L'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) a conduit deux enquêtes sur l'incident : la première juste après et la seconde en 1991, après que l'administration Eltsine eut remis les boîtes noires du Boeing. Les deux ont conclu que la violation de l'espace aérien soviétique était accidentelle. Le pilote automatique avait été paramétré sur sa limite ouest en mode guidage ou était passé en guidage inertiel lorsqu'il était hors de portée du verrouillage. C'est pourquoi l'appareil est resté sur le guidage magnétique constant choisi lorsque l'avion avait quitté Anchorage. Il a été déterminé que l'équipage n'a pas remarqué cette erreur ou effectué par la suite les vérifications qui l'auraient révélée, en raison d'un « manque de conscience de la situation et de coordination dans le poste de pilotage ».
Nationalité | Passagers | Équipage | Total |
---|---|---|---|
![]() | 2 | 0 | 2 |
![]() | 8 | 0 | 8 |
![]() | 12 | 0 | 12 |
![]() | 1 | 0 | 1 |
![]() | 1 | 0 | 1 |
![]() | 1 | 0 | 1 |
![]() | 28 | 0 | 28 |
![]() | 76 | 29 | 105 |
![]() | 1 | 0 | 1 |
![]() | 16 | 0 | 16 |
![]() | 1 | 0 | 1 |
![]() | 23 | 0 | 23 |
![]() | 5 | 0 | 5 |
![]() | 1 | 0 | 1 |
Royaume-Uni | 2 | 0 | 2 |
![]() | 62 | 0 | 62 |
Total | 240 | 29 | 269 |
Comme à l'occasion de tout désastre sérieux, de nombreuses théories ont émergé, en désaccord avec les explications officielles. Les principales questions sont de savoir pourquoi l'appareil était hors de sa trajectoire normale et même de savoir s'il s'est vraiment écrasé.
Selon cette théorie, le vol KAL 007 a été confondu avec un Boeing RC-135 de l'USAF qui effectuait une mission de routine de renseignement électronique au nord-est du Kamtchatka à peu près au même moment. Les systèmes radars soviétiques à longue portée n'étaient pas opérationnels à l'époque, donc lorsque le RC-135 prit sa « route », il apparut sur l'écran, fit demi-tour avant de disparaître à nouveau. Cela s'est reproduit plusieurs fois jusqu'à ce que le vol 007 réapparaisse sur le radar sur une route située à seulement 112 kilomètres du couloir emprunté par le RC-135 à peu près au moment même où ce dernier aurait dû réapparaître sur leurs radars. Cette fois, le signal radar ne sortit pas de l'écran, donnant aux Soviétiques l'opportunité de l'intercepter.
Les Soviétiques utilisèrent cet argument, qui fut présenté en détail par le maréchal Nikolai Ogarkov, chef d'état-major de l'Armée soviétique, dans une conférence de presse donnée le 9 septembre 1983 et couverte par la presse du monde entier. Parlant devant une immense carte montrant l'intrusion du vol KAL 007 dans l'espace aérien soviétique, Ogarkov affirma sans ménagement que « c'était une opération délibérée et entièrement planifiée par les services des renseignements ».
Le président Reagan qualifia ces théories de propagande soviétique. Cependant, des chercheurs indépendants ont publié des livres qui semblaient donner substance à certains détails des allégations, comme le fait que la route suivie par le KAL 007 « traverse des zones de tests de missiles soviétiques, survole plusieurs grands radars à commande de phase, et passe à proximité des bases sous-marines soviétiques à Petropavlovsk » (David Pearson) et que, à quinze minutes derrière le vol KAL 007, se trouvait un autre avion civil (le vol KAL 015) qui relayait les messages du KAL 007 à la tour de contrôle. D'autres ont analysé les parties du plan de vol qui ont été rendues publiques et ont conclu que l'avion a dû effectuer des manœuvres délibérées, ce qui discrédite la théorie selon laquelle l'avion serait resté sur pilote automatique (James Gollin et Robert Allardyce).
Certaines personnes pensent que la totalité ou la plupart des passagers et équipage du vol KAL 007 ont survécu après l'atterrissage de leur avion endommagé sur une piste de l'île de Sakhaline, et ont alors été placés dans des camps de travail soviétiques (Goulag), prisons ou orphelinats dans le cas des nombreux enfants.
Bert Schlossberg, directeur de l'International Committee for the Rescue of KAL 007 Survivors (comité international pour le sauvetage des survivants du vol KAL 007), soutient que les communications militaires soviétiques de l'attaque, remises par la Fédération russe, montrent qu'en dépit du fait que le vol KAL 007 ait été endommagé par un missile, il a été capable de ralentir sa descente à 5 000 mètres et a maintenu son altitude pendant quatre minutes (18 h 31 à 18 h 35 UTC) pour commencer une lente descente en spirale vers la seule étendue de terre disponible dans le détroit de Tartarie, à savoir l'île Moneron. Ceci indiquait que les pilotes disposaient encore d'un bon contrôle de l'avion endommagé et étaient à la recherche d'un endroit pour atterrir ou amerrir en sécurité.
Par ailleurs, pour soutenir la thèse de l'amerrissage, une écoute des enregistrements de la boîte noire montre qu'aucun des quatre moteurs du KAL 007 n'était endommagé : à 18 h 26 min 06 s, le commandant de bord s'écrie « Que s'est-il passé ? », le co-pilote répond : « Comment ? », deux secondes plus tard, le commandant ordonne « Réduisez les gaz » et son second répond « Les moteurs fonctionnent, commandant ».
Certains théoriciens trouvent également suspects le nombre et le type de débris retrouvés sur les lieux de l'accident, sans parler du fait que les Soviétiques ont interdit aux Américains et aux Japonais de s'approcher ou de pénétrer dans leurs eaux territoriales où le KAL 007 était censé être tombé. Une comparaison avec des catastrophes aériennes similaires montrerait en effet la complète contradiction entre le nombre de cadavres qui auraient pu être retrouvés et l'absence de restes humains dans le cas du KAL 007.