La maturité sexuelle semble atteinte assez jeune. Elle a été estimée à 7-8 ans chez les mâles et 9-11 ans chez les femelles. Les accouplements ont lieu de fin mai à fin juin. Les mâles sont souvent très agressifs pendant la période de reproduction. Le mâle poursuit la femelle et frappe sa carapace contre celle de cette dernière en se jetant sur elle tête rentrée. Lorsqu'elle s'immobilise, il lui monte dessus et la pénètre en soufflant bouche grande ouverte. La femelle ne semble guère apprécier cet acte reproducteur assimilable à un viol puisqu’elle remue la tête de droite à gauche pendant la pénétration.
La femelle peut donner lieu à 1 ou 2 pontes de 2 à 8 œufs par an de avril à juillet. Dès la mi-juillet, elles creusent leur nid (des petits trous de 8 cm maximum de profondeur) pour y pondre leurs œufs. Les œufs sont de forme ellipsoïdale ou à peu près sphérique, à coquille blanche et calcaire. Plus la femelle est grande, plus il y a de chance que le nombre d'œufs par ponte soit important.
En couveuse, une incubation avec une température entre 27 et 32°C avec 70% d'humidité pendant 60 à 70 jours à température constante est courante chez les éleveurs. L'incubation naturelle dure quant à elle jusqu’à 90 jours. Les nouveau-nés mesurent environ 27 mm pour un poids inférieur ou égal à 8 g.
Dans plusieurs régions de son aire de répartition actuelle au Maroc, Algérie, Tunisie, cette sous-espèce se trouve sans doute menacée et ses populations confrontées à l'épuisement. La désertification de certaines régions, liée à des années de sécheresse, provoque également une raréfaction de l'espèce. Mais, c'est surtout l'homme qui est le principal responsable du déclin de ces animaux.
Leur habitat naturel se trouve menacé et subit de considérables modifications résultant de l'extension des cultures, d’un pâturage de plus en plus intensif et de la déforestation. L'augmentation du trafic routier ainsi que la mécanisation agricole représentent également une menace croissance pour cette espèce.
Les tortues sont utilisées dans la médecine traditionnelle et la magie au Maroc et en Tunisie. Leurs oeufs et chair peuvent être consommés comme médicament pour des maux d'estomac ou comme traitement contre la fièvre. On pense également que le sang d'une tortue est un traitement efficace contre les verrues. Dans certains villages où on les croit dangereuses, particulièrement pour les enfants, il n’est pas rare qu’elles soient tuées à coups de pierres. En revanche, dans d’autres villages où on considère qu’elles éloignent par magie les serpents, les tortues sont souvent gardées comme animaux de compagnie dans l'espoir que leur présence découragera des serpents d'entrer dans la maison. Malgré toutes ces pratiques, ceci se fait dans des proportions très limitées en comparaison avec l’exploitation touristique.
En réalité, les tortues sont surtout victimes d’un fort taux de ramassage de spécimens destinés à être vendus comme animaux de compagnie ou transformées en souvenirs sordides (paniers, cendriers, soufflets ou banjos) pour touristes aux goûts douteux . Dans ce dernier cas, ce sont surtout les femelles offrant les plus grosses carapaces qui sont tuées, entraînant ainsi une raréfaction des génitrices. Tout ceci est évidemment inquiétant pour l’avenir de cette espèce. Malheureusement, il existe peu d'informations sur la démographie de cette espèce et sur l'impact de son exploitation.
Simplement, en 1814, Jackson rapportait que les tortues de terre "abondent en Barbarie et en Suse (nom ancien de Souss), où l'après-midi d'un jour chaud, on peut en rassembler une douzaine en une heure". Aujourd'hui, un herpétologue aurait de la chance s’il en rencontrait le même nombre en une semaine.
Un taux annuel de déclin des populations a été estimé à 3,1% sur les 80 années d’exploitation commerciale. Tout ceci a eu comme conséquence un épuisement massif des tortues sauvages. Lambert en 1979 suggère que le fait de rassembler les Testudo graeca graeca au Maroc a pu avoir réduit les niveaux de population de près de 86%. Dans un certain nombre de ces secteurs, différentes populations de tortues ont certainement complètement disparu ou sont au bord même de l'extinction. Tout rétablissement sera très lent voire peut-être impossible.
En Espagne, les populations sauvages de Testudo graeca graeca sont menacées dans tout son secteur de distribution malgré la protection légale dont bénéficie cette espèce.
Voici les principaux problèmes de conservation auxquels font face les populations dans le sud-est péninsulaire : Les défrichages pour implantation de cultures intensives, les constructions d’urbanisation et d’ installations sportives (domaines de golf), l’ouverture de nouvelles voies de communication et l’asphaltage des chemins, l’extraction des populations sauvages par l’homme, et enfin, les incendies forestiers.
Heureusement, en 1994, la Fondation Globale Nature a fait l’acquisition la propriété "Las Cumbres de La Galera" d’une superficie de 90 hectares dans la Montagne de l'Almenara-Carrasquilla, dans la commune de Lorca (Murcie) pour y créer la première "Réserve Biologique" à caractère privé pour la tortue en Espagne. Puis, en 1995, le ministère espagnol de l’agriculture, de l’eau et de l’environnement a déclaré "Las Cumbres de La Galera" station zoologique.