Lion - Définition

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Taxinomie

Le lion, tout comme le léopard, le tigre, le jaguar et l'once ou panthère des neiges, fait partie du genre Panthera de la famille des Felidae.

Phylogenèse

Schéma du squelette d'un lion des cavernes

La phylogenèse est l'étude de l'apparition et de la formation d'une espèce grâce à des fossiles. Le plus ancien fossile de lion a été découvert à Laetoli en Tanzanie ; d'après les datations, il aurait probablement 3,5 Ma.

Panthera leo est identifié pour la première fois en Europe, sur le site italien d'Isernia, par le fossile d'un lion des cavernes primitif (Panthera leo fossilis) âgé de plus de 700 000 ans. Une mâchoire inférieure de lion des gorges d'Olduvai au Kenya, plus vieille de 1,75 Ma, montre des ressemblances frappantes avec le lion des cavernes primitif. Ceux-ci sont considérés comme les plus grands lions d'Europe et ont chassé pendant l'interglaciaire cromérien, il y a plus de 500 000 ans, près de Wiesbaden en Hesse et près de Heidelberg dans le Bade-Wurtemberg. Quelques spécimens étaient presque aussi longs que les plus grands lions de l'histoire de la Terre, les lions américains (Panthera leo atrox) de Californie qui ont atteint un record de longueur : jusqu'à 3,60 mètres de long avec la queue (longueur hors queue, environ 2,40 mètres).

La plupart des découvertes de lions en Europe sont des lions des cavernes (Panthera leo spelaea) ; apparus lors de la période glaciaire de Mindel, ils correspondent à une évolution des lions des cavernes primitifs. Bien qu'il ne soit spécialement apparenté avec aucune des sous-espèces actuelles, les études sur l'ADN ont confirmé que le lion des cavernes était un lion authentique. Une autre sous-espèce a vécu, quant à elle, en Asie nord-orientale, en Béringie (au niveau de l'actuel détroit de Béring), appelée lion de Sibérie orientale et de Béringie (Panthera leo vereshchagini). En Europe centrale, Asie du Nord et en Amérique, les lions étaient, jusqu'à la fin du Pléistocène, une espèce fréquente de la faune locale, mais disparurent à la fin de la dernière période de glaciation.

Sous-espèces

Sous-espèces modernes

Lion asiatique à Bristol.

Douze sous-espèces étaient traditionnellement reconnues, la plus grande étant le lion de l'Atlas disparut au cours du XXe siècle. Les différences majeures entre ses différentes subdivisions de l'espèce étaient la localisation et la taille de la crinière et du corps : la plupart de ces formes anciennement décrites sont à présent considérées comme invalides car ne prenant pas en compte la variabilité naturelle entre les individus. De plus, certaines descriptions de sous-espèces étaient basées sur des spécimens détenus par des zoos, dont l'origine n'était pas toujours certaines. En 2004, seules huit sous-espèces sont reconnues ; parmi les sept sous-espèces africaines proposées, le lion du Cap (Panthera leo melanochaita) est probablement non valide.

Toutefois, de récentes analyses génétiques menées sur différentes sous-espèces de lion ont conduit à réduire le nombre de sous-espèces à deux : en 2008, l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) ne reconnaît ainsi que le Lion d'Afrique (Panthera leo leo) et le lion d'Asie (Panthera leo persica).

  • Le lion d'Afrique (Panthera leo leo) : auparavant répandu dans toute l'Afrique, il ne se trouve à présent qu'à partir du sud du Sahara jusqu'au nord de l'Afrique du Sud ;
  • Le lion d'Asie (Panthera leo persica) est très semblable au lion africain. D'après les recherches biomoléculaires, il se sépara il y a 50 000 à 100 000 ans de son cousin africain. Il possède une crinière moins importante et un pli au milieu du ventre. À cela il faut encore ajouter une pilosité beaucoup plus importante au niveau du coude. Le lion asiatique est en général plus petit que l'africain. Un mâle adulte a une masse corporelle comprise entre 160 et 190 kilogrammes, une femelle entre 110 et 120 kilogrammes. Il s'étendait autrefois sur l'ensemble du sous-continent indien. La taille du groupe est en moyenne moins importante que celle de son homologue africain. Au début du XXe siècle, la sous-espèce semblait destinée à disparaître : il n'y avait alors plus qu'une vingtaine d'individus. La forêt de Gir et ses alentours furent alors déclarés « protégés » et en 1965 fut créé le parc national de la forêt de Gir ; la population put à nouveau augmenter à hauteur de 300 animaux, qui toutefois sont menacés par un territoire bien trop petit (250 km²) et par un fort croisement d'animaux apparentés, qui a mené à la perte de la diversité génétique de ces lions.

Les sous-espèces « des cavernes »

Les lions des cavernes sont aujourd'hui tous éteints. Ils vivaient en Eurasie et en Amérique. On peut supposer qu’ils possédaient une touffe de poils noirs au bout de leur queue, tout comme les lions modernes. On pense que, contrairement aux lions actuels, ils chassaient seuls ou en couple. Cela a été prouvé par les lions de Rancho La Brea, en Californie, où les jeunes avaient des dents plus usées que les jeunes lions modernes. Ils ont pu habiter des grottes ou dans des failles pendant l’hiver.

