Thymus vulgaris | |||||||||
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Classification classique | |||||||||
Règne | Plantae | ||||||||
Sous-règne | Tracheobionta | ||||||||
Division | Magnoliophyta | ||||||||
Classe | Magnoliopsida | ||||||||
Sous-classe | Asteridae | ||||||||
Ordre | Lamiales | ||||||||
Famille | Lamiaceae | ||||||||
Genre | Thymus | ||||||||
Nom binominal | |||||||||
Thymus vulgaris L., 1753 | |||||||||
Classification phylogénétique | |||||||||
Ordre | Lamiales | ||||||||
Famille | Lamiaceae | ||||||||
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Le thym commun (Thymus vulgaris. L.) est un sous-arbrisseau de la famille des Lamiacées. En cuisine, on l'appelle simplement le thym, et en Provence et Languedoc la farigoule (de l'occitan farigola). C'est une espèce commune des garrigues ensoleillées du sud de l'Europe, indissociable de la culture méditerranéenne.
Le thym commun est une plante majeure des pharmacopées méditerranéennes. Il a la particularité de présenter une diversité de chémotypes très importante, lui conférant ainsi une grande variété de constituants médicinaux.
Comme aromate, la culture du thym s'est répandue dans le monde entier.
Thymus vulgaris a été ainsi nommé par Carl von Linné en 1753 et reste le nom utilisé par toutes les nomenclatures scientifiques.
Plusieurs noms vernaculaires désignent le thym commun : thym des jardins, pote, barigoule, mignotise des Genevois, herbe de thym, thym vulgaire, thym vrai. En Provence et Languedoc, on appelle le thym commun « farigoule » ou « frigoule », et le thym sauvage « farigoulette ». Ces mots sont empruntés au latin populaire fericula, qui désignait autrefois cette plante. « Farigoulette » désigne également en France une liqueur de thym, que l'on sert sur de la glace.
Le terme « thym » est apparu dans la langue française au XIIIe siècle, d'abord sous la forme de « tym ». Selon certaines sources, il est dérivé du latin thymus, qui l'a emprunté au grec thumos, signifiant, de façon quelque peu obscure, « grosseur ou loupe » (par référence à la glande, le thymus). D'autres pensent plutôt que le mot vient du grec thymos ou thyein, qui signifie « fumée », par allusion au fait qu'il était jadis brûlé comme encens et qu'on lui attribuait alors le pouvoir d'éloigner les créatures venimeuses ; ou encore de thio qui signifie « je parfume ». D'autres encore, enfin, font dériver le mot du grec thumus, qui signifie « courage », la plante étant jadis considérée comme revigorante. On prétend aussi que ses origines viendraient tout d’abord de l’Égypte ancienne.
Le thym est originaire des pays méditerranéens (où il est souvent cultivé dans les jardins), des pays balkaniques et du Caucase. Assez nomade, il est subspontané dans des régions subtropicales, chaudes ou tempérées, et plus spécialement en Europe et en Amérique du nord. En France, il est maintenant commun ou assez commun dans la partie méridionale de la Drôme et de l’Ardèche, dans les Corbières, les Pyrénées-orientales. On retrouve quelques espèces en montagnes dans les Alpes ainsi que dans les Pyrénées centrales, en petites colonies ne fleurissant pas. En Suisse, il est subspontané dans plusieurs localités du Tessin, rarement ailleurs.
Plus précisément, le thym commun préfère un sol légèrement acide, bien drainé et rocailleux (calcaire), en plein soleil et au sec. Mais la plante se développe également sur un sol alcalin, filtrant, léger ou compact (d’argile et de limon) ou très poreux (sableux) ; un peu humide et frais.
Sa résistance au gel est assez limitée, jusqu’à - 15 °C, néanmoins sa zone de rusticité est de 5 à 9. Une culture de thym doit donc être protégée l’hiver et ne résiste pas en cette saison à 1 500 mètres dans les Alpes où elle pousse (jusqu’à 2 000 mètres) ; mais elle pourra survivre sous une bonne couverture de neige. Certaines espèces sont plus adaptées aux climats plus rudes que d'autres.
La capacité de cette plante à résister à de très forte chaleur provient aussi de son huile essentielle qui, produite la nuit, s’évapore le jour : c’est par cette action que la chaleur sera consommée. Ce principe fut découvert en 1960. C’est aussi pourquoi le thym sauvage sera moins résistant une fois transplanté en Europe occidentale.
Le thym craint légèrement les acariens et les maladies qui amèneraient ses racines à se dégrader. Par contre son huile essentielle aux vertus désinfectante protège sa partie aérienne.
Issue à l'origine des milieux arides plus ou moins rocheux calcaires du bassin méditerranéen (crêtes, falaises, balmes, massifs littoraux), Thymus vulgaris comme les autres plantes héliophiles et xérophiles des garrigues, s'est retrouvé en situation conquérante avec les défrichements forestiers néolithiques. Par la suite, le pastoralisme sur brûlis, le traitement du taillis à courte révolution, facteur d'appauvrissement des sols et de dérive des milieux dans le sens de l'éclaircie et de l'aridité, n'ont cessé de perpétuer leur dynamique jusqu'à nos jours (où les incendies volontaires ou accidentels des zones boisées se substituent aux feux des bergers et aux écobuages). En effet, les pâturages ovins favorisent ce thym. Non consommé, ou à peine touché par les ruminants, il progresse au détriment des plantes broutées et peut finir par constituer de vastes thymaies. De valeur fourragère très faible, ces peuplements sont très appréciés par les abeilles. Par conséquent, on rencontre ce thym dans des zones anthropisés telles que les friches pâturées, les champs collinéens abandonnés, les zones de protection contre le feu gyrobroyées, les talus routiers et ferroviaires, etc. De plus, l'allélopathie accroit la dominance du thym. En effet, ses exsudats racinaires, inhibent la levée de dormance des graines concurrentes, lui permettant de constituer des peuplements purs qui s'élargissent en taches plus ou moins circulaires. Cette expansion prend fin lorsque le procédé d'exclusion se retourne contre le thym, les molécules produites devenant toxiques ou lorsque la forêt reprend le dessus. De manière plus subtile, on retrouve ces mêmes phénomènes dans les maquis sur substrat siliceux.
Le thym est divisé en plusieurs « races » chimiques, appelées chémotypes ou chimiotypes. La variabilité de ce dernier est influencée par l’environnement (sol, altitude) et le climat (température et ensoleillement) permettant à la plante de vivre et d’évoluer.