Nouvelle-Zélande - Définition

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Histoire

Chronologie jusqu'au Dominion

  • Ier millénaire : les Maoris s'installent sur l'archipel néo-zélandais.
  • 1642 : Abel Tasman, navigateur néerlandais, découvre la côte occidentale en pensant à un continent.
  • 1769-70 : le capitaine James Cook atteint la Nouvelle-Zélande et la cartographie.
  • 1839 : la Compagnie de Nouvelle-Zélande est créée.
  • 1840 : le traité de Waitangi est ratifié.
  • 1841 : un gouvernement britannique est mis en place.
  • 1843-48 : première guerre entre Maoris et colons.
  • 1852 : Constitution
  • 1860-70 : deuxième guerre entre Maoris et colons.
  • 1870 : la Nouvelle-Zélande prospère (période calme et découverte de l'or)
  • 1889 : le suffrage universel masculin est instauré.
  • 1891-12 : les libéraux mènent une politique sociale avancée.
  • 1893 : le droit de vote féminin voit le jour.
  • 1907 : la Nouvelle-Zélande accède au statut de dominion britannique.

Avant les Européens

La Nouvelle-Zélande est l'un des territoires les plus tardivement peuplés : les premiers colons sont des Polynésiens de l'est (îles de la Société, îles Cook, les îles australes de Polynésie française) qui arrivent probablement entre 1200 et 1300 après J.-C., naviguant dans des waka avec l'aide des systèmes météorologiques subtropicaux ou des oiseaux migrateurs ou des baleines, et établissent la culture indigène Maori. C'est vers la même époque que d'autres groupes de Polynésiens s'installent aux îles Kermadec et l'île Norfolk ; ce n'est que plusieurs siècles plus tard qu'ils coloniseront les îles Chatham, y développant leur propre culture Moriori.

La date de l'arrivée des premiers Maori varie selon les sources, mais la plupart s'accordent sur le siècle entre 1250 et 1350. L'historien néo-zélandais Michael King suggère le XIIIe siècle, tandis qu'un autre historien néo-zélandais, James Belich, suggère le milieu du XIème.

Ils arrivent au nord de l'île du Nord et rencontrent les forêts tempérées et des espèces qu'ils n'avaient pas vu auparavant dans les îles à climat plus doux d'où ils étaient originaires (la moa, l'aigle de Haast, la weta...). Ils introduisent le chien et le rat polynésien (« kiore »), le taro, la variété de patate douce appelée kumara, le mûrier à papier et l'épinard hawaïen.

Les iwi (tribus) se divisent en hapu (clans) qui peuvent se disputer ou se combattre, mais coopèrent en cas d'hostilité de la part d'un autre iwi à l'encontre du leur. Les hapu, comportant jusqu'à plusieurs centaines de personnes, sont eux-mêmes divisés en whanau (parentèle), aujourd'hui un concept culturel encore très respecté des Maori et à la base de la structure de leur société. Les iwi et hapu pouvaient se modifier sous l'effet des conflits (particulièrement sur les ressources exploitables), de l'élargissement ou diminution du nombre de membres, des fusions... Leurs noms pouvaient venir d'un illustre ancêtre (femme ou homme), d'un évènement marquant dans leur histoire, voire du nom des chefs des groupes ayant décidé de resserrer leurs liens et de fusionner.

Les premiers Européens

L'île d'Urville, refuge des premiers explorateurs

Les premiers explorateurs Européens qu'on sait avoir abordé la terre néo-zélandaise sont Abel Tasman, qui arrive de Batavia en 1642, et son équipage (dont Franz Jacobszoon Visscher, pilote-major, et Isaac Gilsemans, qui fera les premiers dessins de la Nouvelle-Zélande), sur les navires Heemskerck et Zeehaen. Plusieurs d'entre eux sont tués par des Maori le 19 décembre de la même année, dans ce qui est aujourd'hui la baie Golden, que Tasman appellera Moordenaers Bay (« Baie des Assassins »). Quelques jours après leur mort, Tasman écrira dans son journal que c'étaient « de très belles terres » ; ils auraient vu, entre autres régions, les Alpes du Sud. Ils s'arrêtent à l'île d'Urville, où Tasman se doute de l'existence du détroit de Cook, mais dut renoncer à explorer les environs en raison du mauvais temps.

