Trois lois de la robotique - Définition

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Contrairement à ce qui est communément admis, les Trois lois de la robotique n'ont pas été inventées par l'écrivain de science-fiction Isaac Asimov, mais par John W. Campbell, l'éditeur d’Astounding Science-Fiction, qui lui en a cédé les droits. Il s'agit des règles auxquelles tous les robots positroniques qui apparaissent dans sa fiction doivent obéir. Exposées pour la première fois dans sa nouvelle Cercle vicieux (Runaround, 1942) mais annoncées dans quelques histoires plus anciennes, les lois sont :

  1. Un robot ne peut porter atteinte à un être humain, ni, restant passif, permettre qu'un être humain soit exposé au danger.
  2. Un robot doit obéir aux ordres que lui donne un être humain, sauf si de tels ordres entrent en conflit avec la première loi.
  3. Un robot doit protéger son existence tant que cette protection n'entre pas en conflit avec la première ou la deuxième loi.

Au cours du cycle des livres sur les robots, une loi zéro, qui prendra une importance considérable, sera instituée par deux robots, R. Giskard Reventlov et R. Daneel Olivaw, dans la nouvelle Les Robots et l'Empire. Cette Loi zéro placera ou tentera de placer la sécurité de l'humanité avant celle d'un individu. Cependant, cette loi n'est pas codée au niveau matériel des cerveaux positroniques, à la différence des trois premières, et elle est une loi de type logiciel, puisque « déduite » par le robot R. Giskard Reventlov. C'est d'ailleurs pour cette raison que le robot R. Giskard Reventlov sera pris d'un dysfonctionnement fatal (« robofreeze ») lorsqu'il tentera de la formuler, ce qui semble une violation de la première loi.

D'après le Oxford English Dictionary, le premier passage dans la nouvelle d'Asimov nommée Menteur ! qui mentionne la première loi est la plus ancienne mention enregistrée du mot « robotique ». Asimov n'en était pas conscient initialement ; il a supposé que le mot existait déjà, par analogie avec « mécanique » (comme positronique avec « électronique »), et d'autres termes similaires dénotant des branches de science appliquée.

Les trois lois forment un principe d'organisation et un thème unifiant l'œuvre de fiction d'Asimov, apparaissant dans son Cycle des Robots, et d'autres histoires reliées à celui-ci, comme dans son cycle de Lucky Starr, fiction pour jeune adulte orientée scientifiquement. D'autres auteurs travaillant dans l'univers fictif d'Asimov les ont adoptées, et des références (souvent parodiques) apparaissent dans une bonne part de la science fiction, et dans d'autres genres. Asimov considérait que ses lois devaient être universelles pour les robots. Aussi, assistant à la projection de 2001: L'Odyssée de l'espace, il quitta avec bruit la salle lorsque l'ordinateur HAL 9000 viola sa première loi en s'attaquant à des humains.

Histoire des lois

Avant Asimov, la majorité des intelligences artificielles dans la fiction suivaient le modèle de « Frankenstein », ce qu'Asimov trouvait pénible, voire insupportable : « Des robots étaient créés et détruisaient leur créateur ; des robots étaient créés et détruisaient leur créateur ; des robots, etc. » Ce n'était cependant pas une règle inviolable. En décembre 1938, Lester del Rey publie Helen O'Loy, l'histoire d'un robot si semblable à une personne qu'elle tombe amoureuse de son créateur et devient sa femme idéale. Le mois suivant, Otto Binder publie une nouvelle nommée I, Robot, mettant en scène un robot sympathique nommé Adam Link, une créature incomprise motivée par l'amour et l'honneur. C'était la première d'une série de dix histoires ; l'année d'après, Adam Link's Vengeance (1940) montrait Adam pensant : « Un robot ne doit jamais tuer un être humain selon son propre libre arbitre. »

Le 7 mai 1939, Asimov assistait à un rassemblement de la Queens Science Fiction Society, où il rencontre Binder, dont Asimov avait admiré l'histoire. Trois jours plus tard, Asimov commençait à écrire « ma propre histoire d'un robot sympathique et noble », sa quatorzième histoire. Treize jours après, il propose Robbie à John W. Campbell, éditeur d’Astounding Science-Fiction. Campbell la rejette, disant qu'elle était trop ressemblante à Helen O'Loy de Del Rey. Frederik Pohl, éditeur du magazine Astounding Stories, la publie quant à lui dans son périodique l'année suivante.

