nom normalisé ambigu : à plusieurs taxons distincts. ![]() |
Vautour |
Vautour nubien (Torgos tracheliotus) |
Taxons concernés |
Plusieurs espèces des familles
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Le terme vautour est un nom vernaculaire désignant certains oiseaux rapaces diurnes présents sur presque tous les continents. Les vautours sont des animaux nécrophages qui se nourrissent principalement de carcasses d'animaux et à ce titre, occupent une niche écologique essentielle à la bonne santé de tous les autres animaux, ainsi qu'à celle de l'homme. Le terme ne doit pas être confondu avec celui d'autour qui désigne d'autres rapaces.
Les vautours ne forment pas un taxon monophylétique. Leurs ressemblances relèvent plus d'un phénomène de convergence évolutive que d'une proche parenté. On les retrouve dans deux ordres distincts :
Ces deux familles ont suivi une évolution convergente car occupant une même niche écologique. Pour dépecer les carcasses, ces espèces ont le cou long et la tête nue. Leurs larges ailes sont idéales pour les longs vols, et le planage, en quête d'une carcasse.
Le terme vautour dérive du latin vultur via le latin populaire *vultōre, racine que l'on retrouve également dans l'italien avvoltore et dans le catalan voltor, et bien sur le genre Vultur. Ce terme est utilisé pour les espèces :
Famille des cathartidae (vautours du Nouveau monde) :
Famille des accipitridés :
L'une des principales caractéristiques anatomiques des vautours est leur tête dépourvue de plumes. On attribue souvent un rôle adaptatif à ce caractère, car leur mode d'alimentation contraint leur tête à être très souvent recouverte de sang, endroit particulièrement difficile à nettoyer. Ils ont également souvent un long cou. Ils repèrent les carcasses principalement grâce à leur vue perçante. Certains observateurs leur prêtent un sens de l'odorat développé, fait rare chez les rapaces en particulier et chez les oiseaux en général.
Les vautours pondent un seul œuf par saison de reproduction, ce qui rend leur population d'autant plus vulnérable. Les vautours de l'Ancien Monde construisent un nid, ceux du Nouveau Monde pondent à même le sol.
Les vautours se nourrissent de carcasses d'animaux morts. Cependant, dans les Pyrénées, on assiste sporadiquement à des attaques sur des animaux vivants
Ils chassent en volant haut dans le ciel pour repérer les animaux morts ou proches de la mort. Une grosse proie telle qu'une vache ou un dromadaire est souvent partagée par plusieurs oiseaux.
Ces habitudes alimentaires amènent les vautours à participer activement à l'élimination naturelle et rapide des cadavres de gros animaux, aussi bien des animaux sauvages dans les régions peu habitées par l'homme que des animaux d'élevage, tels que des moutons ou des vaches.
Le rôle écologique de ces grands rapaces est très important. En nettoyant les carcasses, ils peuvent éviter la transmission d'une maladie épidémique, ou même, près des villages empêcher la puanteur des corps en putréfaction, ou consommer les ordures ménagères.
En Inde par exemple, les vautours sont décimés par une insuffisance rénale chronique. Elle est causée par l'ingestion de chairs de cadavre de bétail qui contiennent des traces résiduelles de diclofénac, un médicament de la classe des anti-inflammatoires non stéroïdiens. Trois espèces de vautours ont pratiquement disparu, les autres étant protégées par leurs répartitions plus importantes. Cela a des conséquences sanitaires néfastes : les charognes sont sources d'épidémies, humaines ou animales. Les autres charognards (canidés ou milan) sont insuffisants ou en contact trop étroit avec l'homme (dans ce dernier cas, ces charognards deviennent eux-mêmes propagateurs de la maladie).