Vladimir Nabokov | |
Nom de naissance | Vladimir Vladimirovich Nabokov |
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Activité(s) | Écrivain, lépidoptériste |
Naissance | 22 avril 1899 Saint-Pétersbourg ![]() |
Décès | 2 juillet 1977 Montreux, ![]() |
Mouvement(s) | Littérature moderniste, Post-modernisme |
Œuvres principales | |
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Vladimir Nabokov (en russe : Владимир Владимирович Набоков) est un romancier, poète et critique littéraire américain d'origine russe né à Saint-Pétersbourg le 10 avril du calendrier julien/22 avril 1899, mort à Montreux le 2 juillet 1977.
Nabokov reste un des derniers romanciers 'classiques'.
Issu d'une famille aristocratique russe, le jeune Nabokov reçoit une solide éducation ; dès sept ans, il parle l'anglais et le français, aidé par ses gouvernantes étrangères et « le voisinage d'une bibliothèque de cent mille ouvrages ».
Nabokov vit une enfance heureuse. Son père, Vladimir Dmitrievitch Nabokov (1869-1922) est un homme politique libéral, élu à la première Douma russe puis ministre du gouvernement Kerensky après la chute du tsar.
La Révolution russe pousse la famille Nabokov à s'exiler à Berlin, où vit une importante communauté de Russes exilés. De 1919 à 1923, Vladimir étudie les lettres françaises et russes à Trinity College, Cambridge. En 1923, diplômé de Cambridge, il s'installe à Berlin, grand carrefour d'immigration russe.
Il y publie quelques nouvelles et poèmes dans le journal émigré Roul, donne des cours d'anglais, de tennis, fait de la traduction, de la figuration, un peu de théâtre, des échecs, compose des mots croisés (en russe). L'assassinat de son père par des monarchistes russes, puis la montée du nazisme, poussent Nabokov (qui a épousé Véra Slonim, elle-même juive, et qui lui donne un fils, Dimitri) à quitter l'Allemagne en 1936 pour s'installer à Paris.
Son premier roman, Machenka, lui vaut un début de célébrité parmi les émigrés russes d'Angleterre. Roi, dame, valet, publié en 1928, reste un de ses textes les plus faibles. Les premières œuvres de Nabokov sont toutes écrites en russe, Nabokov n'ayant jamais appris l'allemand. Avec La Défense Loujine, Nabokov devient un écrivain russophone de renom. Certains de ses textes sont déjà traduits (Chambre obscure paraît en français en 1934).
Son œuvre russe s'achève sur Le Don, un roman majeur sur la création littéraire.
Après un bref passage à Paris, pendant lequel il écrit une nouvelle en français, Nabokov émigre vers Londres. En 1941, Nabokov écrit pour la première fois un roman en anglais et non dans son russe natal - un tournant majeur de sa carrière d'écrivain : La Vraie Vie de Sebastian Knight. Son style devient totalement abouti et le livre lui-même peut être présenté comme un manifeste de son travail.
Nabokov part ensuite vivre aux États-Unis où il enseignera à l'Université Cornell. Il est naturalisé américain en 1945. La publication de Autres Rivages, un récit de ses souvenirs d'enfance lui vaut une première reconnaissance littéraire.
La consécration vient ensuite avec le succès de Lolita en 1955. Le roman fait scandale, est refusé par les éditeurs américains et doit être publié à Paris, mais la critique y reconnaît un chef-d'œuvre. Le livre est adapté au cinéma par Stanley Kubrick en 1962, puis de nouveau par Adrian Lyne en 1997. Cette histoire raconte l'amour passionné et charnel d'un Européen, nommé Humbert Humbert, pour une jeune « nymphette » américaine de douze ans. Emaillé de références à l'Annabel Lee d'Edgar Allan Poe, Lolita est aussi une description passionnée des Etats-Unis et un chef-d'œuvre de poésie en prose.
Nabokov publie ensuite Feu pâle (1961), autre texte majeur, dont la construction autour de trois histoires imbriquées constitue une phénoménale mise en abyme.
Nabokov se caractérise par la dextérité, l'ingéniosité de son style et par sa position d'auteur intermédiaire entre les littératures russe et américaine. En outre, une imagination débordante, l'usage de la parodie, de la satire, ainsi que des jeux de mots dans différentes langues contribuent à sa consécration.
En 1959, il s'installe en Suisse, dans un hôtel de Montreux, où il demeure jusqu'à sa mort. Il adapte alors ses premiers romans en russe dans des versions anglaises, souvent avec le soutien de son fils Dimitri. Il travaillera également de longues années à Ada ou l'ardeur, son dernier roman. Œuvre monumentale décrivant l'amour à l'érotisme torride entre Van Veen et sa soeur Ada, dans un univers fantasmé rappelant la Russie de la jeunesse de l'auteur, il est le livre « pour lequel j'aimerais que l'on se souvienne de moi ».