Elles sont très variables selon la sous-espèce ou la population. La Testudo graeca graeca est une tortue de taille relativement moyenne qui ne dépasse guère 20 cm de longueur. Si l’on excepte les Testudo whitei (Bennett 1836) la taille record pour une femelle est de 19,8cm, pour un mâle dans la nature, 15,1cm et pour un mâle élevé en captivité, 18,8 cm. Les femelles sont en général plus grosses que les mâles. Ces derniers présentent un plastron postérieurement concave, une queue relativement longue. La dossière est modérément bombée et son contour est quadrangulaire ou elliptique.
L’écaille supracaudale non divisée (sauf exception rarissime) démunie d'éperon caudal corné est fortement incurvée vers l'extérieur. On distingue de chaque côté de la base de la queue, des tubercules fémoraux coniques (ou ergots) sur les cuisses qui sont légèrement plus larges à la base chez les femelles. La coloration est plus ou moins variable. Certaines populations dans les montagnes d'atlas du Maroc où les roches et le sol, riches en fer sont d’une couleur ocre-rouge profonde, ont des couleurs de peau et de carapace se rapprochant de celle du sol de leur région. Dès qu'on sort de cette zone géologique particulière, les tortues retrouvent une coloration plus classique pour cette espèce. Le plus souvent la dossière est brune, vert foncé à olive pale, voire jaune avec des dessins foncés au milieu et sur la périphérie des écailles. Le plastron est généralement clair au centre et foncé aux bordures.
Son activité journalière est essentiellement diurne. Elle est importante du printemps jusqu'au début de l'été avec en avril, un pic d’activité entre 12 et 13 heures, le moment le plus chaud de la journée. Dès la mi-juin, les tortues commencent à estiver. Les tortues s'enfouissent dans les amas végétaux, sous les buissons.
Dans leur biotope, les tortues s'alimentent principalement des herbes, des fleurs, des bourgeons et des graines. Dans les endroits agricoles, elle se nourrissent de quelques fruits et plantes cultivées. Dans une moindre mesure, elles complètent leur alimentation avec des vers, des escargots et des fèces.
Il est vraisemblablement excessif de dire que les Testudo graeca graeca hibernent ou inversement qu’elles n’hibernent pas. Ce n’est pas aussi simple. Tout dépend souvent de quelle sous-espèce votre Testudo graeca graeca fait partie. Dans leur milieu d'origine, elles hibernent plus ou moins selon leur localisation géographique (pour certaines, il ne s'agit que de périodes de repos) et pas forcément tous les ans.
Au Maroc, il y a plusieurs cas selon la région concernée. L’hiver du Maroc est une saison très variable et très éprouvante pour un organisme de tortue car les températures sont souvent irrégulières sur 24 heures.
En général, les populations côtières n'hibernent pas et continuent d’être actives. En revanche, elles estivent de manière générale. Au contraire, les populations continentales ont tendance à hiberner. Dans leur milieu naturel marocain les Testudo graeca ont une durée d'hibernation relativement courte. Les rares individus des populations situées dans des régions très isolées dans le Haut-Atlas, sont soumis en raison de l'altitude à des périodes de froid vif plus longues, allant parfois jusqu’à cinq mois.
Mais dans l'ensemble, les Testudo graeca graeca vivent à des altitudes moyennes (dans les régions de Marrakech et de Fès par exemple) entre mer et montagne, et connaissent des hivers courts, voire pluvieux. Les populations continentales près de Marrakech vers 500 m d’altitude, comptent d’ailleurs quelques individus actifs durant l’hiver. Ces tortues dorment beaucoup mais elles se déplacent quand il fait beau et continuent de manger de façon frugale. Apparemment, ce sont surtout les plus jeunes qui s’activent.
Ceci est confirmé par un spécialiste marocain, le Docteur El hassan EL MOUDEN qui indique que « Concernant l'hibernation des Testudo graeca graeca au Maroc, il y a plusieurs cas selon la région concernée. En général, certaines populations côtières n'hibernent pas mais elles estivent. Au contraire, en ce qui concerne les populations continentales à hiver assez froid, les tortues ont tendance à hiverner quelques fois jusqu'à cinq mois. Pour la Testudo graeca graeca vivant au sud de l'Espagne, ce rythme annuel est marqué par deux saisons d'inactivité : hibernation (novembre-février) et estivation (juin-septembre). »
Certains ont ramené d'Algérie dans les années 60 des Testudo graeca graeca qu’ils ont fait hiberner et qui bien entendu vivent encore aujourd’hui.
