La masse volumique est liée à la quantité de matière gazeuse présente dans la terre. Elle s'étale de 1200 kg/m³ à 1600 kg/m³ pour de la terre foisonnée (dans un tas de terre par exemple). Cette valeur augmente suite à une mise en œuvre par compactage (pisé par exemple). On obtient alors idéalement une masse volumique de 2000 kg/m³.
Les mélanges amendés en paille sont plus légers : en terre-paille, la masse volumique est de 300 à 1300 kg/m³.
La terre crue est un matériau s'apparentant aux bétons. Du point de vue mécanique, elle fonctionne comme ces derniers, uniquement en compression (les valeurs de résistance à la traction, à la flexion et au cisaillement sont très faibles). La terre mise en œuvre de manière monolithique (pisé, bauge) a généralement une résistance à la compression d'environ 20 kg/cm² (2 MPa). Les éléments de maçonnerie (adobes) ont des résistances à la compression pouvant aller de 20 à 50 kg/cm² (2 à 5 MPa). L'adjonction d'éléments fibreux (paille par exemple) permet de conférer au mélange une certaine résistance en traction, flexion et cisaillement, mais qui reste tout de même négligeable.
Contrairement aux idées reçues, la terre n'est pas un matériau isolant. En revanche, elle possède une excellente inertie thermique. Ceci se traduit par une régulation des différences de températures intérieures (pour l'été : plus frais le jour car le mur se rafraîchit la nuit, rendant cette fraîcheur le jour). Voici quelques valeurs, pour une terre à 1500 kg/m³ :
Soit, pour du pisé à 2000 kg/m³, une capacité thermique de 1800 kJ/m³.°C.
Plusieurs mouvements coexistent. D'une part la restauration du patrimoine est l'occasion de re-construire "à l'ancienne" des bâtiments ou des portions de bâtiment. Des maisons particulières sont aussi construites "à l'ancienne" par/pour des passionnés d'authenticité. La construction terre est une des techniques utilisées par l'autoconstruction, qui reste très marginale dans les pays riches. L'approche « HQE » (Haute qualité environnementale) qui se développe en architecture depuis les années 1990 peut aussi utiliser la terre crue, pour des raisons écologiques, économiques, éthiques et de confort. Certains se fixent "seulement" l'objectif de bénéficier du confort et des qualités énergétiques d'une maison en terre crue, y compris parfois pour des ouvrages publics. Enfin, des expériences sont tentées d'enrichir le matériau terre crue par des composés non utilisés traditionnellement - le ciment par exemple - ou par des procédés de compression "forte" (BTC).
Des organisations (Régions, États, Europe, UNESCO, etc.) ont consacré des fonds pour la recherche sur ces techniques et différents mouvements et pour la diffusion du savoir. L'observateur attentif reste toutefois surpris par l'état du patrimoine en terre crue en Europe, mais aussi par le faible nombre de constructions neuves (comparativement plus nombreuses en Amérique du Nord, par exemple).