Utopie - Définition

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Définition

L'utopie (eutopia) est la description d'une société idéale. Elle procède d'ailleurs d'une tradition que l'on fait remonter à La République de Platon. Plus spécifiquement l'utopie (utopia) est un genre littéraire s'apparentant au récit de voyage mais ayant pour cadre des sociétés imaginaires.

Ces deux définitions ne s'excluent pas : l'Utopie de Thomas More, La Cité du Soleil de Campanella ou La Nouvelle Atlantide de Francis Bacon remplissent ces deux conditions et sont à la fois des récits et des descriptions de sociétés originales.

Cependant, dès le XVIIe siècle, de nombreux auteurs s'empareront de ce nouveau genre littéraire et en développeront l'aspect romanesque et satirique au détriment du projet politique. C'est ainsi que des œuvres telles que Les voyages de Gulliver (1721) de Jonathan Swift furent qualifiées en leur temps d'utopies.

Thomas More inventa le genre littéraire de l'utopie, il avait l'ambition d'élargir le champ du possible et non de l'impossible comme ce mot est synonyme aujourd'hui.

Dans son essai consacré aux premières utopies, celles d’avant les récits de More, de Campanella ou de Cabet (les Premières utopies, les Primaires, 1938), Régis Messac donne une définition restrictive du terme Utopie. « Le mot d’Utopie, forgé par Thomas More, et de nom propre devenu générique, est d’usage courant pour désigner les œuvres littéraires qui, sous une forme fictive et narrative, nous offrent l’image d’un État idéal, où tous les maux et les torts de la société présente sont guéris et redressés. Ce genre littéraire fut longtemps le principal véhicule des idées réformatrices, mais ces écrits se répètent beaucoup, on y retrouve cent fois les mêmes banalités, cent fois les mêmes lacunes ou les mêmes erreurs. »

Autrement dit, Régis Messac considère l’utopie comme une œuvre purement romanesque, nécessairement progressiste, constituée de deux éléments : « le cadre, c’est-à-dire le récit d’aventures fantaisistes ou fantastiques, le roman merveilleux ou géographique ; le contenu, c’est-à-dire la représentation d’une société idéale. » Cependant, si l’un ne va pas sans l’autre, « l’un ou l’autre des deux éléments peut prédominer ». Pour Messac, il va sans dire que ne peuvent être considérées comme de véritables utopies les œuvres où domine le second élément, le contenu, c'est-à-dire la représentation d’une société parfaite ou du moins perfectionnée.

C'est pourquoi Messac ne reconnaît ni la République de Platon ni la Cyropédie de Xénophon comme appartenant exactement au genre utopique ; il dissipe à ce propos certaines équivoques et considère ces œuvres comme relevant de la catégorie des traités de politique pareils à ceux de Bodin, Machiavel et Montesquieu. « Tout au plus, dit-il, peut-on ranger, si l’on veut, la Cyropédie dans la catégorie des utopies pédagogiques et le mettre à côté de Télémaque, auquel il servit d’ailleurs de modèle. »

Par ailleurs, Régis Messac observe que les récits utopiques répondent à un besoin social. « Il est sans doute permis de dire, écrit-il, dans l’ensemble, que ce sont les périodes d’incertitude, d’inquiétude, voire de souffrance, qui sont surtout favorables à l’apparition de récits de ce genre. Lorsque beaucoup d’hommes, la majorité des hommes, peut-être, sont contraints de se replier sur eux-mêmes, ils cherchent dans leur imagination ce que la réalité leur refuse, et l’on voit fleurir les utopies. »

Théodore Monod, de son côté, écrit « L'utopie est simplement ce qui n'a pas encore été essayé!  »

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