Asimov attribue les lois à John W. Campbell, au cours d'une conversation qui se passa le 23 décembre 1940. Cependant, Campbell affirme qu'Asimov avait déjà les lois dans son esprit, et qu'elles avaient simplement besoin d'être formulées explicitement. Plusieurs années plus tard, un ami d'Asimov nommé Randall Garrett attribua les lois à une collaboration symbiotique entre les deux hommes, une suggestion qu'Asimov adopta avec enthousiasme . D'après ses écrits autobiographiques, Asimov inclut l'inaction de la première loi à cause d'un poème d'Arthur Hugh Clough nommé Le Dernier Décalogue, qui contient les vers satiriques : « La langue de cette portion d’article est : en Thou shalt not kill, but needst not strive / officiously to keep alive  ⇔  Tu ne tueras point, mais ne t'acharnera point (de manière autoritaire) à laisser en vie ».

(Des détails sur cette période peuvent être trouvés dans les chapitres 21 à 26 de In Memory Yet Green.)

Même si Asimov colle la création des Lois sur une seule date, leurs interventions dans sa littérature furent présente sur une certaine période. Il écrivit deux histoires de robots sans mention explicite des lois, Robbie et Reason. Il y supposa cependant que les robots avaient des gardes-fous inhérents à leur nature. Menteur !, sa troisième nouvelle sur les robots, fait pour la première fois mention de la première loi, mais pas des deux autres. Toutes les trois apparaissent finalement ensemble dans Runaround. Quand ces histoires et plusieurs autres furent compilées dans l'anthologie Les Robots, Reason et Robbie furent mises à jour pour que les Trois Lois y apparaissent, bien que le matériel ajouté à Reason n'est pas entièrement cohérent avec les lois comme elles sont décrites aux autres endroits. En particulier, l'idée d'un robot protégeant les vies humaines quand il ne croit pas que les humains existent vraiment est en désaccord avec le raisonnement d'Elijah Baley, décrit ci-dessous.

Pendant les années 1950, Asimov écrivit une série de nouvelles de science fiction expressément créée pour un public de jeunes adultes. Originellement, son éditeur attendait des nouvelles qu'elles puissent être adaptées dans une série télévisée long-métrage, quelque chose comme ce qu'avait été Lone Ranger pour la radio. Ayant peur que ses histoires soient adaptées dans le programme « généralement déplorable » qu'il avait vu inonder les canaux télévisés, Asimov décida de publier son cycle de Lucky Starr sous le pseudonyme Paul French. Quand les plans pour la télévision furent abandonnés, il décida d'abandonner ce nom ; il apporta les lois dans Lucky Starr et les Lunes de Jupiter, « ce qui était un suicide pour l'identité de Paul French même pour le lecteur le plus anodin ».

Dans sa nouvelle La Preuve (Evidence), Asimov expose, par son personnage récurrent, le Dr Susan Calvin, une base morale derrière les lois. Calvin précise qu'il est naturel d'attendre des êtres humains qu'ils se restreignent de blesser d'autres humains (excepté dans des temps d'extrême coercition comme la guerre, ou pour sauver un plus grand nombre d'humains). Cela équivaut à la Première Loi pour un robot. De même, d'après Calvin, la société attend des individus qu'ils obéissent aux instructions des autorités reconnues : docteurs, enseignants, et ainsi de suite, ce qui est équivalent à la Seconde Loi de la Robotique. Enfin, les humains sont en général enclins à éviter de se voir blessés eux-mêmes, ce qui est la troisième loi pour un robot. L'intrigue de La Preuve tourne autour de la question de la définition d'un être humain par rapport à un robot conçu spécialement pour sembler humain ; Calvin pense que si un tel individu obéit aux Lois, il serait un robot, ou simplement « un homme très bon ».

Un autre personnage demande alors à Calvin si, après tout, les robots sont si différents des êtres humains. Elle répond : « Ils sont à des mondes de nous. Les robots sont, pour l'essentiel, corrects. »

Dans un essai plus tardif, Asimov précise que les analogies des lois sont implicites dans la création de presque tous les outils :

  1. Un outil doit pouvoir être employé de manière sûre. (Les couteaux ont des manches, les épées ont des poignées, et les grenades ont des goupilles.)
  2. Un outil doit accomplir sa fonction efficacement sauf si cela peut blesser l'utilisateur.
  3. Un outil doit rester intact durant son utilisation, sauf si sa destruction est requise pour son utilisation ou sa sécurité.
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