Aucun autre Européen ne visite la Nouvelle-Zélande jusqu'au voyage de 1768-1771 du capitaine James Cook à bord de l'Endeavour. Envoyé par le gouvernement britannique, il arrive en 1769 et cartographie presque toute la côte en prenant soin de décrire en détail les terres qu'il explore, que ce soit en Australie ou en Nouvelle-Zélande, pour une éventuelle colonisation. Ces cartes très détaillées seront longtemps utilisées par les explorateurs. Joseph Banks l'accompagnera et dessinera la faune et flore du pays avec Daniel Solander, botaniste, et plusieurs autres dessinateurs ; il ne retournera pas en Nouvelle-Zélande, mais conservera un grand intérêt pour le pays jusqu'à sa mort en 1820.

Cook retournera à deux reprises, utilisant la Nouvelle-Zélande comme base pour ses explorations de la côte australienne une fois compris que la Nouvelle-Zélande ne faisait pas partie du continent Terra Australis Incognita. Ayant l'esprit plus ouvert à propos des autochtones des pays qu'il visita, que la plupart de ses concitoyens, essayant de communiquer avec eux, il les présentera à ses supérieurs comme « les possesseurs naturels et légaux des terres qu'ils habitent ».

Sur les traces de Cook, on trouve George Vancouver et William Broughton qui partent ensemble à bord des navires Discovery et Chatham ; Vancouver découvrira les Snares et Broughton les îles Chatham en novembre 1791. En février 1793, l'Italien Alessandro Malaspina, commandant d'une expédition espagnole de deux navires, explorera un peu la région, mais dressera peu de cartes. 1820 voit l'arrivée de Fabian von Bellingshausen, commandant deux navires russes, Mirny et Vostok, et qui s'arrêtera à Queen Charlotte Sound avant de continuer vers sa destination, l'Antarctique. Les Français seront également présents dans la région, De Surville la même année que Cook (il rencontrera beaucoup de difficultés et accidents et tuera des Maori), Du Fresne (au début en bons termes avec les Maori, mais la fin de l'expédition se soldera par un massacre d'Européens et de Maori), D'Entrecasteaux, Duperrey et D'Urville.

Il sera suivi par de nombreux navires de chasse à la baleine, et au phoque, ainsi que de divers marchands. Ils échangeaient des produits et des vivres européens, particulièrement des outils métalliques et des armes, contre du bois, des vivres, des artefacts et de l'eau des Maori. Parfois les Européens échangèrent leurs produits contre des relations sexuelles. Chez les Maori, l'agriculture et la guerre furent transformées par l'arrivée de la pomme de terre et du mousquet, les Guerres des mousquets qui en résultèrent cessèrent quand ces armes furent plus équitablement réparties parmi les Maori. Les missionnaires chrétiens arrivent en Nouvelle-Zélande au début du XIXe siècle, convertissant progressivement la population maori, mal soutenue par leur foi face à l'invasion de la civilisation occidentale et les maladies européennes pour lesquelles ils n'avaient pas d'immunité.

Les iwi deviennent peu à peu plus importants que les hapu, car moins nombreuses et donc plus faciles à gérer pour les Européens, et partout en Nouvelle-Zélande, les Maori se déplacent, certains pour profiter du commerce avec les Européens et d'autres pour les éviter.

Le Traité de Waitangi

Signature du Traité de Waitangi

De 1788 à 1840, les îles de Nouvelle-Zélande font officiellement partie de la Nouvelle-Galles-du-Sud (Australie). Se rendant compte du caractère désordonné de la colonisation européenne en Nouvelle-Zélande et de l'intérêt croissant de la France pour ce territoire, le gouvernement britannique envoie William Hobson proclamer la souveraineté britannique et négocier un traité avec les Maori. Le Traité de Waitangi est signé dans la Bay of Islands le 6 février 1840. Ce traité est écrit rapidement et dans la confusion ; on se dispute encore sur la traduction du document en maori. Le traité est vu comme l'acte fondateur de la Nouvelle-Zélande en tant que nation et comme la charte garantissant les droits des Maori.

En 1839 la population totale non-Maori était de 2 000 personnes ; en 1852 elle était de 28 000. À partir de 1840, un nombre grandissant de colons européens émigrent en Nouvelle-Zélande, encouragés par les efforts de la New Zealand Company, qui fondera Wellington un peu avant la signature du Traité ; dans les deux années qui suivent sont fondées Wanganui, Nelson, et New Plymouth. Otago sera fondé en 1848 et Christchurch en 1850. Dans les années 1850 la plus grande partie de l'intérieur de l'île du Nord était connue des Européens ; on attendra les années 1860 et l'arrivée des orpailleurs pour connaître la géographie de l'île du Sud. Deux-tiers des immigrants viendront du sud de l'Angleterre ; peu de personnes d'autres nationalités y émigreront : 281 Allemands à Nelson en 1843-44, 100 Français à Akaroa en 1840, des Écossais (particulièrement de Glasgow et Édimbourg) en Otago... Moins de 2 % viendront d'Irlande.

