Ville d'Hiver - Définition

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Les villas

Les six villas suivantes sont présentées dans l'ordre chronologique de leur construction.

Villa Toledo

Villa Toledo, détail de l'escalier extérieur

Le Gymnase Bertini, construit pour la Compagnie du Midi en 1862, à côté du bureau des Renseignements (Villa Antonina) et du Bazar Universel (actuelle Villa Monge), est, à l'origine, une construction rustique où l'on prend des leçons d'équitation et de culture physique.

L'entrepreneur Monpermey, sous le contrôle de l'architecte Paul Régnauld, est chargé de la construction de ce bâtiment dépourvu de clôture et donnant sur l'espace public. L'édifice possède alors un toit de chaume et une structure décorative en rondins avec balcon et escalier. Comme la plupart des premières villas construites dans la Ville d'Hiver, le gymnase Bertini peut être considéré comme à la fois une réinterprétation du chalet suisse et une imitation des maisons à pans de bois du XVe siècle.

En 1878, le bâtiment, transformé en Villa Romeo (selon « l'Avenir d'Arcachon » du 24 février de cette année), a pour propriétaire Gustave Alaux (1816 - 1882), architecte départemental, qui dessine pour la Compagnie des Chemins de Fer du Midi le plan de plusieurs chalets dans la Ville d'Hiver et l'église Notre-Dame d'Arcachon. Il transforme probablement lui-même le gymnase en villa.

La construction reste rustique, avec sa structure de bois et ses murs en briques. Les modifications les plus marquantes concernent l'escalier, les balcons et une ferme en bois découpé. Le nom de Toledo semble lui avoir été définitivement donné par le banquier Noël en souvenir de sa carrière menée en Espagne.

Située face au parc mauresque, cette villa de style hispanique garde un air exotique avec ses lambrequins de bois découpé et les délicats ornements en remplissage de la charpente.

Sa clôture basse, faite de planches et poteaux de bois, respecte une réglementation du XIXe siècle propre aux clôtures, destinée à maintenir un paysage naturel continu et une unité entre les parcelles visibles.

Villa Brémontier

Villa Brémontier

La Villa Brémontier, située 1, allée Brémontier, ferme la perspective de l'avenue Faust.

Elle est l'une des premières villas de la Compagnie des Chemins de Fer du Midi. Construite en 1863 sur les plans de l'architecte Paul Régnauld par les entrepreneurs Salesses et Le Thieur, elle est, de par son confort pour l'époque et avec son grand parc, bâtiments annexes, écuries et remises, une maison très recherchée, le plus prestigieux « chalet de location », qui accueille des personnages de haut rang.

Comme les premières constructions de la Ville d'Hiver, elle réinterprète le "style Chalet Suisse", en vogue à l'époque, avec son plan rectangulaire et son architecture compacte et fonctionnelle.

Les matériaux employés sont les mêmes que ceux des ouvrages de la compagnie de chemins de fer : des moellons assemblés avec des joints apparents, de couleur rouge, des parpaings taillés en carrière.

Le Guide Pratique de Dubarreau d'août 1864 signale qu'elle possède salon, salle-à-manger, cuisine, neuf chambres de maîtres et une chambre de domestique.

La villa est agrandie et remaniée en 1866 mais dès l'origine, elle possède trois niveaux d'habitation et une tour de dimension imposante, où est logé un escalier. Simplement chauffée à l'origine par ses cheminées, la villa est dotée vers 1898 d'une salle de bains près de la cuisine, de six cabinets de toilette, d'une « salle de repassage » et d'une salle de billard, loisir mondain qui se répand alors dans les milieux aisés (et entraîne la création d'un mobilier spécifique).

De grands balcons couverts permettent aux malades de respirer l'air des pins. Le parc compte plusieurs essences : palmiers, chênes pédonculés, robiniers, cèdres, pins maritimes, épicéas et marronniers.

Villa Trocadéro

Villa Trocadéro, ancien chalet landais remanié : croupe en toiture et décor en rive, ballustrade ouvragée et arrondie aux angles, balcon en pierre

La Villa Trocadéro, ex-Graciosa, a été construite en 1863-1864 sur le modèle du chalet suisse. C'est l'un des premiers chalets locatifs de la Compagnie du Midi. Ses plans ont été réalisés par Paul Régnauld et l'exécution des travaux par l'entreprise Thèze. Cette maison, au plan rectangulaire et construite en hauteur, comprenait à l'origine un salon, une salle-à-manger, une cuisine, quatre chambres de maîtres et deux de domestiques.

Vers 1900, la Villa Graciosa est complètement transformée : sa toiture est habillée en demi-croupe avec une lucarne-pignon à fenêtre débordante, et sont ajoutés une véranda et un balcon périphérique avec balustrade ouvragée et arrondie aux angles, éléments d'architecture qui évoquent les maisons coloniales des Indes.

Cette villa illustre l'engouement pour le décor en bois découpé qui faisait travailler huit usines en Gironde à la fin du XIXe siècle.

La Villa Trocadéro, située place Brémontier, espace vert aménagé au cœur de la Ville d'Hiver et lieu de rendez-vous des chasses à courre organisées par les sociétés cynégétiques arcachonnaises à la fin du XIXe siècle.

Un règlement municipal datant de 1879 et toujours en vigueur stipule qu'il est interdit de sonner du cor avant six heures du matin et après huit heures du soir.

Le buste de Nicolas Brémontier, érigé en 1878, œuvre du sculpteur Alexandre Léon, rappelle le souvenir de l'auteur du Mémoire sur les Dunes (1797), qui préconisait de fixer les dunes de Gascogne pour lutter contre « l'invasion des sables ».

Il est ainsi à l'origine du boisement des Landes de Gascogne qui transformera profondément le milieu naturel de la région d'Arcachon.

Villa Graigcrostan

Villa Graigcrostan, vue générale

En 1880, Laird Mac Gregor, aristocrate écossais habitué de la station qu'il fréquente pour sa santé, possède déjà les villas Glenstrae et Hermosa (Soleil Levant), quand il décide d'acheter une dune sur laquelle il projette de faire construire une villa.

Ce personnage excentrique fait quotidiennement, quand il est à Arcachon, une promenade en voiture tractée par un cheval. Couvert de plusieurs plaids au départ, il les retire l'un après l'autre en des lieux précis où l'attend un valet chargé de ramener la couverture à la villa.

La Villa Graigcrostan, construite sur les plans d'un architecte londonien, est de style composite, comme beaucoup de villas construites à la fin du XIXe siècle. Elle emprunte au style « néo-palladien » ses élégantes colonnes sur deux niveaux et ses balcons à balustrade.

Ses galeries lui donnent un air colonial, son belvédère en planches peintes un air italien et sa toiture bordée de lambrequins à l'origine la rattache aux chalets suisses et s'adapte parfaitement au climat atlantique.

En 1882, selon les goûts de son propriétaire, la villa est repeinte de couleurs orange et pistache. Le décor intérieur, venant de Londres, est en partie conservé : cheminée figurant les douze mois de l'année, lambris et vitraux colorés aux armes des Mac Gregor dans le vestibule d'entrée. Le portail d'entrée vient également d'Angleterre.

À la mort de Laird Mac Gregor en 1892, la villa passe de propriétaire en propriétaire. Pendant la Seconde Guerre Mondiale et jusqu'à la pose de la première pierre du Lycée Climatique en 1947, elle abrite des lycéens locaux ou réfugiés, avant d'être transformée quelque temps plus tard en aérium et garderie.

La villa a depuis été restaurée, repeinte en blanc et ses différents étages divisés en appartements privés.

Villa Alexandre Dumas

Villa Alexandre Dumas, au début du printemps

Cette villa, comptant parmi les plus belles de la Ville d'Hiver, est construite en 1895 par l'architecte Jules de Miramont et l'entrepreneur P. Blavy.

Daniel Iffla, son premier propriétaire, est un célèbre banquier, mécène et philanthrope, qui la nomme de son surnom, Osiris. Ce n'est que vers 1907 - année de sa mort - qu'elle est rebaptisée Villa Alexandre Dumas.

Très originale, elle réunit des éléments composites de style hispanique et un belvédère comparable à celui des villas rustiques italiennes. La polychromie joue un rôle important dans cet édifice, tant dans la maçonnerie que dans les ornements de bois découpé.

La villa illustre la remise de la couleur au goût du jour, soulignant les bandeaux d'arcatures des baies et les travées composées d'une alternance de briques rouges et vernissées bleues, jaunes et vertes.

Dans les niches de la façade se trouvaient des bustes, témoins du goût d'Iffa pour la statuaire - dont la tombe parisienne est surmontée d'une grande reproduction en bronze du célèbrissime "Moise" de Michel-Ange - celui qui surmonte l'entrée est la réplique d'une des figures du « Départ des Volontaires de 1792 » de l'Arc de Triomphe de Paris, œuvre du sculpteur François Rude.

Le jardin, aux essences variées, met en valeur la villa; la clôture, constituée de grilles ornementées en fer forgé posées sur un mur-bahut et deux portails en ferronnerie, sépare la villa de l'espace public tout en dévoilant l'architecture du jardin.

Villa Iris

Cette villa a été construite en 1925 par l'architecte Louis Gaume. Son style est Art déco ce qui est relativement rare à Arcachon. Elle évoque des références antiques revues par Andrea Palladio avec des similitudes à la villa Rotonda qu'il construisit à Vicence entre 1566 et 1571. Un vocabulaire classique se mêle à la rectitude des lignes et aux volumes géométriques.

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