Ceux qui sont allés au nord du Maroc, à la station de sports d'hiver d'Azrou, ou en Algérie vers Chréa savent qu'il neige l'hiver dans ces pays et qu’en été et au printemps, on peut y rencontrer des tortues. En montagne, les températures sont très basses. S'il n'y a pas de tortues sur les sommets, on rencontre en altitude des températures qui amènent nécessairement les tortues à hiberner, raison pour laquelle on en voit beaucoup moins en hiver.
Le problème, c'est que les Testudo graeca graeca les plus fragiles ressemblent à s'y méprendre à celles qui hibernent. Sur tous les possesseurs de Testudo graeca graeca, nombreux sont ceux qui ne savent pas d'où vient précisément leur animal. Et c'est là que les ennuis commencent. Car il est bien souvent impossible de savoir d'où vient la tortue en la regardant, les Testudo graeca graeca se ressemblant toutes. La majorité des Testudo graeca graeca vivant aujourd'hui dans notre pays sont des tortues âgées de moins de dix ans importées illégalement du Maroc (provenance des souks, donc ce ne sont pas des tortues venant des montagnes, ou de marchands ambulants sur les plages tunisiennes). Pour les Testudo graeca de Tunisie c’est encore pire car elles ont besoin de températures encore plus élevées et devraient être élevées comme les tortues africaines, exclusivement en terrarium. Quant aux tortues d'Algérie, il ne semble pas y avoir un réel trafic de grande ampleur... Concernant les Testudo graeca graeca nées en captivité, même si de nombreuses juvéniles sont nées de tortues marocaines, ce n'est pas ça qui nous renseignera davantage sur leur provenance précise. Donc, le problème reste entier. Il est regrettable qu'actuellement ceux qui ramènent des Testudo graeca du Maroc se fondent sur les cas de Testudo graeca algériennes pour clamer haut et fort que leurs Testudo graeca hibernent et qu'ils en ont la preuve grâce au voisin qui a la sienne dehors, depuis l'indépendance de l'Algérie. En effet, les spécimens d'origine algérienne sont devenus très rares en France et à de très rares exceptions près sont des individus âgés de plus de 40 ans. Or l'écrasante majorité des Testudo graeca vivant aujourd'hui dans notre pays sont soit des tortues âgées de moins de dix ans importées illégalement du Maroc, soit des juvéniles nées de ces tortues marocaines.
Voilà pourquoi certains spécialistes comme Jacques Presteau sont farouchement hostiles à l’hibernation des Testudo graeca graeca en général et préconisent plutôt une période de repos en terrarium couvert ne laissant entrer qu'un peu d'air à une extrémité et contenant environ 10 cm d'épaisseur de terre de bruyère avec une énorme quantité de foin. Le terrarium doit être dans la pièce la plus calme et la moins éclairée sans toutefois être une pièce complètement noire (sauf la nuit). Il faut que la température du terrarium soit entre 12 et 20°C, l'idéal tournant autour de 15 à 18°C le jour. Une ampoule chauffante à 32°C peut être allumée dans la journée pendant quelques heures dans un coin du terrarium si la tortue a envie de bouger un peu et de sortir de son foin. En revanche, elle doit être éteinte quand elle dort. Un néon UVB Reptisun 5.0 ou Iguana Light 5.0 ou Reptiglo 5.0 reste obligatoirement allumé environ 6 heures par jour. De l’endive ou de la frisée ainsi que de l’eau changée tous les jours restent à disposition.
Ces différences de point de vue finissent par faire penser que les gens devraient arrêter d'acheter des Testudo graeca graeca, au profit d’espèces plus rustiques comme les Testudo hermanni hermanni nées en captivité. Tous les trafics devraient être plus sévèrement condamnés et les contrôles devraient se durcir pour empêcher systématiquement les touristes de ramener leur petit "souvenir" du Maroc ou de Tunisie.