Tupolev Tu-16 - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Carrière opérationnelle

À sa mise en service, dans les VVS en 1954, le Tu-16 est versé dans deux services de celles-ci: l'aviation à long rayon d'action ou (DA) et la force aéronavale ou (AVMF). Au sein de la première, il forme pendant la deuxième moitié des années 1950 et une bonne partie des années 1960 la base de la dissuasion nucléaire soviétique, remplaçant son prédécesseur le Tupolev Tu-4. Son manque de rayon d'action l'aurait limité à l'attaque des objectifs situés en Europe de l'Ouest, les missions intercontinentales, contre les États-Unis, étant plutôt à effectuer par les Tupolev Tu-20. L'apparition des ICBM, et généralement de missiles plus fiables et puissants, finit par le rendre obsolète dans ce rôle. Il était en outre moins adapté aux missions de pénétration à basse altitude que ces successeurs, les Tupolev Tu-22 et Tupolev Tu-22M. Si bien qu'il fut écarté de ce rôle vers le début des années 1970. Les cellules encore capables de nombreuses heures de vol sont alors pour la plupart reconverties en plateforme de missiles pour mener des missions de frappe de précision. Cependant, en 1991, suite à l'écroulement de l'URSS, les Tupolev Tu-22M étant cloués au sol par des problèmes de maintenance, les vénérables Tu-16 reprirent quelque temps leur ancienne mission de frappe stratégique . L'embellie sera néanmoins de courte durée, et par la suite, le nombre de Tu-16 diminuera rapidement.

Un Tu-16 équipé de missiles KSR-5

Au sein de l'AVMF, ce sont tout d'abord les Tu-16T qui sont employés, mais le concept d'avion-torpilleur est déjà clairement dépassé et dangereux. Et dès 1962, les Tu-16T seront reconvertis pour d'autres rôles, en particulier la chasse aux sous-marins, comme Tu-16PL. Une version plus efficace est déployée en 1955, le Tu-16KS. Et même si le missile Kometa est encore primitif, ces avions vont permettre de définir un nouveau type de mission, l'attaque de grande unités navales par missile qui va devenir une des réponses soviétiques à l'existence des grands porte-avions américains. L'apparition du missile KSR-2, puis celle du K-10S, enfin celle du KSR-5, vont permettre de rendre ce type d'attaque beaucoup efficace, les avions pouvant attaquer de plus loin en restant relativement hors d'atteinte. Les missiles de plus en plus rapides sont plus capables de traverser les fortes défenses anti-aériennes protégeant le porte-avions. Il devient alors peu envisageable pour l'US Navy de faire opérer ceux-ci à proximité des côtes soviétiques. Pour cette mission, plusieurs types de Tu-16 opèrent conjointement et en nombre. Certains sont des chasseurs qui patrouillent l'océan en recherchant à l'aide de leur radar la présence d'un groupe aéronaval de l'OTAN. Si un objectif est repéré, une forte formation d'avions-lanceurs est lancée à sa rencontre. Le groupe de Tu-16 lance alors une salve de missiles de divers types pour noyer la défense sous le nombre. Lors de ce type d'attaque, en fonction de la situation, peuvent être employées des charges militaires conventionnelles, mais aussi nucléaires. Bien que l'accent soit mis sur le nombre pour saturer les défenses, tout raffinement n'est pas absent. On peut noter, par exemple, le développement conjoint de missiles brouilleurs et anti-radars, de missiles volant à basse altitude et d'autres avec des trajectoires balistiques. Tout est pensé pour compliquer la tâche des défenseurs. L'avion lanceur n'est pas forcément l'avion qui guide l'arme et on peut combiner à l'attaque aérienne un tir de missile à longue portée par des sous-marins et de grosses unités de surface dont les armes sont par la suite guidées en relais par des avions plus proche des cibles. Le groupe escortant le ou les porte-avions se retrouve ainsi attaqué par de nombreux missiles aux trajectoires et caractéristiques fort différentes et risque d'en laisser passer plusieurs, ce qui dans l'éventualité de l'emploi de têtes nucléaires se révèle fatal. C'est le problème posé par ce genre d'attaque qui amènera les bases du programme donnant naissance au futur Grumman F-14 Tomcat.

Page générée en 0.082 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales | Partenaire: HD-Numérique
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise