Trouble de la personnalité schizoïde Classification et ressources externes | |
CIM-10 | F60.1 |
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CIM-9 | 301.20 |
MeSH | D012557 |
Une personne schizoïde vit seule sans ressentir les conséquences de sa solitude. Elle ne manifeste aucun intérêt pour les relations sociales. Elle n'est pas touchée par les marques de sympathie ou d'affection et n'exprime quasiment jamais ses émotions. Ses loisirs sont solitaires et son activité professionnelle est souvent indépendante.
La prévalence varie énormément selon les études, de 1 à 5%. Cette variation est due en partie au manque de définition précise de la personnalité schizoïde, et la confusion de celle-ci avec la schizophrénie. Cette personnalité est plus fréquente chez les hommes que chez les femmes.
Le terme schizoïde fut inventé en 1908 par Eugen Bleuler pour désigner une tendance naturelle d’une personne à s’attacher à la vie intérieure en dehors du monde extérieur, c’est un concept apparenté à l’introspection qui n’était alors pas assimilé à une psychopathologie. Bleuler désigna les amplifications morbides mais non-psychotiques comme étant une “personnalité schizoïde“.
Depuis, des études sur la personnalité schizoïde furent développés selon deux façons distinctes ; premièrement un descriptif psychiatrique qui se concentre sur les comportements observables et les symptômes énoncés par le DSM-IV révisé, et secondement une descriptif psychologique incluant l’exploration des motivation inconsciente et de la structure caractérielle.
La description psychiatrique traditionnelle démarra avec le portrait des comportements schizoïdes observables qu’Ernst Kretschmer élabora en plusieurs groupes ; (1) insociabilité, calme, réservé, sérieux et excentricité ; (2) timidité, timidité avec les sentiments, sensibilité, nervosité, excitabilité et penchant pour les livres et la nature ; et (3) docilité, bienveillance, honnêteté, indifférence, silence et attitudes émotionnelles froides.
Dans ces caractéristiques et selon le DSM-IV, certains voient les précurseurs de trois troubles de la personnalité distincts, même si Kretschmer lui-même ne concevait pas la séparation radicale de ces comportements, les considérant plutôt comme également présent mais avec des amplitudes variables selon les individus schizoïdes. Pour Kretschmer, la majorité des schizoïdes ne sont pas soit hypersensibles soit froids, ils sont hypersensibles et froids en même temps dans des proportions relatives, avec une tendance à varier d’un comportement à l’autre.
La description psychologique commença avec les observations d’Eugen Bleuler en 1924, il observa que les personnes schizoïdes et les pathologies schizoïdes ne pouvaient pas être séparés. En 1940, W. R. D. Fairbairn présenta son travail sur la personnalité schizoïde, on peut y retrouver la majeure partie des phénomènes schizoïde connus actuellement. Fairbairn esquisse 4 thèmes centraux ; premièrement, le besoin de régler une distance relationnelle ; secondement, la capacité à mobiliser ses défenses personnelles et la confiance en soi même ; troisièmement une tension entre le besoin d‘attachement et le besoin de distance défensive, qui s’observe de façon manifeste par un comportement indifférent ; et quatrièmement une surévaluation du monde intérieur et l’exclusion du monde extérieur.
Dans le sillage de Fairbairn, la description psychiatrique a produit de riches analyses sur le caractère schizoïde, notamment par les écrivains Nannarello (1953) ; Laing (1960) ; Winnicott (1965) ; Guntrip (1969) ; Khan (1974) ; Akhtar (1987) ; Seinfeld (1991) ; Manfield (1992) ; et Klein (1995).