L’uropyge est un animal ayant l’apparence d’un scorpion, cependant, il ne possède pas de glande à venin mais possède plutôt une paire de glandes anales (dites glandes défensives) qui lui est propre, situées à la base du flagelle de chaque côté de l’anus.
Ces glandes, au besoin, propulsent de fines gouttelettes. Le répulsif peut être un composé d’acide acétique, octanoïque, formique ou chloré (Millot, 1968). Il peut ainsi projeter ce liquide à quelques 30 centimètres de distance. Ce système de défense est particulièrement efficace contre divers prédateurs, particulièrement pour les muqueuses et les yeux.
Rendus à terme, les petits naissent en déchirant la membrane du sac abdominale. Leurs tarses sont pourvus de minuscules disques adhésifs qui leurs servent à adhérer au corps de la mère. Ils grimpent sur le dos de celle-ci, recouvrant parfois tout son abdomen et même son corps tout entier, ils ont un aspect ténérale et sont d’un blanc laiteux. Ils restent ainsi immobiles et fixés. Après environ deux semaines, ils subissent une première mue et, après 10-12 jours supplémentaires, une deuxième mue. Ils ont alors la forme des adultes en miniature, la même couleur sauf pour les pédipalpes qui sont d’un rouge-orangé. Quelques jours après, leur chitine a durci, les premiers jeunes quittent alors leur mère et explorent le terrier, ils y resteront pour deux semaine ou plus. Quand tous les jeunes sont prêts à la chasse, la femelle ouvre le terrier. Les jeunes uropyges cohabiteront avec leur mère encore quelques jours mais quitteront peu à peu le nid familial. Il n’est pas rare dans la nature que les femelles amaigries et en léthargie depuis des semaines et même des mois, épuisées par le jeûne, meurent tandis que d’autres survivent.
Après plusieurs mois (3 à 7) et quand la femelle est prête à pondre, elle colmate son terrier et s’installe au fond de celui-ci.
Ovipare, la femelle pond des œufs qu’elle expulse au nombre de 10 à 35-40 avec un abondant liquide visqueux et logés dans un sac (comparable à un placenta externe) formé d’une membrane anhiste et transparente fixée à la plaque génitale.
Pour ce faire, la femelle se sert de ses deux paires de pattes arrières et les place en forme de panier. Durant la ponte, les œufs sont ainsi retenus et ne touchent donc pas le sol.
Les œufs complètement expulsés, le sac est alors pressé à l’aide de ses pattes sous son abdomen où il adhère. La femelle porte et transporte ainsi sa ponte sous son abdomen dans tous ses déplacements.
En plus du terrier qui assure déjà une hygrométrie élevée, le sac et le liquide protégeront les œufs de la dessiccation. Immobile, protectrice et se privant de toute nourriture, la femelle supporte ainsi ses œufs sous son abdomen jusqu’à l’éclosion des petits qui a lieu plusieurs semaines après la ponte.
La grosseur de l’œuf varie selon les espèces et la dimension de l’adulte. Durant cette période, il n’est pas rare que la femelle dérangée pour une raison quelconque sacrifie sa ponte et mange alors ses œufs.
La croissance est lente, seulement une mue par an ou presque. Les jeunes uropyges ne deviennent pas adultes avant trois ans. Plusieurs n’atteindront pas l’âge adulte, victimes de prédateurs.
L’uropyge vit en moyenne de 5 à 7 ans.