Verrue - Définition

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Introduction

Verrues plantaires logées dans un gros orteil.

La verrue est une petite excroissance de la peau ou une petite lésion qui peut être induite par un microtraumatisme, et peut apparaître sur presque toutes les régions du corps. On peut la retrouver sur la main, le coude, le genou, le visage, le pied ainsi que sur les organes génitaux.

Les verrues sont des tumeurs cutanées bénignes non cancéreuses. Elles ont pour origine l'infection de la peau par un virus, le papillomavirus humain (HPV) dont on dénombre une cinquantaine de types différents, certains donnant plus volontiers certaines verrues. Il semble communément admis que les verrues des mains, des coudes et des genoux peuvent provenir de microtraumatismes (c'est particulièrement vrai pour les verrues des bouchers), alors que celles des pieds seraient favorisées par le sol des piscines, des salles de sports et de leurs douches (le HPV s'introduit plus aisément dans un épiderme gorgé d'eau).

On distingue plusieurs types de verrues:

  • les verrues vulgaires le plus souvent dues aux HPV 2 et 4,
  • les verrues planes dues aux HPV 3, 10 et 28,
  • les verrues plantaires, qui peuvent être uniques, profondes et douloureuses à la marche (myrmécie due à HPV 1), ou multiples et contiguës (mosaïque due à HPV 2),
  • les papillomes verruqueux,
  • et les kystes épidermoïdes à inclusions ou papillomes kystiques exclusivement dus à HPV 60.

Microscopie

Le caractère principal retrouvé en histologie est une vacuolisation des kératinocytes de la couche granuleuse et des couches supérieures de l'épiderme. On note des inclusions basophiles composées par les particules virales et des inclusions éosinophiles contenant une kératine anormale.

Dans la verrue vulgaire, il existe une hyperplasie épidermique à limites nettes qui associe une hyperacanthose et une hyperkératose; l'altération fondamentale qui distingue la verrue des autres papillomes est la présence de remaniements cellulaires dans le corps muqueux de Malpighi: les cellules perdent leurs ponts d'union et apparaissent volumineuses, à cytoplasme vacuolaire, à noyau foncé pycnotique.

Traitement

Elles peuvent disparaître spontanément, c'est le cas de 60% d'entre elles qui guérissent sans traitement dans les 2 ans qui suivent leur apparition, ou être traitées pour les faire disparaître. On distingue des traitements chimiques et des traitements physiques ; à noter l'existence de moyens moins conventionnels faisant appel à des méthodes populaires d'efficacité incertaine.

Traitements chimiques

  • Les préparations kératolytiques sont le plus couramment employées. On utilise la vaseline salicylée à des concentrations variant de 15% à 50% selon que la zone à traiter est plus ou moins cornée. La « Pommade cochon » contient 50% d´acide salicylique. Il est conseillé de protéger la peau avoisinante par du vernis incolore ou par un sparadrap troué (ou les deux à la fois).
  • On trouve dans le commerce des préparations à l'acide salicylique et à l'acide lactique incorporés dans du collodion ; cette association est destinée à des verrues peu épaisses car elle est moins kératolytique que la vaseline salicylée.
  • Le glutaraldéhyde peut être utilisé exclusivement dans les zones cornées de la plante ; il agit par dessiccation. Son emploi au niveau des zones non cornées et des doigts a induit des nécroses cutanées.

Ces méthodes nécessitent un décapage régulier des lésions par grattage à la lime à ongle ou avec une lame de bistouri (à jeter après usage, car risque de contamination).

  • L'injection intralésionnelle de bléomycine est efficace mais douloureuse et il existe un risque non négligeable d'acrosyndrome et de nécrose lorsqu'elle est pratiquée au niveau des doigts.

Le 5-fluorouracile en pommade peut être utilisé sur les verrues planes.

  • Appliqué régulièrement, le crayon au nitrate d'argent semble parfois efficace et rapide pour le traitement des verrues ; son application est parfois douloureuse.

Traitements physiques

  • Le traitement le plus employé est la cryothérapie à base d'azote liquide à -196°C. Appliqué, au coton-tige ou pulvérisé, il provoque une gelure de la verrue et son décollement. C'est un traitement simple, rapide et efficace, mais plutôt douloureux notamment dans son utilisation plantaire, et mal supporté par les enfants et même par les adultes pour un trop grand nombre de verrues. On doit voir apparaître une phlyctène (cloque) en quelques heures. Il est nécessaire de compléter ce traitement par un traitement kératolytique.
  • L'électrocoagulation au bistouri électrique est en passe d'être abandonnée par les dermatologues car elle laisse des cicatrices au niveau des mains et des séquelles douloureuses pendant plusieurs mois au niveau plantaire.
  • Le traitement au laser CO2 sous anesthésie ne s'applique qu'à de rares cas (verrues profuses, résistantes aux traitements habituels).

Traitements non conventionnels

Ces traitements, bien que parfois pratiqués n'ont jamais apporté de preuve empirique quant à leur efficacité.

  • Utilisé par nos grands-mères rurales, le traitement par le latex de chélidoine ou l'application d'une limace serait souvent suivi de guérison au bout de quelques semaines. De la chélidoine, plante sauvage, on extrait le suc, la sève, que l'on applique directement sur la verrue. Le suc ne nécessite pas une réelle extraction : sitôt la tige coupée, il suinte de lui-même à son extrémité. Ce traitement dont l'efficacité n'a jamais été prouvée, connaît un regain d'intérêt avec la mode des paramédecines et notamment de la phytothérapie.
  • L'application de sparadrap directement sur une verrue et renouvelé régulièrement pourrait la faire disparaître.
  • L'homéopathie pourrait être aussi une solution pour les verrues plantaires : thuya occidentalis et nitricum acidum.
  • La propolis, appliquée quotidiennement est aussi un remède naturel et réputé efficace contre les verrues.
  • Le zeste de citron 10x10mm mariné pendant 3 jours en vinaigre, se met avec un sparadrap pour la nuit. Le lendemain la verrue est ramollie et la réparation de la peau est spontanée en quelques jours. Si dimensions importantes - une deuxième application le lendemain (pour les verrues de plus de 7mm de diamètre).

Aucun traitement n'évite une éventuelle récidive qui peut survenir dans les semaines ou les mois qui le suivent, car aucun de ces traitements n'élimine le virus de l'organisme. Seul le mécanisme naturel de défense de l'organisme est capable de le détruire. On croit que la plupart des traitements traditionnels ont pour effet d'irriter la surface de la peau, ce qui active la défense du corps qui s'attaque alors au virus. Les thérapeutiques d'avenir feront probablement appel à la stimulation de l'immunité locale (immunomodulateurs), à l'exemple de l'utilisation de l'imiquimod sur les condylomes (verrues génitales)

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