Thematic Apperception Test - Définition

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Introduction

Le Thematic Apperception Test (TAT) est un test projectif utilisé par les psychologues. Selon Nina Rausch de Traubenberg « Les méthodes projectives sont un lieu où la théorie s'incarne dans un discours. »

Le principe est de montrer des planches, dessins figuratifs représentant des situations sociales variées et ambiguës, et de demander au sujet de raconter une histoire à partir de ces planches, ce qui est appelé passation.

Après la passation, plusieurs méthodes d'interprétation peuvent être utilisées. Pour un examen psychologique, on fait généralement passer le test de Rorschach et le TAT, dont on analyse chacune des productions pour arriver à une synthèse.

Le Rorschach est ainsi le plus souvent utilisé comme outil diagnostic avec le TAT pour l'examen psychologique qui se conclut par un rapport d'analyses avec conclusion. L'examen psychologie sert au diagnostic, à l'indication d'un traitement : psychothérapie psychanalytique en particulier, ou encore à étayer le travail d'expertises (justice, assurances, etc). L'examiné doit être dûment informé du contexte et de ce à quoi l'examen servira. Utiliser les méthodes projectives dans des contextes imprécis ou pour satisfaire la curiosité des uns ou des autres n'est pas déontologique.

Cela dit, définir le TAT comme un simple outil diagnostic serait réducteur, car il permettrait de comprendre, au delà de la structure du sujet, sa dynamique propre.

Histoire

Henri Murray, médecin et biochimiste, élabore le TAT en 1935. Il se fonde sur une théorie de la dualité des besoins de l'individu.

Puis, sera adoptée une démarche psychanalytique. L'Egopsychology a travaillé l'interprétation de ce test, en se centrant sur le mécanisme de défense : il s'agit d'interroger la réponse comme défense face à un vécu affectif délicat. D'autres écoles psychanalytiques l'interpréteront en considérant l'opposition entre contenu manifeste et contenu latent : la réponse recèle des éléments permettant d'y voir des problématiques inconscientes.
En 1938, Murray en utilisera les résultats pour nourrir sa théorie de la personnalité dans son livre Exploration de la personnalité. C’est en 1943 que fut publiée, toujours par Murray la forme définitive du test avec son manuel d’application.

Selon cette approche, le TAT révélera notamment la problématique œdipienne. Deux autres points demeurent d'importance : le deuil de l'objet (lié à la position dépressive) et le narcissisme.

L’administration du TAT par Murray, s’opère en deux fois. Dix images différentes sont présentées au sujet à chaque fois. Certaines images sont proposées à tous les sujets, alors que d’autres concernent spécifiquement les adultes, les enfants, les hommes (et les garçons) ou les femmes (et les filles). Les images sont constituées par des dessins, des photographies ou des reproductions de gravure : la majorité de ces planches sont figuratives et mettent en image un ou plusieurs personnages.

La consigne proposée par Murray invite le sujet à raconter une histoire pour chaque planche. Il est recommandé au psychologue de veiller à ce que l’histoire ait un début et une fin, que soit précisé ce qui se passe sur l’image, ce qui s’est passé avant, quel sera le dénouement mais aussi quels sont les sentiments éprouvés par les personnages. Tout en soutenant la procédure par ses questions, le psychologue s’abstient de toute suggestion ou information.

Pour la seconde série, Murray préconise davantage de liberté au sujet, invité alors à se laisser porter par son imagination en inventant des fictions analogues à un mythe, un rêve, un conte, etc. Pour la planche 16 (planche blanche), Murray demande au sujet d’imaginer une gravure puis d’inventer une histoire correspondante. Après la passation de chaque série, le psychologue procède à une enquête pour savoir d’où le sujet a tiré l’idée de son histoire mais les souvenirs personnels, les rêves, les fantaisies plus ou moins constitutives du sujet sont considérées comme les plus significatifs.

L’interprétation selon Murray implique l’hypothèse selon laquelle les histoires inventées par le sujet sont en fait des évocations déguisées de sa conduite dans la vie réelle. Le problème essentiel du TAT (mais aussi des autres épreuves projectives) se trouve posé là. Murray se demande si les récits TAT constituent une exacte reproduction des conduites réelles des sujets, les psychanalystes s’interrogent et s’opposent quant à la réalité des événements psychiques évoqués dans la cure.

Murray distingue l’analyse formelle et l’analyse de contenu du protocole. L’analyse formelle étudie l’organisation, le style, la richesse des formulations, avec l’objectif d’obtenir des informations sur les qualités intellectuelles du sujet. L’analyse de contenu s’articule autour de cinq points :

  1. Motivations, facteurs internes et traits généraux du héros ;
  2. Forces de l’entourage exerçant une influence sur le héros ;
  3. Déroulement et dénouement de l’histoire ;
  4. Analyse des thèmes ;
  5. Intérêts et sentiments.

Une fois terminées l’analyse formelle et l’analyse de contenu, le psychologue procède à la synthèse des résultats.

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