Trouble obsessionnel compulsif - Définition

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Introduction

Trouble obsessionnel-compulsif
Classification et ressources externes
CIM-10 F42.
CIM-9 300.3
DiseasesDB 33766
MeSH D009771

Le trouble obsessionnel compulsif (abrégé en TOC) est un trouble anxieux caractérisé par l'apparition récurrente de pensées intrusives liées ou non à une phobie. Ces pensées dites obsessions génèrent des angoisses qui, selon certaines théories psychiatriques, seraient la cause des compulsions que l'on observe aussi chez ces malades. Ces compulsions sont des séries de gestes reconnus comme irrationnels par le malade mais néanmoins répétés de façon ritualisée et envahissante parfois jusqu'à la mise en danger de sa propre vie. Les symptômes peuvent s'exprimer de façon très variable d'un patient à l'autre (phobie de la saleté, lavage des mains, vérifications, obsessions sexuelles).

D'après les critères du manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-IV) et de la CIM-10, le TOC est considéré comme une entité psychopathologique qui remplace la névrose obsessionnelle. Le TOC est à distinguer du trouble de la personnalité obsessionnelle aussi caractérisé par des obsessions, notamment de perfectionnisme et de désir de contrôle et des compulsions mais dont le malade ne se plaint pas.

L'origine neurophysiologique du TOC reste mal comprise néanmoins des altérations des ganglions de la base et des cortex orbito-frontal et cingulaire antérieur semblent être impliquées dans la physiopathologie de cette maladie.

Historique

Historiquement, les symptômes obsessionnels ont été repérés en psychiatrie depuis Pinel (les folies raisonnantes), Félicien Morel (délire émotif) à Pierre Janet (obsession et psychasthénie) sous des appellations différentes. C'est le psychanalyste Sigmund Freud qui en a établi le profil le plus complet notamment à travers son histoire de la cure de L'homme aux loups atteint d'une névrose obsessionnelle (devenue "névrose de contrainte" dans les nouvelles traductions). Les auteurs successifs des DSMs et notamment Robert Spitzer pour la troisième révision ont évacué la notion de névrose trop marquée pour eux par la psychanalyse. C'est ainsi qu'ils ont proposé de classer les symptômes obsessionnels dans les troubles dans une vision descriptive, comportementale et fortement marquée par la médecine somatique.

Physiopathologie

Les mécanismes physiopathologiques responsables du TOC font l'objet de nombreuses recherches de par le monde mais restent encore hypothétiques.

Sur la base de l'efficacité des traitements médicamenteux, la sérotonine intra-cérébrale est supposé contribuer au mécanisme de la maladie. Parmi les hypothèses proposées, certaines évoquent une hypersensibilité des neurorécepteurs sérotoninergiques chez ces patients.

L'imagerie cérébrale suggère une hyperactivité au sein des ganglions de la base (en particulier le striatum ou les noyaux caudés) ainsi que dans les cortex orbitofrontal et cingulaire antérieur.

Symptomatologie

Les troubles obsessionnels compulsifs associent des idées obsédantes (obsessions) et des actes répétitifs (compulsions) que le système de classification DSM-IV caractérise ainsi :

  • Obsessions : idéations, phobies (par exemple, une crainte excessive d'être souillé ou contaminé) ;
  • Compulsions : rites conjuratoires, pensées magiques, actes que le sujet sait absurdes mais qu'il doit accomplir pour soulager son anxiété. Ce sont souvent des exacerbations d'actes normaux (par exemple, des lavages longs et très fréquemment renouvelés).

Les troubles obsessionnels compulsifs étaient anciennement appelés névrose obsessionnelle, mais le terme de névrose n'est plus utilisé comme entité psychopathologique, ni par l'OMS ni par l'American Psychiatric Association qui édite le DSM. L'occurrence d'un TOC est favorisée chez les personnalités obsessionnelles. Les premiers symptômes apparaissent en général à la fin de l'enfance ou pendant l'adolescence, parfois chez le jeune adulte.

Le TOC peut entrainer une désocialisation avec risque de marginalisation et donc de déscolarisation chez les enfants et les adolescents ou de graves répercussions socio-professionnelles chez les adultes. Il est donc recommandé de consulter dès que les obsessions et rituels deviennent invalidants dans la réalisation des activités de la vie quotidienne.

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