Douleur - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Mécanismes de la douleur

Les douleurs surviennent à partir de systèmes complexes. Elles se résument schématiquement en douleurs par excès de nociception, douleurs neurogènes, douleurs psychogènes, douleurs aiguës et chroniques.

Les douleurs par excès de nociception sont des douleurs mettant en jeu les voies normalement fonctionnelles de la transmission nociceptive. Les douleurs neurogènes sont liées à un défaut majeur de la transmission douloureuse avec genèse d'influx douloureux au sein des voies de la douleur alors qu'aucune lésion apparente n'existe. Elles surviennent de façon spontanée ou pour des mouvements minimes, persistant en fond douloureux accentués par des paroxysmes. Les douleurs psychogènes sont dépendantes du psychisme. Elles sont aussi appelées douleurs fonctionnelles ou psychosomatiques. Néanmoins, ce sont de vraies douleurs.

Alors que les mécanismes biologiques de la douleur sont assez bien connus chez l'homme et chez les animaux proches de lui (vertébrés), les connaissances concernant la nociception et la douleur chez les animaux invertébrés sont encore très fragmentaires.

La douleur inflammatoire

  • La douleur inflammatoire est plus importante le soir et en début de nuit (lorsque le taux sanguin de cortisol naturel est au plus bas).
  • La douleur inflammatoire diminue ou disparaît après échauffement et à l'effort (activité professionnelle ou sportive) : douleur de dérouillage.

La douleur mécanique

  • La douleur mécanique est constante, ne diminue pas voire s'accentue à l'effort.
  • La douleur mécanique n'augmente pas le soir et en début de nuit.
  • La douleur mécanique diminue lorsque la mobilisation s'arrête.

La douleur musculaire

Lors de l'examen médical des muscles, en particulier en médecine du sport, ces différents temps de l'examen permettent de faire la distinction entre les différentes pathologies possibles.

La douleur musculaire est présente à l'effort. L'arrêt de l'effort physique ou la baisse de son intensité fait diminuer ou disparaître la douleur.

La douleur musculaire est présente au repos, lorsque les muscles sont "froids".

La palpation du muscle concerné provoque ou augmente la douleur : rictus douloureux sur le visage du sujet examiné, réaction de retrait…

La contraction volontaire provoque ou augmente la douleur.

L'étirement du muscle provoque ou augmente la douleur.

Différents types de douleur

La douleur aiguë

La douleur aiguë est une douleur vive, immédiate, et généralement brève. Elle est causée par une stimulation nociceptive de l'organisme, tel une lésion tissulaire, pouvant se produire sous la forme d'un stimulus thermique (contact de la peau avec du feu) ou mécanique (un pincement, un coup).

La douleur chronique

  • Les douleurs chroniques sont des douleurs prolongées dans le temps :elles sont définies par des douleurs qui évoluent depuis plus de 6 mois.
  • Les douleurs chroniques sont insupportables tout autant par leur chronicité que par leur intensité : une douleur peu intense mais permanente peut être très difficile à vivre.

Évaluation de la douleur

La perception de la douleur, de son intensité, est en partie subjective. Le même phénomène (traumatisme, maladie) sera ressenti différemment selon la personne et selon la situation. La douleur peut aller d'une simple incommodation jusqu'à un malaise, voire la mise en danger du pronostic vital ou psychiatrique de la personne. Par ailleurs, la douleur va être mémorisée, et ce souvenir risque de « ressortir » lors d'un événement similaire et donc notamment de « parasiter » le diagnostic dans l'avenir ; par exemple, une personne ressent une douleur aigüe au réveil d'une opération, mais ce n'est en fait que le souvenir de la douleur initiale, ou bien une personne se blessant deux fois ressent une douleur « surévaluée » lors du second traumatisme car le traumatisme précédent était extrêmement douloureux.

Il importe donc de pouvoir évaluer le ressenti par la douleur lors du diagnostic.

Les caractéristiques de la douleur dans l'examen clinique

Le clinicien, lorsqu'il recherche les signes fonctionnels dans l'examen clinique de son patient, va demander et noter les différentes caractéristiques de la douleur que son patient lui reporte:

  • Le siège.
  • Le type de douleur, (électrique, brûlure etc...).
  • L'intensité.
  • L'évolution de la douleur: depuis combien de temps le patient a t-il cette douleur? cela a t-il commencé brutalement ou progressivement?
  • Les possibles irradiations.
  • Les facteurs déclenchant, (par exemple la prise d'un repas).
  • Les facteurs apaisant, (par exemple la prise d'un médicament).
  • Les signes associés.

Cela va permettre au clinicien de mieux comprendre l'origine de cette douleur et mieux la soigner.

Auto-évaluation

L'auto-évaluation consiste à demander directement au patient le niveau de sa douleur. Il nécessite une coopération et une bonne compréhension.

Le système le plus simple et le plus couramment utilisé est l'échelle numérique (EN) qui consiste à demander au patient de noter sa douleur de 0 à 10, 0 étant l'absence de douleur et 10 la douleur maximale imaginable. L'échelle visuelle analogique ou EVA consiste à présenter une réglette graduée et à demander au patient de positionner un curseur, la position à gauche étant l'absence de douleur et la position à droite une douleur insupportable. Côté praticien, la réglette est graduée de 0 à 10, 1 étant une légère incommodation et 10 étant une douleur insupportable. Une estimation supérieure à 5 est en général considérée comme étant une douleur importante devant être prise en compte spécifiquement (c'est-à-dire qu'il faut traiter en compte également la douleur et pas seulement le traumatisme et la maladie).

On utilise aussi l'« échelle verbale simple » (EVS) : on propose au patient une série d'adjectifs pour qualifier la douleur (absente > faible > modérée > intense > extrêmement intense > douleur maximale imaginable), qui est ensuite convertie en une valeur numérique (de 0 pour absente à 5 pour la douleur maximale).

On utilise aussi dans certains cas l'« échelle verbale relative » (EVR) : le principe est similaire à l'EVS, mais on distingue et quantifie séparément les différents types de douleur et leurs répercussions : fourmillements, décharges électriques, élancement, coup de poignard, douleur énervante, épuisante…

Hétéro-évaluation

Ces échelles sont basées sur l'observation du comportement du patient. Contrairement aux échelles d'auto-évaluation elles ne nécessitent pas la participation du patient et sont de ce fait recommandées dans l'évaluation de la douleur chez les personnes agées ou non communicantes mais aussi chez l'enfant.

  • personne âgée, notamment atteinte de troubles cognitifs comme la maladie d'Alzheimer (Échelle Doloplus)
  • les handicapés cérébro-moteurs. Il faut alors s'aider de l'interrogatoire de l'entourage qui les connait au quotidien et évaluer les changements survenus.
  • les nourrissons. Le signe majeur pour le petit enfant est le cri que la mère arrive souvent à distinguer des autres cris (peur, faim...). À un stade supérieur de douleur le nourrisson est souvent prostré. Deux échelles existent, bien que peu utilisées en pratique, il s'agit de la grille DESS (Douleur Enfant San Salvadour) et de l'échelle NCCPC (Non Communicating Children’s Pain Checklist) ou GED-DI (Grille d’Evaluation de la Douleur Déficience Intellectuelle)

Le problème principal de ces échelles et qu'elles comportent des items longs à répertorier et ne sont pas utilisable en urgence.

Page générée en 0.076 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales | Partenaire: HD-Numérique
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise