Trouble bipolaire - Définition

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Description

L’humeur est une réaction affective fondamentale qui se manifeste à trois niveaux. Tout d’abord elle donne une coloration agréable ou désagréable aux événements que nous vivons ; ensuite elle influence notre façon de ressentir, penser et agir ; enfin, l’humeur influence le niveau d’énergie de notre organisme.

L’humeur de chacun dépend de multiples facteurs, tant « internes » qu’ « externes » : les événements vécus et les ambiances psychiques et inter-relationnelles liées à l’histoire personnelle. L’humeur dite « normale » fluctue donc vers le haut ou vers le bas, mais ces variations restent limitées en durée et en intensité, elles constituent généralement une réponse à des événements particuliers et n’empêchent pas la personne de fonctionner.

Lorsque les fluctuations d’humeur dépassent en intensité ou en durée celles de l’humeur normale et qu’elles entraînent des altérations du fonctionnement ou une souffrance, on parle de trouble de l’humeur.

Le trouble bipolaire concerne la dérégulation et le déséquilibre psychiques de l’humeur en fonction de facteurs déclenchants. Les personnes qui en souffrent sont sujettes à des fluctuations d’humeur excessives, voire extrêmes, sans qu’il n’y ait forcément un événement "extérieur" déclenchant mais toujours en fonction de ce qu'on appelle les facteurs blancs (des représentants psychiques d'événements de perte parfois très anciens et non symbolisés). Ces sujets réagissent souvent de façon disproportionnée à des événements de vie qui se connectent auxdits facteurs blancs.

Les personnes bipolaires connaissent des périodes où leur humeur est excessivement « haute » : on parle d’hypomanie (hypo- signifie « moins que » ou « sous ») si l’élévation de l’humeur est relativement modérée et on parle d’ « état maniaque » si elle est très importante. Mais les personnes qui présentent un trouble bipolaire peuvent également connaître des périodes où leur humeur est particulièrement basse : on parle alors d’ « état dépressif » modéré ou sévère. Toutes les personnes bipolaires ne présentent pas de période dépressive, mais c’est surtout la présence dans leur histoire d’une période où l’humeur est « anormalement haute » qui doit faire évoquer le diagnostic. Néanmoins, les périodes d’humeur haute et d’humeur basse alternent le plus souvent, entrecoupées de périodes d’humeur normale. Cependant, il ne faut pas confondre les troubles bipolaires de la psychose maniaco-dépressive avec les personnalités cyclothymiques ou les oscillations de l'humeur chez le sujet névrosé.

Le terme bipolaire renvoie à la manie et à la dépression, qui sont les deux extrêmes (pôles) entre lesquels l’humeur oscille. L’oscillation spectaculaire de l’humeur est parfois appelée épisode ou accès thymique. La fréquence, l’intensité et la durée des épisodes thymiques varient d’une personne à une autre. En l’absence de traitement ou de soins appropriés, la fréquence des oscillations et la gravité de cette maladie chronique peuvent augmenter.

Le danger de ce trouble de la psychose maniaco-dépressive est le risque de suicide lors des phases mélancoliques ainsi que des difficultés d'adaptation sociale lors des différents accès.

De façon trompeuse, on peut être induit à penser que la pathologie se réduit à ces effets somatiques et psychiques superficiels et que, au niveau psychologique, il s’agit seulement d’apprendre à les "vaincre" sans toucher vraiment le fond du problème. C’est-à-dire sans considérer que le symptôme est une conséquence, mais aussi le matériel-même de l’analyse d’une histoire familiale, ainsi que le domaine dans et par lequel précisément la vie d’un sujet aurait besoin de se modifier en profondeur. Comparé à cela, les troubles bipolaires, décrits au fond en tant que simples troubles de l’humeur, ne sont en définitive qu’un aspect très partiel du symptôme maniaco-dépressif. Et surtout, les quelques effets somatiques de ces troubles ne suffisent pas, à notre avis, à justifier la médicalisation croissante ni à renforcer le mythe de leur cause organique. Comportements, cognitions et effets somatiques d’ordre bipolaire ne sont, en somme, que des réactions secondaires en bout de chaîne. Ils ne sont que la part visible, ou sensible, et ne constituent, en aucun cas, la matière première ni les moyens de production du symptôme maniaco-dépressif.

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Il faut bien se dire que les dépressions, et notamment la mélancolie psychotique, ne sont pas seulement, loin de là, des symptômes qu’il faut absolument supprimer ou dont il faut guérir. Mais qu’il faut d’abord vivre, accompagner, expliquer, comprendre leurs raisons, associer à l’histoire du sujet et à sa structure de personnalité, désamorcer leur logique et la modifier pour, en s’appuyant sur leur plasticité, en extraire la force psychique qui y est enfermée.

L'association entre le trouble mental et le génie a fait l’objet de nombreuses publications scientifiques. Les travaux les plus fréquents sont en faveur d’une relation entre les formes modérées des troubles bipolaires et le génie créatif. La prévalence des troubles de l’humeur (dépression par exemple) chez les sujets créatifs, les artistes, est assez bien documentée depuis quelques années.

A cette histoire du lien entre génie et créativité, il est important de mettre l’accent a contrario sur l’abolition des processus créatifs ou du moins leur forte annihilation lorsque ces troubles sont importants. Les formes sévères des troubles psychiatriques sont incompatibles avec la créativité lors de ces phases aiguës.

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