Alcoolisme - Définition

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Introduction

À la Mie, tableau d'Henri de Toulouse-Lautrec
Classification internationale
des maladies
CIM-10: F10, Z13.3, Z50.2

L'alcoolisme est l'addiction à l'alcool ([[éthanol[[) contenu dans les boissons alcoolisées. L'OMS reconnaît l'alcoolisme comme une maladie et le définit comme des troubles mentaux et troubles du comportement liés à l'utilisation d'alcool.

Cette perte de contrôle s'accompagne généralement d'une dépendance physique caractérisée par un syndrome de sevrage à l'arrêt de la consommation (pharmacodépendance), une dépendance psychique, ainsi qu'une tolérance (nécessité d'augmenter les doses pour obtenir le même effet).

La progression dans le temps est l'une des caractéristiques majeures de cette addiction. L'usage sans dommage (appelé usage simple) précède l'usage à risque et l'usage nocif (sans dépendance), puis enfin la dépendance. L'alcool est une substance psychoactive à l'origine de cette dépendance mais elle est également une substance toxique induisant des effets néfastes sur la santé. L'alcoolodépendance est à l'origine de dommages physiques, psychiques et sociaux.

L'abstinence est souvent prônée afin de stopper l'évolution de la dépendance et de revenir à une vie « normale ». La maladie étant chronique on ne parle pas de « guérison » mais plutôt de « rétablissement ».

Terminologie

Les termes alcoolisme ou encore ivrognerie sont devenus archaïques. Aujourd'hui, on lui préfère le terme d'alcoolodépendance ou de maladie alcoolique. En langage médical, l'alcoolisme possède plusieurs synonymes moins connus qui n'ont pas le même caractère péjoratif. On emploie ainsi les expressions œnolisme, éthylisme, exogénose ou encore intoxication OH.

Le médecin suédois Magnus Huss a été l'un des premiers en 1849 à situer l'alcoolisme dans le champ des maladies et à l'extraire de sa connotation de vice. Il l'introduit sous le terme d'alcoolisme chronique. Dans les années 1950, Pierre Fouquet décrit le malade alcoolique comme « celui qui a perdu la liberté de s'abstenir de boire ».

Alcool est un terme employé de façon courante pour désigner l'éthanol. La dépendance à l'alcool désigne in extenso la dépendance à l'éthanol contenu dans les boissons alcoolisées. La concentration en éthanol varie en fonction de la boisson. Un concentration en alcool de X % ou X ° correspond à 0,0X litre d'éthanol par litre de boisson.

L'alcoologie est la science qui traite des effets de l'alcool sur la santé et des moyens d'y remédier.

Historique

Les conduites d'alcoolisation sont des conduites anciennes. On retrouve des traces de ces conduites aussi bien dans la mythologie que dans les récits des peuples anciens.

Les ivresses de Dionysos (dieu de la vigne, du vin et de ses excès) et celles de Noé sont célèbres. En 3000 av. J.-C., les Sumériens avaient déjà inventé les pictogrammes bière et brasseur. En hiéroglyphes égyptiens, le mot repas est représenté par l'association du pain et de la bière.

À Pompéi, environ 200 tavernes sont encore identifiables. Marc Antoine était connu pour son alcoolisme. Horace est à l'origine du proverbe latin : « Nunc est bibendum » signifiant « c'est maintenant qu'il faut boire ».

Tibère était surnommé Biberius Caldius Mero : le Buveur de vin pur et chaud et Attila est décédé d'un syndrome de Mallory-Weiss.

Les Gaulois furent approvisionnés en vins par les Grecs puis les Romains. Parfois était échangée une amphore de vin contre un esclave. Les premiers viticulteurs furent les vétérans de l'armée Romaine qui, au moment de leur retraite militaire, recevaient des terres à cultiver. Les Gaulois experts en ferronnerie inventèrent le tonneau.

Au XVIIIe siècle, les boissons alcoolisées coûtent cher. Deux modes de consommation s'opposent. Les maîtres et leurs valets ont une alcoolisation régulière tandis que le peuple s'alcoolise les jours chômés, c'est-à-dire le dimanche.

À la veille de la Révolution française, le prix du vin est trois fois plus élevé dès qu'il franchit la porte de Paris. Le 12 juillet 1789, le mur des fermiers généraux (barrières pour payer l'octroi à l'entrée de Paris) est pillé et le vin peut ainsi passer librement pendant plusieurs journées. Dès la fin de la révolution, le prix du vin augmente à nouveau.

La révolution industrielle bouleversa les modes de production de l'alcool ainsi que ses modes de transport (avec l'apparition du chemin de fer) entraînant irrémédiablement une augmentation massive des ventes. Les populations détachées du milieu rural sont logées dans des conditions précaires. Les premières régions industrielles sont aussi les premières régions où l'alcoolisation de masse apparaît.

Au cours de la Première Guerre mondiale, le vin est baptisé pinard dans les tranchées et l'eau-de-vie appelée la gnôle des combattants. Ces produits sont particulièrement appréciés sur les champ de bataille en raison de leurs propriétés désinhibitrices et anxiolytiques.

De l'époque ancienne jusqu'au milieu du XXe siècle, l'espérance de vie étant faible, l'impact au long-cours des conduites d'alcoolisation l'était de fait. Les pathologies d'apparition tardive, comme les cancers des voies aérodigestives supérieures, les cirrhoses etc. étaient des problèmes de santé beaucoup moins répandus que la famine ou certaines épidémies. Avec l'augmentation de l'espérance de vie, ces problèmes de santé prirent une place de plus en plus importante dans la société jusqu'à être actuellement la deuxième cause de mortalité évitable en France après la consommation de tabac.

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