Titanic - Définition

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Postérité

La découverte de l'épave

De nombreux projets d'expéditions pour retrouver le navire englouti ont vu le jour sans connaître le succès pendant de nombreuses années.

L'épave est finalement localisée le 1er septembre 1985 à 1 h 05 par une expédition franco-américaine dirigée par Jean-Louis Michel de l'IFREMER et le Dr Robert D. Ballard de l'Institut océanographique de Woods Hole. Le but original de cette expédition était de couvrir les recherches de deux sous-marins nucléaires américains. Elle est localisée à une profondeur de 3 821 m, à 41°43′55″N 49°56′45″O / 41.73194, -49.94583, à 650 km au sud-est de Terre-Neuve. Le navire est brisé en deux parties qui reposent sur le fond à quelques centaines de mètres l'une de l'autre, séparées par un champ de débris. En effet, lors du naufrage, la coque s'est brisée net là où le navire est le plus fragile : au niveau de la salle des machines et du Grand Escalier arrière.

Le Dr Ballard et son équipe n'ont enlevé aucun objet du site, considérant que cela équivalait à un pillage de tombes. Pour la loi maritime internationale cependant, la récupération des objets est nécessaire pour établir les droits de sauvegarde pour une épave. Dans les années suivant la découverte, le Titanic est l'objet de nombreux arrêts juridiques concernant la propriété des objets et le site du naufrage lui-même. Beaucoup d'objets ont été sauvés et sont exposés au public. Les scientifiques affirment que les nombreuses expéditions sur l'épave ont accéléré sa dégradation et estiment qu'elle aura disparu vers 2050.

La découverte et l'étude scientifique de l'épave permettent de mieux comprendre les circonstances exactes du naufrage, tout d'abord en donnant raison aux quelques témoins qui ont affirmé avoir vu le navire se casser en deux juste avant le plongeon final. Plus récemment, en 1996, un sonar a permis de voir les dégâts causés par l'iceberg dans la coque à l'avant du navire. Contrairement à ce que l'on croyait jusqu'alors, ce n'est pas une brèche de 100 mètres de long mais six petites entailles à peine plus épaisses qu'un bras humain, réparties approximativement le long du premier tiers avant du navire, qui ont causé sa perte. Une étude plus récente menée par deux chercheurs américains s'appuyant sur des analyses scientifiques de pièces extraites de l'épave et sur l'examen des archives des chantiers navals Harland & Wolff conservées à Belfast, met en cause la qualité des rivets utilisés pour fixer les plaques d'acier de la coque à l'avant du navire. En effet, ceux-ci sont en fer et non en acier comme dans la partie centrale, en raison de l'impossibilité des fournisseurs à suivre les rythmes et les quantités imposés par le constructeur. Les auteurs de l'étude supposent que des rivets en acier, plus résistants, auraient peut-être, sinon sauvé le navire, du moins accordé un délai suffisant pour permettre aux secours d'arriver à temps.

Une « malédiction » ?

William Thomas Stead, auteur de plusieurs nouvelles sur le manque de canots de sauvetage, est mort à bord du Titanic.

Il existe un certain nombre de légendes à propos du Titanic. Certaines ne relèvent probablement que de l'invention ou de la « folie », mais d'autres sont des coïncidences troublantes qui ont prêté à polémique.

Ainsi, certains ont relevé l'existence de plusieurs écrits parfois considérés comme prémonitoires. Quatorze ans avant le naufrage, Morgan Robertson écrit Le Naufrage du Titan. Après le naufrage du Titanic, ce livre regagne en réputation, apparaissant comme étonnamment prémonitoire et est réédité la même année. Il existe en effet de grandes similitudes entre l'histoire du livre et la réalité : le navire, nommé Titan, est le plus imposant au monde, est présenté comme insubmersible. De fait, il ne dispose que du nombre minimum de canots de sauvetage requis par la loi. Il heurte un iceberg, coule et la majorité des passagers est victime du naufrage. De même, le journaliste William Thomas Stead s'engage contre le manque de moyens de sauvetage à bord des paquebots. Dans une nouvelle, il raconte une collision entre deux navires dont les passagers ne sont pas tous sauvés, faute de moyens de sauvetage. Stead conclut : « C'est exactement ce qui se produira si les paquebots sont lancés avec trop peu de canots ». Six ans plus tard, il publie De l'Ancien Monde au Nouveau, nouvelle dans laquelle il raconte un voyage fictif à bord du paquebot (bien réel) Majestic de la White Star Line sous le commandement d'Edward Smith. Au cours de la traversée, le navire s'arrête pour repêcher les naufragés d'un paquebot ayant heurté un iceberg. Le 15 avril 1912, Stead se trouve à bord du Titanic, commandé par Edward Smith, et meurt dans le naufrage.

Des effets de panique sont également relevés durant la traversée. Lors de son départ de Southampton, le Titanic manque d'entrer en collision avec le New York. Cet événement a entraîné, comme le raconte Lawrence Beesley (passager de seconde classe ayant par la suite raconté son histoire dans un ouvrage), des rumeurs et superstitions parmi les passagers et certains membres d'équipage. Celles-ci sont amplifiées lors de l'escale de Queenstown par l'apparition d'un soutier couvert de suie en haut de la quatrième cheminée. Cependant, il écrit lui-même que ce ne sont que des « superstitions malsaines ».

D'autres légendes relèvent du fantasme. L'une d'elle affirme que John Jacob Astor IV aurait ramené de son voyage de noces en Égypte une momie à bord du Titanic, déclenchant ainsi la colère des dieux. Une variante de la légende veut qu'une momie maudite ait été, après avoir été cachée dans un grenier pendant un certain temps, revendue à un riche américain qui l'aurait embarquée sur le Titanic, entraînant sa perte. Cependant aucune momie n'est mentionnée dans le manifeste du navire : les historiens s'accordent donc pour dire qu'il ne s'agit là que d'une légende postérieure.

