Une traverse est un élément fondamental de la voie ferrée. C'est une pièce posée en travers de la voie, sous les rails, pour en maintenir l'écartement et l'inclinaison, et transmettre au ballast les charges des véhicules circulant sur les rails. On utilise principalement des traverses en bois ou en béton.
Le travelage, c'est-à-dire le nombre de traverse au kilomètre est variable, généralement de 1666 traverses/km à la SNCF.
Traditionnellement les traverses sont en bois dur, généralement en chêne ou plus rarement en hêtre, matériau apprécié pour sa résistance et sa flexibilité, pour sa facililité de mise en œuvre, mais de durée de vie réduite (20 à 30 ans) car il est putrescible. Pour prolonger leur durée de vie, les traverses en bois sont en général imprégnée sous pression d'un pesticide, insecticide et fongicide, la créosote. Les traverses en bois représentent encore la très grande majorité des traverses utilisées dans le monde. Pour éviter l'apparition de fentes, liées aux successions de périodes humides et sèches, on peut cercler les têtes de traverses à l'aide de feuillards métalliques, c'est le frettage.
Leurs dimensions sont généralement, à la SNCF, de 2,6 m de long, 25 cm de large et 15 cm d'épaisseur. Elle sont entaillées pour permettre l'appui des rails. la zone d'appui ou table de sabotage est délimitée de manière à déterminer l'écartement des rails et leur inclinaison (au 1/20 à la SNCF).
La fixation des rails sur les traverses en bois se fait grâce à des tire-fonds et des attaches élastiques, parfois munies de semelles en caoutchouc pour limiter le bruit.
Le recyclage des traverses en bois est réglementé dans plusieurs pays en raison de la nocivité de la créosote, produit classé cancérigène.
Les traverses en béton ont une durée de vie plus importante (50 ans). Il en existe de deux types :
L'utilisation des traverses en béton est en nette augmentation, tant à cause de leur qualité intrinsèque que pour le prix élevé des traverses en bois. Les traverses en béton, par leur poids important, assurent un bon ancrage de la voie dans le ballast. Elles sont en particulier utilisées pour les lignes nouvelles à grande vitesse. La fixation des rails se fait par des attaches élastiques munies de dispositifs isolants en caoutchouc.
Les traverses métalliques, en acier, ne sont plus guère utilisées. Elles sont bruyantes, surtout à vitesse élevée, s'ancrent moins bien dans le ballast à cause de leur légèreté, et n'étant pas isolantes sont difficilement compatibles avec les systèmes de signalisation faisant appel aux courants de voie (le caractère isolant des attaches doit être particulièrement soigné). Elles rendent également très difficile l'entretien de la géométrie de la voie par bourrage. En effet, leur forme ne permet pas aux bourreuses d'insérer du ballast sous la traverse.