Amiga - Définition

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Introduction

Amiga 1000, 1985
Amiga 500, 1987
Amiga 2000, 1987
Amiga 3000, 1990
Amiga 600, 1992
Amiga 1200, 1992
Amiga 4000, 1992
Amiga 4000T, 1994

L’Amiga est une famille d’ordinateurs personnels commercialisée par Commodore International entre 1985 et 1994. Le prix modique de l’entrée de gamme et les capacités multimédia plus avancées que les compatibles PC et Macintosh de l’époque l’ont rendu très populaire auprès des amateurs de jeux vidéo et des demomakers. Son système d’exploitation avait la particularité alors exceptionnelle pour l’informatique grand public d’être multitâche préemptif et multimédia. Il reste aujourd’hui encore une référence dans la scène démo, parvenant à surpasser les démos PC lors de l’Assembly 2006.

Historique

Les débuts

Jay Miner, connu comme le père de l’Amiga travaille chez Atari sur des ordinateurs comme l’Atari 800. Il a semble-t-il le projet de faire une console centrée sur un processeur 16 bits dotée d’améliorations par rapport aux consoles de l’époque comme un lecteur de disquettes. Au sein d’Atari, ce projet ne suscite guère d’enthousiasme car la direction d’Atari craint qu’il ne fasse de l’ombre à ses consoles qui se vendent encore très bien.

En 1982, il quitte Atari avec un autre développeur, Larry Kaplan très motivé par l’idée de la console, pour fonder sa propre entreprise : Hi-Toro. Pour l’anecdote, les premiers fonds d’investissement dans Hi-Toro le furent par un groupe de dentistes.

Jay Miner s’attaqua au projet de console, qui prit le nom de Lorraine, le nom de la femme du PDG de Hi-Toro Dave Morse. Le processeur Motorola 68000 fut choisi et les bases matérielles furent jetées avec notamment un jeu de chipsets multimédia très innovant.

Hi-Toro fut alors rebaptisée Amiga Corporation, du mot amie en espagnol, un nom trouvé par Dave Morse car une compagnie japonaise de tondeuses portait déjà le même nom. Ce nom n'avait pas été choisi au hasard car il présentait la particularité de précéder, dans l'ordre alphabétique, les noms des concurrents de l'époque, Atari et Apple.

Le premier prototype d’Amiga fut conçu par Jay Miner et Robert J. Mical sous le nom de Lorraine. Il fut présenté au CES à quelques professionnels triés sur le volet en janvier 1984 sous la forme d’une machine composée de plusieurs cartes électroniques et non pas encore de puces en silicium. La première application présentée fut l’Amiga Boing Demo de R.J. Mical (qui utilisait le coprocesseur Copper). La Boing Ball est devenue, au fil du temps, ce que la pomme croquée est à Apple : le symbole de la machine.

Plusieurs sociétés se montrent intéressées : outre Apple, Sony, Philips, et Hewlett-Packard, c’est Atari, via son président Jack Tramiel, ancien PDG et fondateur de Commodore qui essaie de racheter Amiga Corporation. Atari investit même 500 000 $ dans Amiga avec l’idée de mettre la main sur le hardware de Lorraine.

Finalement, Commodore les double et achète Amiga avec l’objectif de remplacer le Commodore 64. Lorraine devient alors un ordinateur à part entière, s’appelle tout simplement Amiga et on lui cherche un système d’exploitation. Pressé, Commodore achète TRIPOS (TRIvial Portable Operating System) de MetaComCo et l’adapte à l’Amiga. L'un des principaux architectes de cette adaptation est Tim King.

Les premiers Amiga

L’Amiga était en avance sur son temps lorsqu’il apparut sur le marché. Il possédait des fonctionnalités telles que le partage d’interruptions, les entrées-sorties projetées en mémoire, l’auto-configuration du matériel, un système d’exploitation multitâche préemptif et un affichage permettant d’obtenir 4 096 couleurs (mode HAM), ainsi qu’un chipset sonore, baptisé Paula, capable de produire du son sur 4 voix et 7 octaves, qui permit à l’époque l’essor des soundtrackers et des fichiers .MOD (modules musicaux). Plusieurs de ces fonctionnalités existaient auparavant sur des ordinateurs dédiés, mais n’avaient jamais été implémentées sur des ordinateurs personnels.

Le premier Amiga fut produit fin 1985, et sortit en Europe début 1986 -arrivant en premier lieu en Grande-Bretagne avant de rejoindre l’Europe continentale, et sera plus tard référencé en tant que Commodore-Amiga 1000 (A1000). Après des ventes très en deçà des espérances à cause de son prix le catégorisant dans le haut de gamme, l’Amiga 500 (entrée de gamme) et l’Amiga 2000 (version professionnelle) suivirent en 1987, développés par la filiale allemande de Commodore. L’histoire de cette gamme d’ordinateurs commence alors réellement grâce à l’A500 devenant l’ordinateur le plus populaire de cette époque.

En 1988, Atari intente un procès à Commodore, arguant que la firme avait financé les recherches d’Amiga Inc. Le jugement donna raison à Commodore, scellant la fin de la guerre entre les deux sociétés.

Extension de la gamme

En 1990, renouvellement de la gamme, avec la sortie de l’Amiga 3000, professionnel, bénéficiant du Motorola 68030 et de nouveaux coprocesseurs (Amber, SuperDMAC et Ramsey), et en Angleterre, présentation et mise en vente d’un Amiga 2000 rebadgé, l’Amiga 1500, doté de deux lecteurs de disquette de série. C’est la seule différence notable avec l’Amiga 2000. Ces deux modèles n’auront qu’un succès confidentiel.

