Théorie du Tout - Définition

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Une perspective médiatisée

Le concept est particulièrement médiatisé, et fait parfois les gros titres de la presse spécialisée, voire de la presse généraliste. La théorie d'Antony Garrett Lisi, fondée sur le groupe de Lie exceptionnel E_8\, , a ainsi été fortement traitée par des journaux généralistes alors même qu'elle n'était qu'au stade de prépublication sur arXiv et a depuis été invalidée. De même, Hawking vulgarise cette théorie du tout sur National Geographic.

Problématique

Le problème principal est l'unification de la mécanique quantique et la théorie de la relativité générale, qui décrivent respectivement les phénomènes au niveau microscopique et au niveau macroscopique. Le terme gravité quantique décrit les théories qui réunissent ces deux théories. Mais pour être une théorie complète, la théorie du tout doit, en plus, inclure la description complète des quatre autres interactions élémentaires.

Deux propriétés fondamentales n'ont toujours pas été démontrées mathématiquement  :

  • d'une part l’existence d'une théorie quantique des champs cohérente, fondée sur une théorie de Yang-Mills ;
  • d'autre part l'existence d'un gap de masse qui ne permet l'observation des gluons, particules élémentaires de la théorie quantique associée à la théorie de Yang-Mills, que sous forme de combinaisons massives appelées boule de glu (glueball en anglais). Ce problème non résolu est intimement lié à celui du confinement de couleur qui affirme que seuls sont observables les états quantiques de charge nulle.

La résolution de ces deux points constitue l'un des problèmes du prix du millénaire.

La théorie de la gravitation quantique à boucles est une théorie candidate concernant la gravité quantique mais elle n'est pas une théorie du Tout car elle ne prend pas en compte les autres interactions. La théorie des cordes est une autre candidate, car elle décrit, avec les mêmes équations, les quatre interactions élémentaires, mais elle réunit assez mal les théories de la mécanique quantique et la relativité générale et n'est donc pas une théorie du Tout.

Le modèle standard décrit correctement la physique microscopique observée en laboratoire mais n'incorpore pas la gravitation d'une part et, par ailleurs, dans la mesure où son existence serait confirmée, on sait qu'il ne serait pas complet même au niveau microscopique car il ne dévoilerait pas la matière sombre qui constituerait une majorité de la matière présente dans l'univers.

La principale tentative de théorie du Tout actuellement développée est la théorie des supercordes. Le premier pas vers une théorie du Tout a été effectuée par l'astrophysicien anglais Stephen Hawking qui a montré qu'au niveau quantique, une particule peut s'échapper d'un trou noir (singularité de distorsion de l'espace-temps, prédite par la théorie de la relativité générale).

Entreprise dès la fin des années 1970, la recherche des hypothétiques sparticules est une préoccupation majeure de la physique des particules. Les physiciens comptent sur le collisionneur LHC du CERN qui peut explorer l'échelle d'énergie du Téraélectrovolt (1000 GeV).

Controverses et critique du nom

Stanislas Lem inventa l'expression "théorie du tout" pour se moquer des théories d'un savant farfelu apparaissant dans plusieurs de ses romans. À l'origine, l'expression « théorie du Tout » est ironique, désignant une théorie qui semble exagérément généralisée. À cet égard, l'emploi de la majuscule (même s'il vient de l'anglais, langue un peu plus souple sur l'emploi des majuscules) est une manière d'insister encore sur cet effet. Dans sa parodie d'article de philosophie des sciences, Alan Sokal fustige l'orgueil des physiciens qui disent écrire une théorie du Tout. Ironie du second ordre puisque Sokal sait que le nom n'est pas celui donné par les découvreurs de la théorie mais une moquerie à leur égard, comme le fut l'expression « Big Bang ».

Le nom de théorie du Tout est quelque peu trompeur, car la connaissance d'une telle théorie (si elle existe) a peu de chances d'être susceptible d'apporter des éclairages nouveaux sur un problème de physique à partir du moment où celui-ci n'est pas directement lié à la structure des interactions fondamentales. Néanmoins, il est possible d'extrapoler le fait qu'elle est à la base de toutes les interactions énergétiques entre les atomes et qu'elle peut, jusqu'à un certain point, représenter, d'une manière probablement très complexe, une grande majorité d'interactions à un niveau d'énergie beaucoup plus faible que celui prédit par la théorie. En considérant que la théorie du Tout serait une extrapolation de l'unification des forces électromagnétiques et faibles, et que l'électromagnétisme est la force qui gouverne le monde électronique, c'est-à-dire, la grande majorité des interactions moléculaires.

John Ellis fut le premier à introduire l'appellation Théorie du Tout dans la littérature technique en 1986 dans la revue scientifique Nature.

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