Gréement - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs est disponible ici.
Une partie du gréement d'un grand voilier
Une partie du gréement d'un grand voilier

Le gréement d'un navire à voile est constitué de l'ensemble des espars (mâts, bômes, tangons, etc.), manœuvres courantes (drisses, écoutes, etc.), manœuvres dormantes (étais, haubans, etc.) servant à régler, établir et manœuvrer la voilure. Le mot vient du norrois greida. Une grande partie du vocabulaire maritime vient du norrois.

Gréement dormant

On appelle gréement dormant toutes les parties non mobiles du gréement :

Gréement courant

Des gabiers à l'œuvre sur les vergues
Des gabiers à l'œuvre sur les vergues

à l'inverse, il est constitué de toutes les parties mobiles du gréement :

Types de gréement

L'ensemble de l'appareil propulsif (gréement, espars, voiles) d'un voilier est indissoluble de sa désignation. Leurs formes, leurs puissances et leurs qualités d'usage étaient le reflet de l'adéquation entre un bateau et son utilisation, le tout ayant évolué avec les technologies. Le haubannage, autrefois en fibres naturelles, est passé au câbles d'acier galvanisé puis aux câbles d'acier inox, et sur les voiliers de performance, on utilise plutôt des barres d'inox rondes ou profilées et aujourd'hui des fibres textiles (kevlar notamment, toujours gainé pour protéger les fibres des rayons du soleil) dont l'avantage principal est le gain de poids dans les hauts.Le mât est aujourd'hui le plus souvent en profilé d'aluminium sur les voiliers de série, mais l'on rencontre également le bois lamellé collé qui conserve tout son intérêt, surtout sur les unités à mât dépourvu de haubans dit "mât libre" ou encore sur des voiliers "modernes Romantiques", ainsi que des mâts en composites. Une exception, les mâts du voilier "Inox" de Marcel Bardiaux qui sont en tôle d'acier inox roulée et rivetée, technique qui se rapproche des mâts des derniers grands voiliers de commerce à voile qui étaient en acier riveté.

À un mât

  • Misainier à une seule voile, gréement dormant souvent inexistant (mât simplement planté dans la coque)
  • Sloop avec une grand'voile et un foc, gréement généralement très simple et facile à mettre en œuvre.
  • Cotre avec une grand'voile, un foc et une trinquette, quelques fois une voile de flèche et/ou une voile carrée (on parle alors de cotre-à-hunier, répandu en Europe du Nord).
  • Variante : le Cotre à tape-cul, qui est un cotre avec un matereau arrière non fixe, portant une voile d'appoint pour stabiliser la marche lors des opérations de pêche par exemple.

Les gréements de sloop

Il y a deux types de gréement sur la majorité des voiliers actuels, dépendants des rapports de puissance entre le foc et la grand'voile. Les progrès techniques, dans les toiles à voile notamment (tergal, kevlar, etc.), ont ainsi favorisé l'apparition de ces voiles très bien coupées et très efficaces que sont les génois (grand foc qui recouvre partiellement la grand'voile)

  • Le gréement en-tête : l'étai (le câble qui relie le mat à l'étrave) est fixé en vis à vis du pataras (le câble qui relie le mat au tableau arrière),
  • Les gréements fractionnés : l’étai est fixé plus bas que le pataras. On parle alors de gréement "fractionné" car on parle alors de gréement 7/8 ou 9/10 selon le rapport des hauteurs de fixation.Cette disposition favorise le cintrage arrière du mat qui permet d'optimiser la forme de la grand'voile
  • Le gréement Bergström, en pleine expansion du fait de sa simplicité et de sa robustesse, la tenue du mat étant assurée par une forte triangulation par barres de flèches qui évitent pataras et bastaques, plutôt utilisé sur des gréements moyennement élancés équipés de grand-voiles à fort rond de chute très puissantes et de focs gréés au 7/8°.

Seul petit inconvénient, une ouverture de grand voile plus limitée au vent arrière du fait du plus grand recul des haubans latéraux et des larges barres de flèche.