Le Titanic dans la fiction

Films, téléfilms et documentaires

Affiche de Saved from the Titanic avec Dorothy Gibson, survivante du naufrage

L'histoire du Titanic a été illustrée dans un très grand nombre de films et de téléfilms. Le premier est Saved from the Titanic, un film américain d'Étienne Arnaud mettant en scène Dorothy Gibson, rescapée du naufrage. Sorti en 1912, il n'en reste aucune trace suite à l'incendie des studios où il était entreposé, en 1914. La même année sort In Nacht und Eis, un film muet allemand.

En 1943, Joseph Goebbels demande le tournage de Titanic, une superproduction destinée à la propagande nazie, réalisée par Werner Klingler et Herbert Selpin avec Sybille Schmitz et Hans Nielsen. Le tournage est marqué par l'emprisonnement et la mort de son premier réalisateur, Herbert Selpin. Le film ne sort finalement pas en Allemagne, Goebbels craignant de démoraliser la population qui subit de nombreux bombardements britanniques.

1953 voit l'arrivée du paquebot à Hollywood avec sort Titanic de Jean Negulesco avec Barbara Stanwyck et Clifton Webb. L'année 1958 voit l'arrivée sur les écrans du film Atlantique, latitude 41° (A Night to Remember), film britannique de Roy Ward Baker avec Kenneth More et Ronald Allen. Adapté du livre La Nuit du Titanic de l'historien Walter Lord, il est réalisé avec l'aide de certains acteurs du drame ce qui en fait un des films les plus proches de la réalité.

En 1979 sort S.O.S. Titanic, téléfilm américano-britannique de William Hale. L'année suivante sort La Guerre des abîmes (Raise the Titanic), film américain de Jerry Jameson adapté du roman de Clive Cussler, qui est un échec commercial et critique.

Le plus célèbre des films concernant le Titanic est le film de James Cameron, Titanic, sorti en 1997. Mettant en scène Leonardo DiCaprio, Kate Winslet et Billy Zane le film remporte 11 Oscars et 1 845 034 188 $ de box office mondial. Ce film ravive l'intérêt pour le Titanic, entraînant la parution (et parfois la réédition) de nombreux ouvrages, ainsi que des expositions, et la création de nombreux sites internet. Cameron produit également, en 2003, le documentaire Les Fantômes du Titanic concernant l'épave du navire.

Romans

Le naufrage du Titanic a également inspiré de nombreux romans s'inspirant plus ou moins fortement de son histoire.

  • Walter Lord, La Nuit du Titanic, 1955
  • Elisabeth Navratil, Les enfants du Titanic, Livre Poche, 1998 
  • Djana Pascal et Michel Pascal, Titanic Au-delà d'une malédiction, Anne Carriere Eds, 2004, 213 p.  
  • Patrick Besson, La Titanic, Mille Et Une Nuits, coll. « 1001 Nuits Petite Collection, numéro 511 », 2003  
  • Max Allan Collins (trad. Catherine Cheval), Les meurtres du Titanic, Rivages, coll. « Rivages Noir, numéro 43 », 2001, 261 p.  
  • Joëlle Quentin-Doucet, Le mystérieux bébé du Titanic, Cheminements, coll. « Une Histoire Pour L'histoire », 2006, 624 p.  
  • Philippe de Baleine, Dernière conversation sur le Titanic, Presses de la Renaissance, 1998, 127 p.  
  • Didier Decoin, La femme de chambre du Titanic, Points, coll. « Points Grand Roman », 2006  
  • Gert Hoffman (trad. Bernard Kreiss), Conversation à bord du Titanic lors de son naufrage entre Sir John Jacob Astor et son coiffeur, Actes Sud, 2001, 165 p.  
  • Clive Cussler, Renflouez le Titanic !, Lgf, coll. « Ldp Thriller, numéro 17202 », 2001  
  • Morgan Robertson, Le Naufrage du Titan, Corsaire Éditions, 2000, 170 p.  
  • Danielle Steel (trad. Vassoula Galangau), Un si grand amour, France Loisirs, 1991, 372 p. 
  • Renaud Hadef, L'or des vikings, la mémoire du Titanic, Manuscrit, 2006, 391 p. 

Bandes dessinées

Deux bandes dessinées ont également été écrites sur le sujet.

  • À la recherche de Sir Malcolm, par Floc'h et Rivière, Dargaud.
  • Corpus Hermeticum : Titanic, album scénarisé par Richard D. Nolane et dessiné par Patrick Dumas, coll. Terres Secrètes, Éditions Soleil, avril 2009.

Le Titanic apparaît également dans l'aventure de Picsou Le Bâtisseur d'empires du Calisota par Don Rosa.

Autres médias

Le Titanic a également réussi à s'imposer sur d'autres supports que le papier et les écrans. Ainsi, une comédie musicale a tenu l'affiche entre 1998 et 2000. Des jeux vidéo ont également été bâtis sur et autour de ce sujet, comme Titanic: une aventure hors du temps qui offre une reproduction fidèle du navire.

L'histoire du Titanic a également inspiré une œuvre au compositeur britannique Gavin Bryars, The Sinking of the Titanic (1969). Elle reprend notamment l'hymne Autumn qui a peut-être été joué par les musiciens au moment du naufrage. Une pièce de théâtre de Jean-Pierre Ronfard, Titanic, raconte l'histoire de personnages existant comme Hitler ou Charlie Chaplin n'ayant jamais été sur le paquebot. Titanic est enfin le nom d'un poème de Benjamin Fondane, dans le recueil Le Mal des Fantômes.

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