Asti - Définition

Introduction

Asti
Administration
Nom français	Aste
Nom piémontais	Ast
Pays	Italie
Région	Piémont
Province	Asti
Code ISTAT	005005
Code postal	14100
Préfixe tel.	0141
Maire	Giorgio Galvagno
Site internet	www.comune.asti.it/
Culture et démographie
Population	75 910 hab.
Densité	503 hab./km2
Gentilé	astigiani
Saint patron	San Secondo di Asti
Fête patronale	Premier mardi de mai
Géographie
Coordonnées	44° 54′ 03″ Nord        8° 12′ 25″ Est / 44.900937, 8.207045
Superficie	151 km²
Code cadastral	A479

Asti (en piémontais, Ast, en latin Hasta, en français Aste) est une ville d'environ 74 000 habitants, située dans la province de même nom dans le Piémont (région de la plaine du Pô) en Italie.

Elle est le chef-lieu de la province d'Asti créée sous l'ère mussolinienne (d'où l'architecture des palais des institutions provinciales) en étant détachée de celle d'Alessandria (Alexandrie en français).

Géographie

Asti est situé à environ 60 km au sud de Turin, dans la vallée du Tanaro après avoir reçu les affluents Borbore, Valbrenta et Versa.

La ville se trouve sur une des célèbres collines entre les Langhe et le Monferrato, elle est mondialement connue pour ses vins et se trouve dans une position favorable près du cœur de la région.

Économie

À Asti, deux secteurs économiques sont prédominants : l'agro-alimentaire et la construction de matériaux métalliques pour les infrastructures.

La ville est également le siège de la « Comdata », une société spécialisée dans les services informatiques.

Histoire

De l'Antiquité au haut Moyen Âge

Le peuplement humain existe autour de ce qui est maintenant Asti depuis la période néolithique. Avant leur défaite en -174 JC par les Romains, les Ligures, ont dominé la région et le toponyme vient probablement du Ast qui signifie "colline" dans l'ancienne langue ligure.

En -124, les Romains ont construit un castrum fortifié, qui a fini par devenir une ville pleine nommé Hasta. En -89, la ville a reçu le statut de colonia, et en 49 celui de Municipe. Asti est devenue une ville importante, favorisée par sa position stratégique sur la rivière Tanaro et sur la Via Fulvia, qui reliait Derthona (Tortona) à Augusta Taurinorum (Turin). D'autres routes reliaient la ville aux régions que sont aujourd'hui la Suisse et la France.

La ville a été cruciale pendant les premières invasions barbares qui ont envahi l'Italie au cours de la chute de l'Empire romain d'Occident. En 402, les Wisigoths avaient envahi le nord de l'Italie et avançaient sur Mediolanum (Milan) qui était la capitale impériale à l'époque. Flavius Honorius, le jeune empereur et résident dans cette ville, incapable d'attendre des renforts promis a été contraint de fuir Milan pour sa sécurité dans la ville d'Arles en Gaule.

Cependant, juste après que son convoi a quitté Milan et traversa le fleuve Pô son itinéraire de fuite à travers les Alpes a été coupé par la cavalerie gothique. Cela l'a forcé à se réfugier d'urgence dans la ville de Hasta jusqu'à ce que plus de troupes romaines puissent être rassemblés en Italie. Les Goths, placèrent Hasta en état de siège jusqu'à ce que le général Stilicon, avec des renforts du Rhin, les battent à la bataille de Pollentia. Après cette première défense victorieuse, rendue possible par une ligne massive de murs, Hasta a souffert des invasions barbares qui ont envahi l'Italie après la chute de l'Empire d'Occident, et a décliné sur le plan économique.

Dans la seconde moitié du VI^e siècle la ville a été choisie comme siège pour l'un des 36 duchés qui étaient administrés par les Lombards. Le territoire d'Asti comprend une vaste zone qui s'étend d'Albenga aux Alpes Maritimes. Cela est resté quand l'Italie du Nord a été conquise par les Francs en 774, avec le titre de comté.

À la fin de l'époque carolingienne Asti était gouvernée directement par ses évêques, qui étaient les principaux propriétaires de la région. Les plus importants furent Audax (904-926) et Bruningus (937-966), qui transféra le siège épiscopal au Castel Vecchio ("vieux château"), où il demeura jusqu'en 1409. L'évêché d'Asti est resté une entité puissante et, au XIe siècle, il reçut des privilèges par l'empereur Henri II du Saint-Empire. Dans la seconde moitié du siècle, l'évêque Otto a essayé de résister aux objectifs de la comtesse Adélaïde de Suse, qui a endommagé la ville à plusieurs reprises. Pendant le règne d'Otto, une commune et ses magistrats sont mentionnés pour la première fois (1095).

Le pouvoir de la ville médiévale

Asti a été l'une des premières communes libres d'Italie, et en 1140 a reçu le droit de battre monnaie par Conrad II le Salique. Comme la commune, cependant, avait commencé à éroder les terres de l'évêque et d'autres notables locaux, celui-ci réclama de l'aide à Frédéric Barberousse, qui s'est présenté sous les murs de la ville avec une grande armée en Février 1155. Après un court siège, Asti était prise d'assaut et incendiée. Par la suite Asti a adhéré à la Ligue lombarde (1169) contre l'empereur allemand, mais a de nouveau été défaite en 1174. Malgré cela, après la paix de Constance (1183), la ville a gagné de nouveaux privilèges.

