Tourte voyageuse - Définition

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Comportement

Un juvénile

Ils nichaient en immenses colonies s'étendant souvent sur des kilomètres. Les plus grandes recensés en faisaient 65 mais on estime que la norme était de 16 km sur 5 km. Le nid, léger et peu solide, est composé de brindilles et accueillait un œuf blanc. Le pic de nidification se situe en avril et mai, la saison des nids se situant de mars à septembre.

Les deux parents participaient à la couvaison d'un unique œuf, et les adultes prenaient soin de leur poussin jusqu'à ce qu'il ait deux semaines. Alors, brusquement, les parents s'en vont, abandonnant dans son nid le juvénile bien dodu. Après avoir appelé en vain un certain temps, le jeune se laissait tomber au sol et prenait finalement son envol trois jours plus tard.

Tourtes

Au Québec par exemple, un pâté dénommé « tourtière » était un plat cuisiné avec cet oiseau. Depuis on le fait avec du gibier ou du porc haché.

Extinction

Dessin de 1920 d'une tourte voyageuse

Les Amérindiens chassaient déjà, il y a des milliers d'années, ces oiseaux sans mettre l'espèce en péril.

Les tourtes voyageuses étaient si nombreuses qu'il paraissait sans doute impensable que l'espèce s'éteigne un jour. Mais les vols compacts et spectaculaires qu'offraient ces oiseaux les rendaient tout particulièrement exposés et vulnérables lorsque les occidentaux et leurs descendants commencèrent à les massacrer. Il était en effet très facile d'atteindre ces oiseaux : il suffisait de pointer un fusil vers le ciel et de presser la détente à l'aveuglette et de manière répétée. On organisa des compétitions de chasse dont l'une d'elles offrait une récompense aux chasseurs qui abattaient plus de 30 000 oiseaux. Dès lors, l'effectif du pigeon migrateur commença à s'effondrer. L'année 1878 fut la dernière à fournir un beau tableau de chasse de cet oiseau.

S'ajoutaient à cela la destruction de leurs colonies par le feu, le déboisement intensif et les catastrophes naturelles. En outre, les pigeons migrateurs étaient si bien regroupés que l'espèce subissait d'autant plus les orages de grêle.

Avec l'abattage de milliers de pigeons, leurs capacités de détection s'amoindrissaient, rendant de plus en plus difficile la localisation de sources d'alimentation adéquates. En effet, la localisation des zones à faines requiert de nombreuses paires d'yeux (bien que le pigeon migrateur ait possédé une vue extraordinaire). La survie de l'espèce s'articulant autour de sa nécessité à opérer en troupes aussi imposantes, son déclin fût certainement amorcé à partir du moment où les effectifs passèrent sous un certain seuil (peut-être de plusieurs dizaines de millions d'individus tout de même). Les oiseaux avaient des déplacements erratiques, à la recherche de riches fructifications de faines, glands et noisettes, et quand un site exceptionnellement bon était localisé, les oiseaux étaient attirés en grand nombre. Mais les bonnes fainées et glandées se produisaient irrégulièrement dans le temps et l'espace ; les meilleures récoltes ne se produisaient que tous les deux à cinq ans. Il y avait une certaine production de faines chaque année, mais en des zones dispersées qu'il fallait localiser.

La diminution du nombre de ces oiseaux a aussi joué en défaveur de son mode de reproduction. En effet, la reproduction de masse n'était possible qu'en grandes colonies.

Vers le milieu du XIXe siècle l'espèce est précipitée vers l'extinction. Le déclin devint apparent durant les années 1870 où on pouvait observer ces oiseaux voler en rang séparés, laissant passer la lumière du soleil et, à la fin du siècle, l'espèce disparaît à l'état sauvage. Seuls quelques individus survivent en captivité.

Il semble que le déclin ait également été accéléré par une épizootie de la maladie de Newcastle, un paramyxovirus qui s'attaque à l'appareil digestif et au système nerveux, et qui est connu pour affecter la volaille domestique aussi bien que de nombreuses espèces d'oiseaux sauvages.

Des tentatives de sauvegarde de l'espèce ont lieu, mais l'oiseau s'acclimate très mal à la vie en captivité. Les tentatives se soldent donc par des échecs.

À partir de 1912, on offrait des récompenses à ceux qui pouvaient encore repérer une Tourte à l'état sauvage. Il reste, au Canada, deux spécimens ayant été naturalisés avant son extinction. Un de ces spécimens est derrière vitrine au Cégep régional de Lanaudière à Joliette, l'autre au Musée canadien de la nature. Plusieurs exemplaires sont présents dans les collections des musées français (muséum d'Autun, de Nantes, d'Orléans, de Paris, de Lille, etc.).

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