À deux mâts

  • Brick: les voiles sont toutes carrées, il peut être ajouté une voile d'artimon et des voiles d'étai entre les mâts. On commence à avoir un gréement dormant plus complexe, du fait, d'une part, de la dimension supérieure de l'ensemble et, d'autre part, de la nécessité de pouvoir régler les deux mâts pour ne pas interférer entre les deux systèmes véliques.
  • Brigantine : le mât d'avant (grand'mât) possède des voiles carrées (comme pour un brick), l'arrière (artimon) est doté d'une voile aurique avec flèche. Il peut y avoir des voiles d'étai entre les mâts.
  • Goélette : les deux mâts sont égaux ou le grand'mât est à l'arrière et les voiles sont toutes auriques ou bermudiennes. On a pu voir quelques goélettes à hunier (par exemple : Étoile et Belle Poule, de la marine nationale Française).
  • Brick-goélette : inverse de la brigantine, avec un mât de misaine à voiles carrées et un grand'mât à voiles auriques.
  • Ketch : voilier à deux mâts, celui de l'avant étant le plus haut, voiles auriques ou bermudiennes, avec barre en arrière de l'artimon. Lorsque l'axe du gouvernail est en avant de ce mât, on parle de Yawl.
  • Dundée: cotre à tape-cul fixe, voiles auriques avec flèches sur les deux mâts, utilisé pour la pêche en Bretagne sud et Vendée.
  • Senau : Gréement particulier, deux mâts gréés voiles carrées et un mâtereau (mâtereau de senau ou baguette de senau) gréé voile aurique.

À trois mâts

C'est sans doute le gréement de commerce le plus répandu au XIXe siècle, la plupart des clippers, construits en bois, étaient des 3 mâts. On distingue :

  • le Trois-Mâts-Carré, (en anglais square-rigged), toutes les voiles sont enverguées et leur vergue est horizontale, retenue par le milieu (voile carrée) ;
  • le Trois-Mâts-Barque, (en anglais Barquentine), le mât d'artimon a un gréement aurique, avec vergue apiquée et envergure de voile sur le mât. Ce gréement avait l'avantage d'offrir une bonne puissance au vent arrière avec stabilité de route et des capacités à remonter au vent avec la brigantine, les focs et les voiles d'étai ;
  • le Trois-Mâts-Goélette, dont le mat de misaine a des voiles carrées, le grand mât et le mât d'artimon des voiles auriques ;
  • la Goélette à trois mâts, dont tous les mâts ont un gréement aurique.

Toutes les variantes ont pu se voir, notamment dans les voiliers de travail, avec des voiles "au tiers" ou "auriques" comme les lougres "chasse-marée" et les bisquines.

À plusieurs mâts

Les grands voiliers de la fin du XIXe siècle, construits en fer et donc beaucoup plus gros, ayant besoin de plus de force propulsive et d'un gréement simplifié, on a vu couramment des quatre et cinq mâts carrés ou barque (le plus grand jamais construit fut le France II, coulé en Nouvelle-Calédonie en 1922) et même un sept mâts goélette (toutes voiles auriques) américain le Thomas w. Lawson qui eut une carrière courte (1902-1907).

Nom des voiles principales sur un gréement à trois mâts carré

Image:3mast-fullrigged.png
Légende
A beaupré B bout-dehors C mât de misaine D grand mât E mât d'artimon
1 clinfoc 2 petit foc 3 grand foc 4 faux foc 5 misaine
6 hunier fixe de misaine 7 hunier volant de misaine 8 petit perroquet fixe 9 petit perroquet volant 10 petit cacatois
11 petit contre-cacatois 12 grand-voile 13 grand hunier fixe 14 grand hunier volant 15 grand perroquet fixe
16 grand perroquet volant 17 grand cacatois 18 grand contre-cacatois 19 brigantine 20 voile barrée ou artimon
21 hunier fixe de fougue 22 hunier volant de fougue 23 perruche fixe 24 perruche volante 25 cacatois de perruche
26 contre-cacatois de perruche 27 voile d'étai
Page générée en 0.074 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales | Partenaire: HD-Numérique
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise