Vasopressine | |
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Général | |
No CAS | |
No EINECS | |
Code ATC | H01 |
DrugBank | |
SMILES | |
InChI | |
Propriétés chimiques | |
Formule brute | C46H65N15O12S2 |
Masse molaire | 1 084,232 ± 0,058 g·mol-1 |
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La vasopressine, ou hormone antidiurétique (aussi désignée par les sigles AVP, de l’anglais arginine-vasopressine et ADH, de l’anglais Antidiuretic hormone), est une hormone peptidique synthétisée par les noyaux supra-optique et paraventriculaire de l'hypothalamus, et libérée par l'hypophyse postérieure. Elle a principalement un rôle antidiurétique au niveau du rein, où elle provoque une réabsorption d'eau via une action sur le segment distal du néphron lors d'une déshydratation corporelle.
La vasopressine est un polypeptide comportant neuf acides aminés, dont les deux groupements cystéine sont reliés par un pont disulfure (Cys1 - Cys6). La séquence des acides aminés est présentée ci-dessous.
H3N+─Cys─Tyr─Phe─Glu─Asp─Cys─Pro─Arg─Gly─COO(-) Bien que la vasopressine et l'ocytocine aient des structures voisines (sept acides aminés en commun), ces deux hormones possèdent des effets très différents.
La quantité de vasopressine circulante est régulée par l'osmolarité et la pression artérielle (plus précisément, par la volumétrie). Au niveau de de la crosse aortique et du sinus carotidiens, des barorécepteurs analysent la pression artérielle. En cas de chute de pression, l'information est transmise au système nerveux central et à l'hypothalamus qui augmente la production de vasopressine.
L'augmentation de l'osmolarité est analysée par les osmorécepteurs du troisième ventricule cérébral et se traduit également par une hausse de la sécrétion de vasopressine. Parfois, une mauvaise régulation peut être à la cause d'une énurésie.
La vasopressine a une action antidiurétique : elle diminue le volume des urines en augmentant la perméabilité à l'eau du tube collecteur (principalement en augmentant la synthèse d'aquaporine 2, pore transmembranaire du côté apical/urinaire).
En pharmacologie, la vasopressine est utilisée pour son effet vasoconstricteur (contraction des vaisseaux). Cela nécessite cependant des doses importantes de vasopressine, ce qui explique que dans les conditions physiologiques, la vasoconstriction due à l'ADH est peu observée.
Différentes molécules sont en cours de développement comme antagonistes de la vasopressine, ce qui permettrait, entre autres, d'avoir un traitement de certaines formes d'hyponatrémie (concentration basse de sel dans le sang). Parmi elles, on peut citer le tolvaptan, testé en cas d'insuffisance cardiaque ou en cas d'hyponatrémie, le conivaptan, ces deux produits étant des inhibiteurs non peptidiques.
La vasopressine se lie sur des récepteurs (AVPR1) des muscles des vaisseaux, et induit, par l'intermédiaire d'une protéine G, l'activation d'une phospholipase C et l'augmentation de la concentration intracellulaire en calcium. Les ions Ca2+ ainsi libérés favorisent les interactions entre les protéines d'actine et de myosine, ce qui conduit à la contraction des vaisseaux. Après la contraction, des canaux calciques s'ouvrent dans la membrane du réticulum endoplasmique rugueux (SERCA) qui diminuent la concentration de calcium intracellulaire et ainsi permettre à une autre contraction de se produire.
Au niveau rénal, la vasopressine se lie sur des récepteurs (AVPR2) des cellules du tube collecteur, ce qui concourt, par l'intermédiaire d'une protéine G, à l'augmentation du taux d'AMPc. L'AMPc active des protéines kinases de type A qui phosphorylent des aquaporines (AQP2). Les aquaporines (canaux hydriques), qui sont initialement présentes dans des vésicules cytoplasmiques, migrent vers la membrane apicale où elles facilitent le passage de l'eau vers l'interstitium rénal, à travers les cellules du tube collecteur.