Tempête Xynthia - Définition

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Introduction

Xynthia
Tempête Xynthia

Type Synoptique hivernale
Date de formation 26 février 2010
Date de dissipation 1er mars 2010
Vents max. Portugal Portugal plus de 160 km/h
Espagne Espagne 228 km/h (enregistrés à Orduña)
France France 242 km/h (Pic du Midi)
161 km/h (en plaine à Scillé)
Pression minimale 968 hPa
Dommages matériels 1,2 milliard € (en France)
Mortalité 65
Régions affectées Portugal Portugal
Espagne Espagne
France France
Belgique Belgique
Luxembourg Luxembourg
Allemagne Allemagne
Royaume-Uni Royaume-Uni
Pays-Bas Pays-Bas
Suisse Suisse
Danemark Danemark
Suède Suède
Pologne Pologne

La tempête Xynthia est une dépression météorologique majeure qui a balayé plusieurs pays européens entre le 26 février et le 1er mars 2010, causant un épisode de vents violents. Le système, en provenance des régions subtropicales mais de type frontal, a principalement touché l'Espagne (Îles Canaries, Galice, Asturies et Pays basque), le Portugal, la France (Aquitaine, Poitou-Charentes, Pays de la Loire, Bretagne et Normandie), la Belgique, le Luxembourg, l'Allemagne et dans une moindre mesure, le Royaume-Uni, la Scandinavie et les pays bordant la mer Baltique.

Son passage a causé la mort de 65 personnes et de nombreux dégâts matériels. En France, la conjonction de vents violents et de fortes marées a donné lieu à une onde de tempête qui a occasionné d'importantes inondations dans certaines régions littorales, principalement en Charente-Maritime, en Vendée et dans les Côtes-d'Armor. La tempête Xynthia est considérée comme une des plus violentes et des plus meurtrières depuis les deux tempêtes de décembre 1999.

Le nom Xynthia provient d'une liste de noms utilisée depuis 1954 par l’Université Libre de Berlin (ULB) pour nommer les tempêtes synoptiques qui affectent l'Europe. Son usage s'est répandu aux autres pays du continent depuis cette époque. Depuis 2002, l’ULB utilise des noms suggérés par le public qui doit payer un certain montant servant au financement de l'observatoire météorologique de l’université. La liste est renouvelée annuellement et c'est un certain Wolfgang Schütte qui suggéra Xynthia.

Contexte météorologique

Position de la dépression au large des côtes ibériques (modèle de prévision GFS établie le 25 février pour le 27 février)

Dès le 23 février au soir, suite aux informations reçues des satellites GOES 12, Meteosat 9 et NRL, Météo France évoque pour la première fois une dépression, située en plein cœur de l'Atlantique sur le tropique du Cancer et vers 30 degrés de longitude Ouest, et susceptible de se transformer en tempête. Le 25 février, des images prises par le satellite Eumetsat laissent apparaître le creusement rapide de cette dépression au large de l'archipel portugais de Madère, dans l'Atlantique subtropical. Les observations permettent de distinguer très rapidement une anomalie d'altitude avec décrochage de basse tropopause, en lien avec une inflexion du courant-jet. L'intensification du creusement de la dépression conduit les services météorologiques espagnols, portugais et français, à lancer une procédure d'alerte pour les zones menacées devant l'imminence de ce que les météorologistes appellent un cyclone extratropical de type « bombe » ou cyclogénèse frontale explosive. Ce terme ne doit cependant pas être confondu avec celui de « cyclone » (dans le sens de cyclone tropical) qui est un phénomène régi par des mécanismes différents, même si l'intensité des vents peut parfois être comparable. Ainsi, une tempête de type « bombe » tire son énergie de l'atmosphère, tandis que les cyclones tropicaux tirent leur énergie de la température de la mer.

Position de la dépression au matin du 27 février, 6 heures UTC (carte émise par la NOAA)

La dépression, baptisée « Xynthia » par les météorologues allemands, remonte peu à peu des régions subtropicales, advectant au passage des masses d'air sahariennes. Ce phénomène est ressenti dans les régions traversées par la tempête par une douceur inhabituelle peu avant l'arrivée des premières rafales. Le 26 février, elle approche des Îles Canaries, où elle cause quelques dégâts matériels. La cyclogénèse s'accentue tandis que la tempête, qui continue à se creuser (968 hPa) remonte le long des côtes du Portugal, poursuivant vers la mer Cantabrique et le golfe de Gascogne. Dans un communiqué, l'agence météorologique espagnole (AEMET) parle d'une tempête « rapide, intense et profonde » caractéristique des systèmes appelés « cyclogénèses explosives ».

Le centre dépressionnaire atteint le golfe de Gascogne dans la soirée du 27 février, apportant des températures très douces par effet de foehn sur le Pays basque où on observait jusqu'à 25°C, avant de pénétrer dans les terres le 28 février aux alentours de 2 heures du matin, sans toutefois se combler immédiatement. De puissantes rafales de vent et des vagues hautes de plusieurs mètres associées à une marée de fort coefficient provoquent un phénomène de surcote dans plusieurs régions du littoral français (essentiellement Charente-Maritime et Vendée). La rupture de plusieurs digues conduit à de graves inondations dans plusieurs communes. En marge du système, on relève des vents violents dans la vallée du Rhône et sur les contreforts alpins.

La tempête atteint la région parisienne le matin du 28 vers 6 heures. Les vents les plus forts se décalent vers les régions du Centre, la Normandie et le Nord-Pas-de-Calais, atteignant également le Royaume-Uni. Au cours de l'après-midi, la tempête atteint la Belgique, le Luxembourg, les Pays-Bas, l'Allemagne et la Scandinavie. Durant la journée du 1er mars 2010, elle se termine en engendrant une tempête sur la partie sud de la mer Baltique.

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