Cet article est à lire en parallèle avec celui sur les dilatations.
Transvection vectorielle
Une transvection d'un espace vectoriel est soit l'identité, soit un endomorphisme
de
tel que l'ensemble des vecteurs invariants
est un hyperplan de
(base de la transvection) et
(direction de la transvection) est inclus dans
(c'est-à-dire que pour tout
de
,
appartient à
).
Condition équivalente 1 :
est linéaire et
.
Condition équivalente 2 : il existe une forme linéaire sur
et un vecteur invariant
tels que pour tout
de
:
Les transvections sont bijectives (
) et, en dimension finie, sont de déterminant 1 ; elles engendrent le groupe spécial linéaire de
:
. L'ensemble des transvections de base
en forme un sous-groupe, isomorphe au groupe additif
(à
de
, faire correspondre la transvection
).
Transvection affine
Une transvection d'un espace affine est soit l'identité, soit une application affine de
dans
dont l'ensemble des points invariants est un hyperplan
de
(base de la transvection) et telle que pour tout point le vecteur
reste parallèle à
. Les vecteurs
forment alors une droite vectorielle
(direction de la transvection).
Une transvection affine a pour partie linéaire une transvection vectorielle. Réciproquement, les applications affines ayant pour partie linéaire une transvection vectorielle sont les transvections glissées, composée d'une transvection et d'une translation de vecteur parallèle à la base.
Étant donné deux points
et
tels que la droite
est parallèle à un hyperplan
, mais non incluse dans cet hyperplan, il existe une unique transvection de base
envoyant
sur
; on obtient facilement l'image
d'un point
par la construction :
Matrice de transvection
Dans une base de
contenant une base de
dont l'un des vecteurs est un vecteur directeur de
, la transvection a pour matrice une matrice du type
avec i < > j. Ces matrices sont appelées matrices de transvectionE(i < > j) nul par tout sauf 1 en (i, j) ; elles engendrent le groupe spécial linéaire
.
La forme la plus réduite, qui est sa forme de Jordan, de la matrice d'une transvection différente de l'identité est
Transvection euclidienne
Soit
une transvection d'un espace euclidien,
un vecteur normal et normé de sa base et
sa direction de vecteur directeur normé
.
Avec les notations ci-contre, on a
.
Le nombre est alors le coefficient de la transvection, et l'angle
, défini par
, son angle.
Transvection projective
Si l'on plonge l'espace affine
dans son complété projectif, en lui adjoignant un hyperplan à l'infini
, on sait que l'on peut munir le complémentaire
de l'hyperplan
d'une structure d'espace affine (les droites qui sont sécantes en un point de
dans
deviennent parallèles dans
et celles qui sont parallèles dans
deviennent sécantes en un point de
).
A toute transvection d'hyperplan
de
est alors associée une application affine de
qui n'est autre qu'une translation !
Les transvections sont donc en fait des translations en perspective... Si l'on regarde par avion une translation de vecteur parallèle à la ligne d'horizon, on voit une transvection :
Si maintenant on envoie un autre hyperplan que
et
à l'infini, la transvection devient une homologie spéciale.
En résumé, il y a, en géométrie projective, identité entre les translations, les transvections, et les homologies spéciales.
Réalisation d'une transvection par perspective parallèle
Plongeons l'espace euclidien
de dimension n comme hyperplan d'un espace
de dimension n+1 et faisons tourner
autour de son hyperplan
, de façon à en obtenir une copie
.
Tout point
de
a une copie
dans
, donc aussi l'image
de
par une transvection de base
.
On montre que la droite
garde une direction fixe
, ce qui montre que
s'obtient par projection de
dans
(projection de base
et de direction
).