Université libre de Bruxelles - Définition

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Introduction

Université libre de Bruxelles
Ulblogo.jpg
Devise Scientia vincere tenebras
Informations
Fondation 1834
Fondateur Théodore Verhaegen
Type Université libre non confessionnelle
Régime linguistique Français
Localisation
Ville Bruxelles
Pays Belgique
Campus Solbosch (Ixelles)
Plaine (Ixelles)
Érasme (Anderlecht)
Gosselies - Biopole(Gosselies)
Direction
Président Jean-Louis Vanherweghem
Recteur Philippe Vincke
Chiffres clés
Étudiants 21093 (2009)
Premier cycle 11494 (2009)
Deuxième cycle 6334 (2009)
Troisième cycle 3265 (2009)
Divers
Affiliation AUE
AUF
réseau TIME
UNICA
IMCC
Site internet www.ulb.ac.be
Un bâtiment de l’Université libre de Bruxelles

L’Université libre de Bruxelles (ULB) est une université belge francophone.

Histoire

Origine

L'Université libre de Bruxelles fut fondée le 20 novembre 1834, dans cette période qui suivit l'indépendance de la Belgique et qui connut la désorganisation de l'enseignement supérieur.

Les trois universités d'État fondées à l'époque néerlandaise - Gand, Liège, Louvain - sont amputées de plusieurs facultés. Auguste Baron et Adolphe Quetelet avaient imaginé dès 1831 dans leur loge maçonnique Les Amis philanthropes l'idée d'une université « libre ». La création, en 1834, de l'Université catholique de Malines, sous l'impulsion des évêques de Belgique, fut le détonateur qui poussa le monde libéral à réagir rapidement. Le juriste Pierre-Théodore Verhaegen, Vénérable Maître de la loge Les Amis philanthropes, lança en juin 1834 un appel à une souscription dans les milieux libéraux et dans les loges du Grand Orient de Belgique en vue d'une université « libre » qui combattrait « l'intolérance et les préjugés » en répandant la philosophie des Lumières. On fit cependant remarquer à Verhaegen l'utopie de son projet, lui qui ne disposait ni de professeurs, ni de locaux, ni d'argent. C'était sans compter sur l'aide du bourgmestre de Bruxelles et franc-maçon, Nicolas-Jean Rouppe, qui trouva des locaux dans l'ancien palais de Charles-Alexandre de Lorraine, place du Musée. Verhaegen annexa à son projet l'École de médecine et trouva des enseignants parmi les hommes d'expérience du Musée des Sciences et des Lettres. La Faculté de droit fut confiée à des professeurs bénévoles, comme Henri de Brouckère, qui était lui aussi franc-maçon. Dans la foulée, la Ville alloua un subside et le 20 novembre 1834, Auguste Baron pouvait, dans son discours d'inauguration, définir l'esprit de l'université libre :

« Nous jurons d'inspirer à nos élèves, quel que soit l'objet de notre enseignement, l'amour pratique des hommes qui sont frères, sans distinction de caste, d'opinion, de nation ; nous jurons de leur apprendre à consacrer leurs pensées, leurs travaux, leurs talents au bonheur et à l'amélioration de leurs concitoyens et de l'humanité… »

Le XIXe siècle

La première année universitaire pouvait commencer avec ses trente-huit professeurs et nonante-six étudiants. À l'origine, elle porte le nom d’Université Libre de Belgique et se compose de quatre facultés : philosophie et lettres, droit, sciences et médecine. À partir de 1836, elle changea de nom et devint l'Université Libre de Bruxelles.

Jusqu'en 1847, l'université vécut des souscriptions lancées par le Grand Orient et diverses loges maçonniques du pays, dont celle des Amis philanthropes. Outre les difficultés financières, l'Église et l'État faisaient peser des menaces sur la jeune Université libre de Bruxelles. La loi sur l'enseignement supérieur de 1835 supprimait l'université d'État de Louvain, ce qui permit à l'université catholique de Malines de s'installer dans la cité brabançonne où elle prit le nom d’Université catholique de Louvain. Il restait donc deux universités de l'État - Gand et Liège - qui virent dans l'Université libre de Bruxelles une concurrente qui ne pouvait revendiquer le monopole de la libre pensée. Quant aux évêques, ils avaient peine à admettre l'existence d'une université qui se proclamait autonome et qui échappait ainsi à leur contrôle. La presse catholique milita contre l'enseignement dispensé à Bruxelles. Verhaegen répondit à toutes les attaques par un discours académique retentissant où il proclama : « Partis de la liberté d'enseignement, nous réalisons la liberté dans l'enseignement. »

Surmontant ces querelles, l'université libre devint une institution reconnue. La population estudiantine était en progression et l'on put en 1842 déménager dans un nouveau bâtiment, le Palais Granvelle sis rue des Sols et rue de l'Impératrice.

