractérise par des troubles, transitoires ou permanents, de la personnalité liés à une altération du « sens de la réalité et de soi »,et associe des symptômes positifs (délires, hallucinations), négatifs (apathie, aboulie, émoussements des affects...) et dysexécutifs (attention, mémoire de travail...). Selon les tenants de cette approche, les psychoses comprennent deux grands groupes: schizophrénie et psychoses délirantes.

Il existe des formes de psychose très légère ou très sévère. Ces psychoses sont souvent liés à des troubles dans l'enfance comme une carence importante affective, des violences, de l'inceste, une guerre. Il est possible de gérer les psychoses avec un apprentissage à l'autonomie de la maladie tout en prescrivant un suivi continu pour pallier les crises. L'hygiène de vie est primordiale ainsi que les relations sociales (amicales, familiales, professionnelles). Les activités culturelles et sportives sont fortement conseillées. En terme de régulation les neuroleptiques sont efficaces. Un psychotique s'il connait bien sa maladie (après une longue prise en charge) peut la gérer avec un suivi régulier. Néanmoins les psychoses associées à de graves délits doivent faire l'objet d'une surveillance renforcée et attentive et ne font actuellement pas l'objet d'avancées significatives.

Psychose comme entité et/ou structure

Le terme « psychose » fut employé pour la première fois par un médecin autrichien, le baron Ernst von Feuchtersleben, en 1845, comme alternative aux termes folie et manie. Il dérive du grec psyche (esprit) et osis (condition maladive ou anormale). C'est le psychiatre allemand Emil Kraepelin qui a posé les fondements d'une séparation nette entre troubles psychotiques et troubles névropathiques. Plus tard, Sigmund Freud a repris la séparation entre psychose et névrose dans son système psychopathologique. Eugène Minkovski a abordé les psychoses sous un angle phénoménologique, Henri Ey sous celui de l'organodynamisme, etc. Jean Bergeret (psychanalyste) a été l'un de ceux qui a défini la psychose comme une structure (cf. Structure en psychopathologie) regroupant notamment la schizophrénie, la paranoia, la psychose maniaco-dépressive, etc. dans une approche psychopathologique organisée.

Classifications

La classification du DSM-4-TR regroupe les psychoses sous le titre « schizophrénies et autres troubles psychotiques », ainsi que dans les « troubles de l'humeur ». On y retrouve la « schizophrénie » et les « troubles schizophréniformes », le « trouble bipolaire », les « troubles délirants » (anciennement, délires chroniques paranoïaques), les « troubles psychotiques brefs » (anciennement considérés comme des bouffées délirantes aiguës sans évolution vers une pathologie chronique), les « troubles psychotiques secondaires » (toxiques, affection médicale générale) et enfin les « troubles psychotiques non-spécifiés », au sein desquels on retrouve notamment certaines formes de psychose puerpérale.

Hallucination

Les hallucinations sont définies comme des perceptions en l'absence de stimuli externes. Elles doivent être distinguées des illusions, qui résultent de perceptions altérées de stimuli externes existant, et des hallucinoses, qui sont des perceptions en l'absence de stimuli externes mais avec conservation de la conscience de la nature endogène de la perception. Si celles-ci -ces dernières- peuvent affecter toutes les modalités sensorielles (vision, audition, olfaction, goût, toucher), il faut convenir que l'essentiel des hallucinations, en ce qu'elles concernent la psychose en restent pour elles à être-dites 'auditives'. Une forme particulièrement classique d'hallucination est donc (réf. psychiatr.) la perception d'une ou plusieurs voix hallucinées, commentaire apparent de la vie du patient . Parce qu'elle atteint, altère, l'intégrité individuelle et sociale du sujet, l'hallucination est l'une des raisons impérieuses nécessitant absolument l'engagement dans la consultation.

Idées délirantes

Les idées délirantes ne se confondent pas avec les délires, qui sont des constructions systématisées et structurées, et peuvent avoir des thèmes variés : persécution, mystique/messianique, grandeur, filiation, érotomanie, mort, négation des organes... Leur émergence correspond à des mécanismes également variables : interprétation, intuition... Celles-ci reflètent fréquemment le contenu du système de croyance du patient et sont d'appartenance socio-culturelle et donnent au sujet des envies de tout casser, souvent. Enfin, un aspect important des idées délirantes est leur aspect structuré (paranoïaque) ou flou (paranoïde).

Troubles du cours de la pensée

Ceux-ci traduisent des altérations des mécanismes de pensée, ou plutôt des troubles du rapport du sujet au langage, et sont classifiés en fonction des modifications du discours qu'ils entraînent. On note de manière non exhaustive : la tachypsychie, la logorrhée, les digressions, la diffluence ou relâchement des associations, les questionnements obsessionnels, les circonlocutions, les néologismes, le rationalisme morbide, et à l'opposé de ce dernier : la pauvreté du discours spontané, les barrages, les fadings.

Anosognosie

Une des caractéristiques importantes de l'état psychotique est l'absence de prise de conscience suffisante de la nature pathologique des symptômes. Classiquement, les patients, lors de ces épisodes, pensent que leur comportement, le contenu de leur pensée et les expériences hallucinatoires qu'ils vivent ne sont en aucune manière bizarres, inhabituelles ou étranges. Cependant, plus le temps passe, plus une critique – partielle – des symptômes devient possible.

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