Tortue de Floride - Définition

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Importations et invasions

Mode, puis délaissement total

Vers les années 1970, des tortues de Floride ont été importées massivement d'Amérique par des animaleries d'Europe.
Une mode a été entretenue durant deux décennies au moins, par des vendeurs qui « omettaient » souvent d'expliquer aux acheteurs que ces tortues naines, (pas plus grosses qu'une pièce d'un euro à la naissance) grandiraient pour atteindre 15 à 20 cm et 2 ou 3 kg à l'âge adulte, voire un jour 30 à 40 cm.
Des importations massives ont eu lieu aussi dans plusieurs régions d'Asie, comme à Hong-Kong. De 1989 à 1994, plus de 4 millions de tortues auraient été importées et vendues rien qu'en France.

Problèmes engendrés

  • De nombreux parents, souvent sous la pression de leurs enfants, ont acheté des tortues comme s'il s'agissait d'un bien de consommation banal, sans réfléchir aux responsabilités qu'ils prenaient.
  • Ces tortues comme d'autres reptiles (iguanes par exemple) sont depuis longtemps reconnus comme sources d'infections humaines à Salmonella, ce qui a été une des motivations pour l'interdiction de vente de ces tortues aux États-Unis à partir de 1975. Une étude faite en 2008 par les CDC avec divers organismes locaux de santé a conclu que sur 135 salmonelloses identifiées dans 25 états, 45% concernaient des enfants de 5 ans ou moins. Parmi les 70 patients ayant eu une infection primaire, 37% ont rapporté un contact avec une tortue (dont 81% était de petites tortues couramment achetées auprès de vendeurs ambulants. Une approche avec cas-témoins appariés a montré une association statistiquement significative entre la maladie et l'exposition aux tortues.
  • Beaucoup de propriétaires ne savaient pas comment s'en occuper. En donnant par exemple trop de nourriture carnée aux tortues, ces dernières garderont des bosses monstrueuses sur leur carapace.
  • Ces personnes étaient souvent mal conseillées par des commerçants vendant des animaux sans les accessoires obligatoires à leur bien-être. (filtre, pompe, lumière, espace, changement régulier d'une partie de l'eau). Nombre d'entre elles ont cru bien faire en relâchant dans la nature leurs tortues devenues trop grandes pour les aquariums ou aqua-terrariums d'appartements.
  • Le commerce de ces tortues, tout en réduisant la population sauvage du bassin du Mississipi, a introduit une nouvelle espèce invasive en Europe.
  • Les populations naturelles ne suffisant plus à ce marché juteux{{{1}}}[évasif], des élevages intensifs sont apparus, produisant des jeunes anormaux, affaiblis voire albinos ou à deux têtes [2].
  • Une partie significative des tortues de Floride relâchées dans les étangs et autres cours d'eau ont réussi à s'acclimater, malgré le fait qu'elles ne se reproduisent pas au nord d'une ligne Lyon-La Rochelle (Elle se reproduit avec succès dans les zones humides du pourtour méditerranéen).
    Dans certaines régions, elles ne semblent pas avoir causé de problèmes, ailleurs, dont en Suisse par exemple, elles sont jugées être une menace écologique. Cette ligne risque de remonter vers le nord si le réchauffement climatique se confirme. En effet, les Trachemys scripta elegans adultes sont réputées assez voraces pour vider une mare de la plupart de ses amphibiens et végétaux supérieurs. En 1998, une énorme tortue de Floride a été capturée des vétérinaires et pompiers, sur les rives du Main (Allemagne). Le "monstre", qu'on a pu voir au zoo de Frankfort, pesait 25 kg . En France, une étude a porté sur les impacts de jeunes adultes de cette espèce, qui a confirmé que l'adulte était bien omnivore et qu'il pouvait provoquer la régression de certaines espèces (gastéropodes par exemple) au profit d'autres (certaines plantes aquatiques et arthropodes).
  • Beaucoup plus agressive, elle menace la cistude d'Europe (tortue aquatique indigène, menacée en Suisse et en France), notamment en monopolisant les postes de basking (postes intéressants pour se chauffer au soleil et bénéficier des ultraviolets solaires).
  • Des centres d'accueil pour tortues ont été créés pour récupérer des animaux retrouvés dans la nature, ou pour accueillir ceux des gens qui voulaient quand même offrir un meilleur environnement à leur animal.

Récupérer les tortues

Quelques centres d'accueil spécialisés ont été inaugurés pour accueillir ces tortues délaissées.

En France un programme de récupération a été mis en place. Les sites d'accueil ont signé une charte les engageant à prendre soin des individus en bonne santé qui leur sont remis et qui servent à des actions de sensibilisation auprès du grand public.

Début août 2006, le jardin zoologique du Parc de la Tête d'Or à Lyon a inauguré son Centre de récupération des tortues de Floride, en partenariat avec le Laboratoire d'écologie systématique et évolution de l'université Paris Sud. Ainsi, le jardin espère ne plus avoir à constater d’abandons anonymes qui risqueraient de nuire à l’écosystème et à l’équilibre des espèces cohabitantes. Désormais, il faudra se signaler à l’administration du Parc qui fournira au "déposant" une fiche de dépôt.

En Suisse romande, notamment, on peut trouver l’Association de protection et récupération des tortues (PRT) à Chavornay, entièrement bénévole. Le centre accueille également toute autre espèce exotique. Depuis peu, le centre de Chavornay participe même à des programmes de sauvegarde de tortues menacées (dont la cistude par exemple).

Le commerce de bon nombre d'espèces de tortues exotiques est interdit en Europe depuis la fin des années 1990 mais une vente « au noir » continue.

En Suisse, une ordonnance de l'office fédéral de l'environnement OFEV interdisant la vente et l'importation a été adoptée le 1er octobre 2008.

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