Le crache-sang, timarque ou chrysomèle noire (Timarcha tenebricosa) est un insecte de la famille des Chrysomelidae que l'on peut (ou que l'on pouvait) rencontrer partout en Europe.
Il présente la particularité, en cas de dérangement, de faire le mort puis d'émettre par la bouche mais aussi par les articulations, un liquide rouge-orangé qui aurait un très mauvais goût pour les prédateurs. Ce liquide est de l'hémolymphe. Ce phénomène de « saignée réflexe » existe chez d'autres insectes aptères.
Ce gros chrysomélidé est un animal au corps fortement bombé et aux élytres inhabituellement lisses, d'un aspect légèrement métallisé et mat.
Il est aptère et ses élytres sont soudés. Il ne peut donc voler.
Il se déplace lentement sur le sol, dans l'herbe et sur les plantes herbacées ou buissonnantes, et plutôt de nuit.
Cet insecte est parfois confondu avec certains bousiers (pour l'adulte) ou avec le Méloé (au stade larvaire).
Il est réputé monophage, sa larve se nourrissant exclusivement de gaillet, en particulier les espèces à feuilles tendres comme Galium verum ou Galium mollugo. On le rencontre cependant sur d'autres plantes nitrophiles des milieux frais, humiques et riches, dont l'ortie ou la consoude.
Précoce, on peut l'observer dès les premiers beaux jours dans les endroits herbeux plutôt nitrophiles, les talus, les bords de chemins dès le mois de mars sur le gaillet, l'ortie.
C'est une espèce des zones enherbées de lisières et des clairières forestières.
C'est une espèces qui semble en régression dans son aire naturelle de répartition.
La fauche trop systématique des lisières, prairies et fossés ou talus de bords de route détruisent ses larves et/ou ses pupes.
Une pollution générale de l'environnement par les pesticides (insecticides en particulier), ainsi que le recul de ses populations nourricières de gaillet dans ses biotopes pourraient être responsables d'un recul de l'espèce.
Comme il ne vole pas la fragmentation de son habitat et de ses biotopes par des routes, canaux, fossés en eau peuvent également contribuer à sa régression, voire localement à sa disparition.
Ce n'est pas une espèce protégée et son état de conservation n'a pas été évalué.