A l'origine "la" toxicomanie est un terme qui vient du grec toxikon, « poison » et mania, « folie » et qui signifie que quelqu'un use de manière répétée et excessive d'une ou plusieurs substances toxiques (analgésique, stimulants et autres psychotropes) sans justification thérapeutique. Aujourd'hui on parle plus volontiers d'addictions au pluriel parce que les pratiques de consommation ont évolué du côté des polytoxicomanies (alcool, médicaments, drogues diverses, synthétiques ou naturelle, etc.). Les usages évoluent vers un besoin incontrôlable de continuer à consommer le produit, accompagné d'accoutumance puis de dépendance.
Selon l'OMS, la définition stricte de la toxicomanie correspond à quatre éléments :
On reproche à ce te terme d'être connoté sur le plan psychiatrique (manie = folie) est pour certains trop marquée et il est donc moins utilisé
. Ce reproche peut se comprendre mais on peut aussi opposer qu'il décrit finalement très bien la situation puisqu'il s'agit en effet de poison surtout aux doses consommées et qu'il s'agit bien d'une consommation "folle" (manie) puisqu'elle peut mener à tous les excès dérives et déchéances.
Certains le limitent strictement à l'usage de substances psychotropes interdites (ou drogues) ; d'autres l'utilisent pour désigner toute consommation de produits psychotropes sans distinguer les types de consommation (consommation problématique, consommation occasionnelle, etc.) tandis que d'autres s'attachent à la définition dans son ensemble sans distinction de produits et y attachent toute sorte de conduites de type compulsif comme l'alcoolisme, le tabagisme.
Dès 1960, l'OMS recommande de lui préférer le terme dépendance, selon les experts de cet organisme, moins imprécis.
En psychiatrie, ce sont les notions de recherche du plaisir et d'aliénation qui sont au centre de la définition, la toxicomanie se définit selon trois axes : plaisir, contrainte et toxicité. C'est la recherche de plaisir - ou l'évitement de la situation de déplaisir liée à l'absence de produit - qui pousserait à l'usage répété ; cet usage répété induirait, du fait de l'installation d'une accoutumance, un usage contraint subit par l'usager et cet usage contraint installé dans la durée révèlerait le caractère toxique du produit
. Dans cette optique, plus que le produit, c'est la personnalité de l'usager qui détermine la toxicomanie, se définissant comme ayant « une appétence anormale et prolongée » dont l'origine serait à attribuer à des problèmes affectifs.
La notion de consommation problématique est une notion essentielle dans la définition du terme toxicomanie. C'est elle qui permet de distinguer l'usage dit simple de la toxicomanie. Elle se détermine indépendamment du caractère licite ou non du produit.
De fait la consommation problématique étant une incapacité à contrôler sa consommation, apparaît la notion de consommation contrôlée où l'usager reste maître de sa consommation.
Cette distinction est formalisée dès les années 1970 dans plusieurs rapports officiels (le rapport Baan aux Pays-Bas publié en 1972, le rapport Pelletier en France en 1978, etc.). Ces rapports définissent des potentialités de risque d'usage abusif et différencient les usagers occasionnels des usagers problématiques, mettant en exergue que bien plus que le produit, ce sont avant tout des facteurs d'ordre psychologique ou social qui déterminent la toxicomanie.
Des spécialistes comme par exemple Claude Olievenstein décrivaient alors deux modes de consommation concernant les psychotropes illégaux.
Dans les faits, les usagers qui sont considérés comme « à problèmes » sont ceux dont la consommation induit une rencontre avec les systèmes public, sanitaire, social ou judiciaire.
La consommation dite « problématique » s'oppose aussi à la notion de consommation occasionnelle.
Il convient aussi de préciser que c'est cette notion de consommation problématique qui permet de ne pas considérer comme toxicomane les patients traités à la morphine puisque leur consommation est contrôlée par un médecin et n'induit pas de comportement de type compulsif grâce à une prise régulière.
Pour le tabac, la dépendance peut s'évaluer selon des critères comme les quantités consommées et le laps de temps observé entre le réveil et la première cigarette.
Pour l'alcool, la consommation problématique est estimée en fonction d'une norme de l'OMS fixant la consommation quotidienne sans danger pour la santé à trois verres d'alcool standard par jour pour les hommes et deux pour les femmes.
Quant aux psychotropes illicites, c'est l'héroïne qui pose le plus souvent une consommation problématique nécessitant une prise en charge sanitaire et sociale de l'usager.
En France, on estime que le nombre de nouveaux patients traités par an est de 55 000 pour le tabac, 43 000 pour l'alcool et 34 000 pour la toxicomanie.
Les drogues agissent sur le cerveau, modifiant les comportements ou les sensations. Au début, ces produits, licites (café, tabac, ...) ou illicites (LSD, amphétamines, ...) sont utilisé par plaisir, pour se donner de l'énergie ou par mode. Au bout d'un certain temps (différent pour chaque produit) l'organisme va avoir besoin de cette substance, c'est alors que l'on devient dépendant, toxicomane. Les différentes drogues pouvant rendre ses usagers sont, par exemple: