Soient deux objets A et B indéformables dans un système parfaitement isolé thermiquement et mécaniquement, ayant les caractéristiques suivantes :
Objet A | Objet B |
---|---|
Volume VA | Volume VB |
Température TA (TA > TB) | Température TB |
Masse mA | Masse mB |
Chaleur spécifique cpA | Chaleur spécifique cpB |
Dans ce cas, le sens du transfert thermique est gouverné par la différence de température entre les deux corps. L’expérience montre que c’est le corps chaud qui cède de l’énergie au corps froid de façon à ce que, à l’équilibre, les températures des deux corps soient identiques.
Conformément au premier principe de la thermodynamique, nous pouvons écrire que l’énergie interne est égale à la somme de la chaleur et du travail :
Si δQA et δQB sont respectivement les énergies thermiques élémentaires échangées entre l’objet A et l’objet B, faisant partie du système isolé.
D’où :
Le deuxième principe de la thermodynamique permet d’écrire la relation suivante liant les entropies des objets A et B :
par définition.
Nous pouvons écrire :
Si : TA > TB
Cela signifie que :
et donc que :
D’après la règle des signes, on conclut que l’objet A cède de la chaleur à l’objet B. L’objet le plus chaud cède donc de la chaleur à l’objet le plus froid.
Le premier principe de la thermodynamique est un principe de conservation de l'énergie. Il introduit la fonction d'état énergie interne U .
Au cours d'une transformation d'un système thermodynamique fermé, entre deux états I et F la variation de l'énergie interne U(F) - U(I) est due à la somme :
Ce qui se traduit par :
On en déduit donc une définition formelle de la chaleur le long d'un chemin bien défini allant de I à F :
L'intégrale curviligne permettant le calcul du travail des forces de pression:
Il s'ensuit également que la chaleur n'est pas une fonction d'état et donc qu'elle dépend du chemin suivi. Notamment si la transformation permettant d'amener un corps d'un état I à un état F est réalisée de deux façons différentes, les chaleurs mises en jeu sont également a priori différentes.
Néanmoins dans certaines conditions expérimentales, la chaleur mise en jeu est égale à la variation d'une fonction d'état. C'est le cas pour une transformation d'un système fermé, effectuée à volume constant : la chaleur est égale à la variation d'énergie interne : ΔU = QV. Dans le cas d'une transformation à pression constante la chaleur est égale à la variation d'enthalpie : ΔH = QP . Ces deux propriétés sont mises à profit dans le domaine de la calorimétrie effectuée dans un calorimètre fonctionnant soit à pression constante soit à volume constant dans le cas d'une bombe calorimétrique.
Le second principe de la thermodynamique est un principe d'évolution. Il introduit la fonction d'état entropie qui est une mesure du désordre de la matière. La fonction entropie est définie à l'échelle macroscopique de telle sorte que sa variation au cours de la transformation réversible d'un système correspond au rapport de la quantité de chaleur échangée avec le milieu extérieur sur la température du système :
d'où :
Et pour une transformation finie à température T constante, allant d'un état I à un état F d'équilibre :
La chaleur est donc associée à une variation d'entropie. Or, plus il y a création d'entropie, plus la transformation est irréversible et plus le travail utile récupéré sera faible : ceci justifie le qualificatif donné à la chaleur d'être une dégradation qualitative de l'énergie (voir le deuxième principe de la thermodynamique).
Les grandeurs thermodynamiques associées à une quantité déterminée de corps pur (n constant) ne dépendent que de deux variables indépendantes.
Deux fonctions d'état introduites par le premier principe sont reliées à la chaleur sous certaines contraintes : V=cte ou P=cte.
Car, à volume constant, la variation de la fonction énergie interne d'un corps pur est égale à la chaleur échangée avec le milieu extérieur.
Fonction d'état énergie interne: U(T,V)
Sa différentielle est égale à :
Si V = cte
La grandeur
La chaleur mise en jeu pour une mole est donc égale à :
Pour n moles
Enfin, pour une transformation isochore allant de l'état A défini par TA à un état B défini par TB
d'où:
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Car, à pression constante, la variation de la fonction enthalpie d'un corps pur est égale à la chaleur échangée avec le milieu extérieur.
Fonction d'état enthalpie: H(T,P)
Sa différentielle est égale:
Si P = cte
la grandeur
La chaleur mise en jeu pour une mole est donc égale à :
Pour n moles
Enfin pour une transformation isobare allant de l'état A défini par TA à un état B défini par TB
d'où :
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Généralement, on considère le changement d'état physique effectué à l'air libre, c'est-à-dire à pression constante (pression atmosphérique). Tout le monde sait que la glace fond à 0 °C sous la pression atmosphérique et tant qu'il y a coexistence de la glace et de l'eau liquide, la température reste constante. Le changement d'état d'un corps pur s'effectue donc à P = Cte et T = Cte. La chaleur mise en jeu correspond donc à une variation d'enthalpie : ΔH puisque la pression est constante. On l'appelle encore chaleur latente molaire de changement d'état : L.
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