Le XIIIe siècle vit l'apogée de la splendeur économique et culturelle d'Asti, parfois entravée par les guerres contre Alba, Alessandria, la Maison de Savoie, Milan (qui a assiégé la ville en 1230) et le marquis de Montferrat et Saluzzo.

La commune avait pour but de prendre le contrôle des routes menant vers le nord avec le commerce lucratif à partir des ports de Ligurie. Dans cette période, la montée d'Asti a abouti à des alliances politiques contrastées des partisans des Guelph et des gibelins. Au cours des guerres menées par l'empereur Frédéric II dans le nord de l'Italie, la ville a choisi son côté: Asti a été vaincue par les Guelfes d'Alessandria à Quattordio et Clamandrana, mais les Génois l'ont ensuite aidé à récupérer son pouvoir. Après la mort de Frédéric, la lutte contre Thomas II de Piémont est devenue féroce: Asti est vaincue le 23 février 1255, à la bataille de Montebruno, mais Thomas (qui avait été fait prisonnier) répond en ordonnant à tous les commerçants d'Asti d'être arrêtés en Savoie en France. Cette initiative a montré la préoccupation des villes voisines contre la puissance excessive acquise par la ville, qui avait capturé Alba et contrôlé à la fois Chieri et Turin.

Cela a conduit à l'intervention de Charles Ier de Sicile, puis roi de Naples et homme le plus puissant en Italie. Après quelques actions de guérilla, Asti a signé un pacte d'alliance avec Pavie, Gênes et Guillaume VII de Montferrat. En 1274, les troupes d'Asti ont été défaites à Cossano, mais, le 12 décembre 1275, elles ont été victorieuses à la bataille de Roccavione, empêchant chaque tentative de Charles à se développer dans le Piémont.

Dans les années 1290, après la défaite de Guillaume VII, Asti était la ville la plus puissante du Piémont. Cependant, les luttes internes pour le contrôle des entreprises commerciales et bancaires, a bientôt divisé la ville en factions. La plus importante était celle des banquiers puissants de la famille Solaro, qui, en 1314, donna la ville au roi Robert Ier de Naples. La République libre d'Asti cessa d'exister. En 1339, les exilés Gibelins reprirent la ville, expulsèrent les Solaro et leurs assistants. En 1342 cependant, la menace de la contre-offensive Solaro conduit les nouveaux dirigeants à se soumettre à Lucien Visconti de Milan. Visconti a construit une citadelle et un second anneau de murs pour protéger les bourgs de la ville nouvelle. En 1345, à la bataille de Gamenario, Asti et Jean II de Montferrat ont de nouveau battu les troupes napolitaines. Jean II a également dirigé Asti jusqu'en 1372, mais sept ans plus tard, le conseil municipal s'est soumis à l'autorité Galéas II Visconti. La ville fut donné en dot à Valentine Visconti quand elle épousa le duc d'Orléans, frère de Charles VI.

La domination française et savoyarde

À l'exception de quelques brèves périodes de domination de Visconti, Montferrat et Sforza, Asti est restée sous la domination des Valois, puis directement sous la couronne française. Cette situation a changé en début du XVI^e siècle, pendant les guerres entre Charles Quint et François Ier. En 1526, elle fut assiégée en vain parle condottiere Fabrizio Maramaldo. Trois ans plus tard, en effet, le traité de Cambrai mettait fin à la Septième guerre d'Italie et attribuait Asti à l'empereur allemand, qui à son tour, l'a donnée au vice-roi de Naples Charles de Lannoy. Après la mort de ce dernier, Charles l'a incluse dans la dot de Béatrice du Portugal et quand elle s'est mariée avec Charles III de Savoie, Asti tomba sous la domination de la Maison de Savoie.

Asti a été l'un des principaux bastions savoyard dans les guerres ultérieures. En 1616, assiégée par le gouverneur espagnol de Milan, elle a été défendue par le duc Charles-Emmanuel Ier lui-même. En 1630-1631, la ville subit de lourdes pertes dues à la Peste, et quelques années plus tard, elle est conquise par les Espagnols, bien que la Savoie l'ait récupérée en 1643.

En Novembre 1703, pendant la guerre de Succession d'Espagne, Asti est tombée à nouveau sous domination française: elle a été reconquise en 1705 par Victor-Amédée II. En 1745, les troupes françaises l'ont envahie une fois de plus, mais elle a été libérée l'année suivante.

En 1797, Asti, ravagée par les campagnes militaires continues et par la mauvaise situation économique, s'est révoltée contre le gouvernement de Savoie. Le 28 juillet, la République a été déclarée. Toutefois, elle a été supprimé deux jours plus tard. Les chefs révolutionnaires sont arrêtés et exécutés. L'année suivante, la Savoie est expulsée du Piémont par l'armée révolutionnaire française lors des Guerres napoléoniennes. Asti était alors occupée par le général Montrichard. Après la victoire de Marengo (1800) près de Alessandra: Napoléon a lui-même visité Asti, le 29 avril 1805, mais il a été reçu assez froidement par les citoyens, et la ville a été rétrogradée et incorporée avec Alessandria dans la département de Marengo. Après la fin de l'empire français, Asti retourne au Piémont en 1814, jusqu'à ce que l'Italie s'unifie.

En 1935 Asti devint chef-lieu de province, en se détachant de la province de Alessandria.