Transmission du savoir médical arabe en Occident latin au Moyen Age - Définition

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Introduction

La transmission du savoir médical du monde musulman au monde latin s'est faite de manière unilatérale et sélective. Alors que l’empire carolingien s’effrite dans un Occident chrétien profondément rural, une civilisation brillante se développe dans l’Orient musulman. La médecine y atteint alors un niveau de haut savoir et de pratique : les maisons de la sagesse illustrent cet essor. En traduisant de l’arabe au latin, les traducteurs font découvrir à l’Occident l’œuvre des savants arabes en deux étapes : Au XIe siècle, en Italie du Sud , le but des traductions est dirigé vers l’idée d’une réappropriation des connaissances perdues de l’antiquité grecque . Un siècle plus tard, dans une péninsule Ibérique reconquise, ce sera avec un regard intéressé par la production arabe que les traductions se font. Du Xe au XIIIe siècle, la médecine latine va extraire à la fois les enseignements pratiques et s'aider de la proximité avec la philosophie pour donner naissance à la discipline médicale moderne.

Lieux de traduction et d'enseignement

Introduction

Les relations entre le monde latin et musulman au Moyen Age du Xe au XIIIe siècle

L’affrontement fut une dimension essentielle des relations entre latins et musulmans, qui caractérise très fortement l’étendue de la méconnaissance entre ces civilisations. Néanmoins, cette dimension antagoniste dans les rapports ne définit pas l’unique moyen d’échanges entre les deux mondes : alors que jusque dans les premières années du XIe siècle, la supériorité militaire musulmane est écrasante, les décennies suivantes sont marquées par une série d'offensives chrétiennes en Espagne (Reconquista), en Sicile (conquête normande) et au Proche-Orient (Croisades) qui bouleversent l'équilibre précédent et inaugurent de nouvelles frontières. Sans compter que des les liens nécessaires se sont tissés entre les communautés installées autour de la Méditerranée, interface naturelle entre l'Orient musulman et l'Occident latin.

La Méditerranée, interface naturelle

Le milieu du XIIIe siècle marque un tournant sensible dans l'évolution de ces relations qui tient aussi à l'histoire interne des États musulmans et latins. En effet, les relations entre les pays d'islam et le monde latin sont marquées, entre le milieu du Xe siècle et le milieu du XIIIe siècle, par l'expansion d'une chrétienté conquérante, le développement des échanges commerciaux en Méditerranée et d'importants contacts culturels. Ainsi se développent de nouvelles formes de relations dont les chrétiens d'Occident sont les premiers à tirer profit : la circulation des hommes et des biens, qui n'a fait que croître par le commerce et la production d'objets et de denrées complémentaires, a favorisé le renouvellement de techniques et de besoins et a favorisé l'échange des idées.

Jusqu’au XIe siècle, il y a un véritable décalage intellectuel entre un monde latin qui semble stérile et une science arabe qui connaît son âge d’or et continue à se développer. Sur le plan intellectuel, une grande part de l’héritage antique fut transmise à l’Occident latin par l’intermédiaire arabe des pays d’islam, davantage sans doute par l’Italie du Sud et la péninsule Ibérique que par la Proche-Orient lui–même.

La médecine médiévale avant le XIe siècle

Le fonds documentaire issu de l’Antiquité est principalement formé de traductions, adaptations et compilations d’œuvres originales écrites en grec. Il y avait peu de sources rescapées et les concepts fondamentaux se perdaient dans ce savoir éclaté. De plus, ces ouvrages étaient orientés vers une pratique immédiate sans ambition intellectuelle. Les manuscrits du Moyen Âge offrait, en l’absence d’une science cohérente, essentiellement des listes de recettes mêlant diverses sources, des règles pratiques pour établir le diagnostic après observation du pouls et de l’urine, des descriptions sommaires des maladies au noms grecs de plus en plus déformés à cause de l’érosion de la connaissance du grec, langue de théorie médicale. La médecine latine se réduisait à des bribes de savoirs antiques conservées dans les monastères.

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