Toxoplasmose - Définition

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Controverses

Troubles du comportement

Le parasite est capable de modifier le comportement de son hôte : les rats et les souris infectés ont moins peur des chats, certains des rats infectés n’évitent plus les zones marquées par l’urine des chats, soit parce qu’ils sont insensibles à l’odeur, soit parce qu’ils oublient leur crainte ancestrale du félin. Cet effet constitue un avantage pour le parasite, qui sera en mesure de se reproduire sexuellement si son hôte est mangé par un chat. Le mécanisme de ce changement de comportement n'est pas complètement élucidé, mais il semble que l'infection par la toxoplasmose augmente le niveau de dopamine dans le cerveau des souris infectées.

La découverte de modifications du comportement chez les rats et les souris infectés ont amené certains scientifiques à avancer l’hypothèse que le toxoplasme pourrait avoir des effets similaires chez les humains, même pendant la phase de latence considérée auparavant comme asymptomatique. Le Toxoplasme est l'un de ces nombreux parasites qui risquent de modifier le comportement de leur hôte dans le cadre de leur cycle parasitaire. Les comportements observés, s’ils sont provoqués par le parasite, sont probablement dus à l'infection et à une discrète encéphalite, qui est liée à la présence de kystes dans le cerveau, ce qui peut provoquer ou induire la production d'un neurotransmetteur, éventuellement, la dopamine. Il s’agirait donc d’un mécanisme d’action similaire à celui inhibiteurs de la recapture de la dopamine, des antidépresseurs et des stimulants.

Des corrélations ont été trouvées entre la Toxoplasmose latente et certains traits de comportements :

  • augmentation des comportements de prise de risque ;
  • ralentissement des réactions ;
  • sentiment d'insécurité et de doute.

Les preuves d’effets possibles sur le comportement humain, bien que cette hypothèse soit fascinante, restent relativement peu étayées. Il n'y a eu aucun essai clinique randomisé pour étudier les effets du toxoplasme sur le comportement humain. Bien que certains chercheurs aient trouvé des associations importantes de certains troubles du comportement avec l’infection par le toxoplasme, il est possible qu’un biais se soit introduit dans l’analyse statistique et que ces associations se bornent à refléter les facteurs qui prédisposent certains types de personnes à l'infection (les personnes qui présentent des comportements de prise de risques peuvent être plus enclines à prendre le risque de l'ingestion de viande mal cuite).

Des études ont trouvé une association entre la toxoplasmose et une augmentation du taux d'accident de voiture (risque doublé ou triplé par rapport aux personnes non infectées).

Cela pourrait être dû à l’augmentation des temps de réaction qui sont associés à l'infection. « Si nos données sont exactes cela signifie qu’un million de personnes chaque année meurent uniquement parce qu’elles sont infectées par le Toxoplasme » déclare le chercheur Jaroslav Flegr dans « The Guardian ».

Ruth Gilbert, coordonnateur medical de l’étude européenne multicentre sur la Toxoplasmose congénitale déclarait sur BBC News Online : « Ces découvertes peuvent être dues au hasard ou à des facteurs sociaux et culturels associés à la toxoplasmose ». « However there is also evidence of a delayed effect which increases reaction times ».

Rôle de la Toxoplasmose dans la schizophrénie

La possibilité que la toxoplasmose soit une des causes de la schizophrénie a été étudiée par certains scientifiques, au moins depuis 1953. Ces études n’ont pas attiré l'attention des chercheurs américains, jusqu'à ce qu'elles soient diffusés dans le cadre des travaux de l'éminent psychiatre et avocat E. Fuller Torrey. En 2003, Torrey a publié une revue de cette littérature, rapportant que presque toutes les études ont révélé que les schizophrènes ont des taux élevés d'infection par le toxoplasme. Un article de 2006 a même suggéré que la prévalence de la toxoplasmose avait des effets à grande échelle sur la culture d’un pays.

Ce type d'études est séduisant, mais leur méthodologie ne permet pas d’affirmer l’existence d’une relation de cause à effet entre l’infection et la maladie en cause (il est possible, par exemple, que ce soit la schizophrénie qui augmente le risque d'infection par le toxoplasme plutôt que l'inverse) :

  • l’infection aiguë à toxoplasme provoque parfois des symptômes psychotiques qui ne conduisent pas à la schizophrénie ;
  • certains médicaments anti-psychotiques qui sont utilisés pour traiter la schizophrénie, tels que l’Halopéridol, peuvent aussi arrêter la division du toxoplasme dans les cultures cellulaires ;
  • plusieurs études ont montré des taux beaucoup plus élevées d’anticorps contre le toxoplasme chez les patients atteints de schizophrénie par rapport à la population générale ;
  • l’infection à toxoplasme provoque dans le cerveau des lésions des astrocytes et on rencontre également ce type de lésions dans la schizophrénie.
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