La maltraitance désigne des mauvais traitements infligés à des personnes que l’on traite avec brutalité, rigueur. Ces victimes sont souvent dépendantes et sans défense. La maltraitance a fréquemment des conséquences durables sur la santé physiologique et psychique des victimes. De plus, les formes de maltraitance durant l'enfance que sont les coups et violences, l'excision, la circoncision ou les viols, ont bien souvent des conséquences majeures sur le développement des enfants et adolescents comme il est bien décrit récemment par pédopsychiatre et psychoanalyste Daniel Schechter et psychologue américaine Erica Willheim, ce qui se traduit à l'âge adulte dans des propensions inégales au bonheur ou aux souffrances, voire dans la reproduction de comportements violents, sur d'autres, ou sur soi-même. Mais de nombreuses études portant sur la France et le Canada montrent que seule une faible part des victimes d'une maltraitance pendant l'enfance sont eux-mêmes devenus des maltraitants, un point de vue non partagé par certains qui estiment que ces études ne prennent en compte qu'une partie de la violence (la violence reconnue).
Pour mesurer la gravité des maltraitances, il est important d’analyser quelles peuvent être leurs conséquences. D'abord au niveau du groupe social ou familial dans lequel elles prennent place, les maltraitances peuvent jouer un rôle perturbateur majeur. Qu'un des membres du groupe en maltraite un autre avec la complicité tacite ou la passivité des autres membres entraine toujours des sentiments lourds et ambivalents. La culpabilité s'y mêle avec le ressentiment à l'égard de l'agresseur comme de l'agressé à qui l'on peut reprocher de ne pas résister voire d'avoir une relation spéciale avec son tortionnaire.
Ensuite, au niveau des individus, ces conséquences peuvent être de deux ordres : d'une part, des lésions et des atteintes physiques et, d'autre part, des réactions au niveau du psychisme. Par exemple, on observe souvent, chez les victimes, des sentiments d'impuissance et d'humiliation sans aucun rapport avec l'importance des atteintes corporelles. Mais dans d'autres cas, ces réactions sont ambivalentes et mêlent à la fois plaisir et souffrance. La complexité des modes d'intériorisation des situations de dépendance explique la grande variété des conséquences de la maltraitance :
Pour analyser la gravité des maltraitances, il est nécessaire de distinguer les différentes formes qu’elles peuvent prendre selon l’âge des personnes concernées. Il faut d’abord montrer ci-dessous l’importance majeure qu’elles peuvent avoir sur le développement des enfants et donc sur le bonheur ou la souffrance des adultes qu’ils vont devenir. Par ailleurs, dans d’autres pages de Wikipedia, sont analysées et détaillées 1° l’importance et la gravité de la maltraitance des enfants ainsi que les pistes pour les maîtriser et, 2° les différentes formes qui concernent la maltraitance des adultes : le bizutage dans les grandes écoles et dans l'armée, la maltraitance des conjointes et des conjoints, la souffrance des adultes handicapés maltraités, et la maltraitance des personnes âgées.
Pour les sociologues, la transmission est au cœur de la socialisation. Si elle s'opère mal, par exemple dans les cas de maltraitance au cours de la jeunesse ou de carences affectives, les risques sont importants de difficultés relationnelles ou d'une mauvaise acceptation des normes sociales à l'âge adulte. Toutefois, la transmission n’est plus vue aujourd’hui de manière passive, mais plutôt comme un processus actif. Comme l'a montré Anne Muxel, l’enfant est un acteur de sa propre socialisation et s’approprie, ou refuse de s'approprier, l’héritage culturel, moral et idéologique de ses éducateurs. Le processus de transmission intergénérationnelle qui s'opère suppose ainsi une transaction, une négociation entre le socialisé et le socialisateur. En cas de défaut des parents ou de placement des enfants, ce travail de construction est alors fréquemment « perturbé ».