Le succès de l’Amiga 500, doté d’une mémoire vive de 512 Kio poussa les ingénieurs de Commodore à en sortir une version améliorée en 1991, l’Amiga 500+, doté quant à lui d’1 Mio de mémoire vive. Le succès de cette version fut très relatif, et eut pour principal mérite de permettre à de nombreux joueurs de pouvoir accéder à tous les titres de la logithèque Amiga, sans avoir à acheter une extension de mémoire.

Dès lors, la politique commerciale de Commodore semble changer. Alors que jusque là, les Amiga étaient restés très compatibles entre eux, et avaient respecté un délai important entre la sortie d’un modèle et de son successeur, Commodore prit la décision d’accélérer les choses.

L’exclusivité d’un nouveau modèle basé sur un CD-ROM, le CDTV en fit une machine aux belles potentialités mais incomprise : ce fut sans doute le plus bel échec commercial de Commodore. Basé sur un Amiga 500, mi-console, mi-ordinateur, on pouvait lui adjoindre de nombreux périphériques (lecteurs de disquettes, clavier, souris…). En outre, son prix élevé ne permit qu’une diffusion très confidentielle.

Après l’échec du CDTV, Commodore lança en 1992 trois nouveaux produits : l’Amiga 600, l’Amiga 1200 et l’Amiga 4000, ce dernier quittant les lignes d’assemblage en 1993. Les A1200 et A4000 étaient basés sur de nouvelles versions du kickstart, sorte de BIOS spécifiques aux Amiga, et disposaient de possibilités étendues d’un point de vue graphique. Ils étaient également dotés de processeurs plus puissants (Motorola 68020 pour l’Amiga 1200, 68030 et 68040 pour l’Amiga 4000). Ces modifications les rendaient peu compatibles, surtout pour les jeux, avec les générations précédentes. L’Amiga 600 reprenait l’architecture de l’A500+ en lui adjoignant le nouveau kickstart et en supprimant le pavé numérique : nouvel échec, la machine étant désuète face aux nouveaux modèles de la gamme, et aussi peu compatible que les deux derniers arrivés.

En 1994, Commodore lance une nouvelle console de jeux, la CD32, basée sur un A1200. Cette machine ne connut pas un franc succès et quelques mois plus tard, Commodore faisait faillite. En juin de la même année, l’un des pères de l’Amiga, Jay Miner, meurt.

En son temps, l’Amiga était l’ordinateur qui offrait les meilleures capacités audio et vidéo pour une utilisation à domicile, grâce à de multiples coprocesseurs, tel le fameux Blitter, qui permettait de copier de gros blocs de mémoire rapidement (mouvement des fenêtres par exemple). L’Amiga contribua à l’essor de l’infographie et du multimédia. En effet, il fut aussi utilisé dans l’industrie du divertissement jusqu’à la moitié des années 1990 (édition vidéo, rendu 3D, etc.). NewTek a commercialisé un système vidéo intégré pour l’Amiga, le Video Toaster — qui fut utilisé pour créer le rendu des vaisseaux dans la première saison de Babylon 5, et fut impliqué dans de nombreuses autres productions cinématographiques. Les premières versions de LightWave 3D sortirent sur Amiga.

La fin de Commodore

La stratégie, l’immobilisme au niveau développement et l’attitude de vente de Commodore dans un environnement de concurrence énorme avec les compatibles PC l’a conduit au règlement judiciaire en 1994.

Malgré la fin de Commodore en 1994, la communauté Amiga va continuer à faire vivre sa machine préférée grâce à des mises à jour au moyen de cartes accélératrices de plus en plus puissantes d’abord à base de Motorola 68060 puis d’hybrides 680x0 et PowerPC (603, 603e, 604). Le 680x0 faisait fonctionner le système d’exploitation et les anciennes applications, le PowerPC s’occupait des calculs (MP3, vidéo, jeu). wipEout, par exemple, est sorti sur Amiga dans sa version 2097, ou encore Descent: FreeSpace, Quake II et Heretic 2, grâce aux efforts de passionnés.

À cette époque plusieurs projets se réclamant inspirés par l’Amiga voient le jour :

  • la BeBox et BeOS, quoique plus proche de Apple, par sa place dans le multimédia et son avance est considérée comme proche de l’esprit Amiga ;
  • le système d’exploitation AROS, pensé pour fonctionner sur toutes plates-formes ;
  • AtheOS ;
  • Le Pegasos puis Pegasos II sous MorphOS, pour beaucoup l'unique et seul héritier de l'Amiga, né des seules personnes qui avaient réussi à faire évoluer envers et contre tout l'Amiga vers le Power PC et son système au RTG, se détournera du nom Amiga suite de profonds désaccords avec le propriétaire du nom Amiga inc..

Une autre entreprise, Hypérion, en profite alors et achète une licence à Amiga inc. en 2004 Hypérion conçoit un système d’exploitation très perfectible du nom d’AmigaOS 4 toujours en phase Beta tournant sur une plate-forme tout aussi perfectible puisque doté du northbridge Articia S connu , malgré le fait que Hypérion l'ait avoué que très tardivement, pour ses défaillances chroniques. Cette machine mal née est basée sur un PowerPC G3 ou G4 sera nommée AmigaOne puis MicroAone.

Ces plates-formes (AmigaOne et Pegasos) ont vécu et ne sont aujourd'hui plus fabriqués.

Ces plates-formes dites AmigaPPC même si elles sont issues du monde Amiga n’ont plus grand-chose de commun avec les Amiga d’origines dits 68k ou classiques si ce n’est leur système d’exploitation AmigaOS ou MorphOS.

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