Au début les Maori se lancent avec enthousiasme dans le commerce avec ceux qu'ils appelaient « Pakeha », et de nombreux iwi (tribus) deviennent riches. Mais les conflits se multiplient avec l'augmentation du nombre de colons, pour aboutir aux guerres néo-zélandaises des années 1860 et 1870, qui provoquent la perte de beaucoup de terres par les Maori. Le détail et l'interprétation de la colonisation européenne et de l'acquisition des terres maori demeurent aujourd'hui controversés. Globalement, la population maori passera de 80 000 à 42 000 personnes entre les années 1840 et 1891.

De l'autonomie à l'indépendance

Tūkaitote, la pa de Te Wherowhero, premier roi Maori (1857-1860).
Charrette à bouvillons, Cheviot, circa 1880
Voitures, Newmarket, Auckland, circa 1950

En 1854, le premier Parlement de Nouvelle-Zélande, établi par le Parlement britannique, à travers la New Zealand Constitution Act de 1852, conduit le pays vers une autonomie partielle, et vers la fin du siècle, elle sera entièrement autonome. Cette période verra une explosion démographique, puisqu'en 1870 la population non-Maori atteindra 250 000 alors qu'en 1853 elle était de 30 000.

En 1893, elle est le premier pays à donner le droit de vote aux femmes. La Nouvelle-Zélande devient un dominion indépendant en 1907 et le pays est entièrement indépendant en 1947 lors de la ratification du Statut de Westminster de 1931 ; en pratique le Royaume-Uni avait cessé depuis longtemps de jouer un quelconque rôle dans la politique du pays. Plus elle devenait indépendante politiquement, plus elle le devenait aussi économiquement : dans les années 1890, la réfrigération dans le transport des produits commerciaux permet à la Nouvelle-Zélande de baser toute son économie sur l'exportation de la viande et de produits laitiers vers le Royaume-Uni.

La Nouvelle-Zélande est un membre enthousiaste de l'Empire colonial britannique, envoyant des hommes lutter dans la Seconde Guerre des Boers et la Première et Seconde Guerre mondiale ; elle le soutient également lors de la crise du canal de Suez. Le pays fait partie de l'économie mondiale et souffre comme les autres pendant la Grande Dépression des années 1930. Cette dépression mène à l'élection du premier gouvernement travailliste, qui établit un État-providence et une économie protectionniste.

La Nouvelle-Zélande entre dans une période de prospérité grandissante après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Toutefois, certains problèmes sociaux se développent en même temps. Les Maori commencent à migrer vers les villes et abandonnent peu à peu leur mode de vie traditionnel : en 1936, 83 % habitaient en région rurale et 17 % en ville ; en 1986, les pourcentages étaient presque inversés avec 80 % des Maori en ville. Le recensement de 2001 révèle que 20 % des Maori ne connaissent pas leur iwi d'origine, et beaucoup de ceux qui s'en souviennent ne connaissent pas leur hapu. La jeunesse maori n'ayant connu que la ville, se sentait détachée de leur culture et de leur famille, isolée dans la pauvreté urbaine, et se rebella en créant et rejoignant des gangs, mais aussi des groupes culturels, de soutien et d'éducation sur la culture maori pour accompagner tous ceux voulant reconnecter avec leurs origines. On construira des marae urbains ouverts à tous, Maori ou Pakeha.

Le mouvement de protestation maori se forme, critiquant l'eurocentrisme et cherchant une meilleure reconnaissance de la culture maori et du traité de Waitangi, qu'ils considéraient trahi. En 1975 est créé le Tribunal de Waitangi, qui enquête sur les violations du traité dès 1985. Comme dans les autres pays développés, les mœurs et le comportement politique changent pendant les années 1970 ; le commerce avec le Royaume-Uni est fragilisé par son adhésion à la Communauté européenne. De grands changements économiques et sociaux ont lieu dans les années 1980 sous le quatrième gouvernement travailliste, particulièrement par la politique du ministre des finances, Roger Douglas.

Aujourd'hui, l'économie de la Nouvelle-Zélande étant moins forte que celle de l'Australie et d'autres nations développées, on voit une fuite des cerveaux de jeunes Néo-Zélandais vers l'Australie en particulier (35 300 de septembre 2006 à septembre 2007), mais aussi le Royaume-Uni et d'autres pays anglophones ; c'est également le cas des Maori. Dans la même période, on a vu 13 579 Australiens migrer en Nouvelle-Zélande.

Un tremblement de terre d'une magnitude de 7,0 touche Christchurch le 4 septembre 2010, faisant deux blessés graves et endommageant deux maisons sur trois.

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