Trouble de la personnalité narcissique - Définition

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Causes hypothétiques

L'étiologie de ce trouble est encore assez peu connue. Toutefois, certaines causes sont admises comme pouvant être à l'origine du trouble :

  • Caractère hypersensible à la naissance ;
  • Hyper-indulgence et sur-évaluation de la part des parents ;
  • Estime de soi régulée par l'évaluation des parents ;
  • Admiration excessive non-contrebalancée par des retours réalistes  ;
  • Attention des parents imprévisible ou non fiable ;
  • Maltraitance émotionnelle sévère durant l'enfance ;
  • Avoir été flatté d'avoir des qualités physiques ou des talents exceptionnels par des adultes ;
  • Flatteries excessives pour de bons comportements, ou critiques excessives pour de mauvais comportements durant l'enfance.

Certaines caractéristiques narcissiques sont communes et normales dans les phases de développement. Lorsque ces caractéristiques s'accompagnent d'un échec de l'entourage et des relations interpersonnelles, et s'étendent à l'âge adulte, ils peuvent s'intensifier jusqu'à devenir trouble de la personnalité narcissique. Certains psychothérapeutes pensent que l'étiologie du trouble est, en termes freudiens, le résultat d'une fixation à la jeune enfance. Lorsqu'un enfant ne reçoit pas suffisamment de reconnaissance pour ses talents entre trois et sept ans, il pourrait souffrir d'un trouble de la maturité et rester dans la phase narcissique de développement. Il a été suggéré que le trouble de la personnalité narcissique pouvait être exacerbé par le début du vieillissement et les restrictions que cela impose en termes physiques, mentaux et dans le domaine des occupations.

Prévalence

0,4 % de la population souffrent de ce trouble., ce qui correspond de 2% à 16% de la population clinique.

Traitement et pronostic

La plupart des psychiatres et des psychologues considèrent le trouble de la personnalité narcissique comme un état relativement stable lorsque c'est le principal symptôme. James F. Masterson présente une des principales approches pour traiter le trouble narcissique, tandis que Johnson discute d'un continuum de types de cas et de types de thérapies dans chaque cas. De façon générale, le narcissisme est une des composantes les plus profondes de la personnalité, plus qu'un désordre chimique, et le traitement médicamenteux est souvent sans effet. La Schema Therapy, une forme de thérapie développée par Jeffrey E. Young qui intègre différentes approches thérapeutiques (psychodynamique, cognitive, comportementale etc.), offre aussi une voie possible pour le traitement du trouble de la personnalité narcissique. Il est assez rare que des patients se présentent pour chercher une thérapie à leur trouble narcissique. Les peurs subconscientes d'exposition et d'inadéquation causent souvent un dédain défensif du processus thérapeuthique.

Données cliniques

Le trouble de la personnalité narcissique peut résulter d'un sentiment d'inadaptation et de défectuosité personnel. Ce sentiment peut aller jusqu'au point de croire que les autres ne pourront l'accepter. Cette croyance est totalement inconsciente, et les personnes souffrant d'un trouble de la personnalité narcissique nieront un tel sentiment, s'ils étaient questionnés en ce sens. Afin de se protéger contre le rejet extraordinairement douloureux et contre l'isolement (imaginés) qui s'ensuivraient si les autres se rendaient compte de leur nature défectueuse, ces personnes développent de puissantes protections afin de contrôler ce que les autres perçoivent et leur comportement à leur égard.

Ces symptômes ont tendance à isoler les sujets, sont particulièrement douloureux pour la personne ainsi que pour son entourage direct.

Les personnes narcissiques ont souvent un besoin de contrôle important, une tendance à la critique et à l'égocentrisme. Il acceptent difficilement les avis différents, n'ont pas conscience des besoins des autres, ni des effets de leur propre comportement sur leur entourage. Ils se montrent intransigeants et attendent des autres qu'ils les voient tels qu'il désirent être vus. Ils peuvent aussi être très exigeants face à leurs enfants, les voyant comme des extensions d'eux-mêmes, et voulant par là-même que leur enfant les représentent dans le monde comme ils se fantasment (ainsi est rapporté le cas d'un père narcissique qui était avocat et exigeait de son fils, qu'il avait toujours traité comme son favori, d'entrer dans la profession légale. Lorsque son fils choisit une autre carrière, le père le rejeta et le déprécia).

Ces caractéristiques mènent les parents souffrant de troubles de la personnalité narcissique à être très intrusifs dans certains domaines et très négligents dans d'autres domaines. Différents types de « punitions » peuvent être utilisés afin que les enfants agissent comme leur parents en ont besoin ; comme la maltraitance physique, des crises de colère, le blâme, la culpabilisation, l'abandon émotionnel, etc...

Les personnes souffrant du trouble de la personnalité narcissique se sentent communément rejetés, humiliés, et menacés. Pour s'en protéger ces personnes utilisent souvent le dédain, la résistance à toute forme de critique, réelle ou imaginaire. Afin d'éviter de telles situations, certaines personnes narcissiques abandonnent toute vie sociale et peuvent feindre la modestie ou l'humilité. Dans le cas du sentiment d'absence d'admiration, d'adulation et d'affirmation, le sujet peut aussi manifester des désirs d'être craint et d'être célèbre.

Même si les individus souffrant du trouble de la personnalité narcissique sont souvent ambitieux et réussissent, leur inaptitude à supporter les déboires, les désaccords et les critiques, ainsi que leur manque d'empathie, rendent les collaborations professionnelles de long terme avec ces individus difficiles.

De nombreuses théories font état de liens entre le trouble de la personnalité narcissique et le sentiment de honte.

Glen Gabbard suggère que les liens entre trouble de la personnalité narcissique et sentiment de honte se divise en deux catégories : le type « inconscient », qui est grandiose, arrogant et insensible, et le type « hypervigilant », facilement blessé, hypersensible et honteux. Il suggère que le type « inconscient » présente un moi grand, puissant, grandiose qu'il veut admiré, envié, apprécié, un soi qui est l'antithèse de moi interne affaibli caractéristique de l'état de honte. C'est ainsi que le moi interne se défend contre la dévalorisation, tandis que le type « hypervigilant » neutralise la dévalorisation en voyant les autres injustes. Le type « hypervigilant » ne se défend pas contre la dévalorisation ; il en est obsédé.

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