En 1861, les statuts furent révisés et l'article 1 postulera dès lors que  :

« Le libre examen est le principe fondateur sur lequel l'Université base son enseignement et sa recherche. Il prône, en matière de savoir, une totale liberté de jugement et le rejet de l'argument d'autorité. »

En 1873, l'université ouvrit son école polytechnique où un enseignement pratique put être dispensé.

En 1880, elle fut la première en Belgique à permettre aux femmes d'accéder aux cours et ce au sein de son Institut de pharmacie. Avant cela quelques-unes étaient allées étudier dans des universités étrangères, principalement en faculté de médecine. Il n'y avait pourtant en Belgique aucune restriction légale en ce qui concerne l'accès des femmes aux hautes études. Mais traditionnellement, seuls les hommes entraient à l'université, et surtout, aucune école secondaire ne préparait les jeunes filles à de telles études.

Le 7 juillet 1886, un incendie détruisit l'aile gauche de l'édifice rue des Sols. La salle académique, la bibliothèque et une partie des collections minéralogiques disparurent dans les flammes. La reconstruction prit six ans.

Le 20 novembre était depuis l'ouverture un jour de congé à l'Université libre de Bruxelles mais ce n'est qu'en 1888, à l'initiative des étudiants, qu'on organisa les premières célébrations de la Saint-Verhaegen.

En 1893, l'Université libre de Bruxelles bénéficia d'un mécénat de grande envergure qui acheva le développement de la Faculté de médecine : Ernest Solvay la dota d'un Institut de physiologie implanté au parc Léopold à Etterbeek (ces locaux sont actuellement occupés par le lycée Émile Jacqmain, une école secondaire très réputée, assez proche de l'Université libre de Bruxelles) ; Raoul Warocqué, d'un Institut d'anatomie ; Alfred Solvay et quelques autres, d'un Institut d'hygiène et de bactériologie.

En 1899, fut créée l'École des sciences politiques et sociales.

Affaires Dwelshauwers

Si à l'origine issue d'un milieu certes anticlérical mais néanmoins catholique, ou au moins spiritualiste ou déiste, l'université verra au cours des dernières décennies du XIXe siècle le développement d'un courant athée et anti-dogmatique ainsi que l'essor de la démarche scientifique positiviste chère à Auguste Comte, qui affirme le primat absolu de l'expérimentation et de la raison. Cette évolution ne se fit pas sans heurts. Ainsi, en 1890, la thèse de philosophie de Georges Dwelshauwers provoqua de vifs débats par ses positions athées alors que la majorité des professeurs de la faculté de philosophie et lettres étaient toujours déistes.

L'affaire Elisée Reclus

Ces conflits entre doctrinaires et progressistes, puis entre libéraux et socialistes se traduiront également à l'Université libre de Bruxelles par l'affaire Reclus. Élisée Reclus, géographe français anarchiste, avait été invité à donner cours à l'Université libre de Bruxelles en 1892. En 1893, suite à un attentat anarchiste le conseil d'administration s'opposa à sa venue désavouant ainsi le recteur Hector Denis, premier socialiste élu à ce poste. Cela provoqua une scission et la création d'une Université nouvelle (1894 - 1914) (ou l'université dite "bulgare") qui perdura jusqu'à la Première Guerre mondiale.

Début du XXe siècle

L’Institut de sociologie fut fondé en 1902. L'année 1904 vit la création de l'École de commerce Solvay. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, qui entraîna la première interruption des cours de l'université, alors que Jules Bordet, professeur à l'Université libre de Bruxelles se voit attribué le Prix Nobel de médecine (1919), on envisage de déménager suite à la croissance des besoins en espace et à la démolition du palais Granvelle du fait des travaux de la jonction Nord-Midi. Le choix se porte sur le plateau du Solbosch situé à la limite des faubourgs de l'époque. Les travaux débutent en 1921 par le bâtiment U inauguré en 1924. La construction du bâtiment A (qui n'est donc pas le bâtiment le plus ancien contrairement à une idée reçue) (1924-1928) est soutenue financièrement par la Belgian American Educational Foundation (héritier de Commission for Relief in Belgium (CRB)), une organisation américaine (présidée par Herbert Hoover) destinée à restaurer l'enseignement universitaire en Belgique meurtri par la guerre. Elle participe également avec la famille Tournay-Solvay au financement de la cité Héger ouverte en 1933. En 1939, est inauguré l'Institut de cancérologie Bordet, boulevard de Waterloo.

Néerlandais et naissance de la Vrije Universiteit Brussel

Des cours furent donnés en néerlandais à l'Université libre de Bruxelles dès 1890 en faculté de Droit, et en 1963 dans presque toutes les facultés. L'Université libre de Bruxelles fut scindée en octobre 1969 selon la langue, donnant naissance à la Vrije Universiteit Brussel néerlandophone. Cette scission fut confirmée par une loi en 1970 qui consacra la séparation totale des deux entités.

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