  • Le lion des cavernes primitif (Panthera leo fossilis) est le lion du Pléistocène inférieur et moyen. Il était autrefois présent dans une bonne partie de l'Ancien Monde.
Peinture d'un lion des cavernes par Heinrich Harder
  • Le lion des cavernes (Panthera leo spelaea) est le lion du Pléistocène supérieur. Il était présent dans l'Europe entière. L'extinction de ces animaux associés à des milieux ouverts de climat tempéré ou froid est sans doute liée à un changement climatique (et éventuellement à la disparition des proies dont ils se nourrissaient) plutôt qu'à une chasse intensive par les groupes humains. Découvert au XIXe siècle, il a tout d'abord été rapproché des espèces modernes de taille voisine, à savoir les tigres et les lions. En décrivant le crâne type de Gailenreuth, Georg August Goldfuss estima qu'il était distinct des taxons modernes. Il est considéré aujourd'hui comme une sous-espèce indépendante, avec toutefois suffisamment de caractères léonins pour justifier son rattachement à l'espèce Leo. Il s'agit de l'ancêtre direct du lion moderne. Il est possible que les mâles n'aient pas eu de crinière, ou qu'ils en aient eu une très petite et primitive. En effet, les représentations de lion dans l'art paléolithique ne présentent pas de crinière aussi fournie que celle des lions actuels. On ne sait pas non plus s'ils avaient des sortes de taches dispersées sur leur pelage ou bien si leur couleur était uniforme. Le lion des cavernes se distingue des lions actuels par un museau plus court, des oreilles plus petites et une taille beaucoup plus grande ; on pense que les mâles pouvaient être aussi grands et aussi lourds que des tigres, c'est-à-dire 1,50 mètre de hauteur à l'épaule, 4 mètres de longueur et un poids de 400 à 500 kilogrammes.
  • Le lion de Sibérie orientale et de Béringie (Panthera leo vereshchagini) n'existait que dans la province de Yakoutie en Russie, en Alaska et dans le territoire de Yukon au Canada. Une analyse menée sur des crânes fossiles et leurs mandibules montre que ce lion est bel et bien une nouvelle sous-espèce, différente des autres lions préhistoriques à savoir, le lion d'Amérique par une taille supérieure et le lion des cavernes par une taille inférieure.
  • Le lion d'Amérique (Panthera leo atrox) était présent de l'Alaska au Pérou pendant tout le Pléistocène supérieur. Ces lions ressemblaient beaucoup aux lions modernes, mais étaient bien plus grands. D'après certaines représentations dans les cavernes, le lion américain aurait possédé quelques rayures, mais bien moins importantes que celles du tigre. On suppose qu'ils chassaient alors des animaux moins rapides mais plus robustes, comme le bison, mais leur force et leur poids leur permettaient d’abattre la proie au sol. Ils s’attaquaient également aux chevaux, à des cervidés, et même à de jeunes mammouths. Beaucoup de lions ont été retrouvés dans les restes de camps humains datés du Paléolithique, cela laisse penser que les lions étaient chassés par les hommes. Dans l'Idaho, des restes de lion américain ont été retrouvés dans les débris d'une grotte appelée « Jaguar Cave », ils sont datés de 10 300 ans. Plusieurs autres fossiles prouvent que ces lions ont été chassés par les premiers Amérindiens.
  • Le lion d'Europe (Panthera leo europaea) s'étendait durant l'Antiquité jusqu'au sud de l'Europe occidentale comme au Moyen et Proche-Orient. On l'assimile souvent (à tort) au lion d'Asie.

Hybrides

La cryptozoologie s'est longtemps intéressé aux Marozis, prétendus lions tachetés, à courte crinière qui vivaient dans les hauts plateaux du Kenya. La peau d'un lion de ce genre est gardée encore aujourd'hui au muséum d'histoire naturelle de Londres. Depuis la fin des années 1930, il n'y a plus eu d'apparitions. Aujourd'hui, certains supposent qu'il s'agissait d'hybrides, produits d'un croisement entre un lion et un autre félin.

Les noms des hybrides sont composés de la première syllabe du père, suivie d'une syllabe de la mère :

  • Le ligre, résultat d'un croisement entre un lion mâle et une tigresse.
  • Le tigron, résultat d'un croisement entre un tigre mâle et une lionne.
  • Le liguar, résultat d'un croisement entre un lion mâle et une jaguar femelle.
  • Le jaglion, résultat d'un croisement entre un jaguar mâle et une lionne.
  • Le liard, résultat d'un croisement entre un lion mâle et une léopard femelle.
  • Le léopon, résultat d'un croisement entre un léopard mâle et une lionne.

Les mâles sont le plus souvent stériles, à cause de la fragilité des spermatozoïdes, mais les femelles peuvent être fertiles.

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