La teinture est l'action utilisée par le teinturier pour faire absorber un colorant par le support et qui se mélange à sa couleur initiale, au lieu de la recouvrir comme un pigment. Par exemple un tissu bleu plongé dans un bain de teinture jaune deviendra vert, par combinaison du bleu et du jaune.
Le principe de la teinture nécessite un produit colorant, un fixateur et de l'eau.
Les teintures sont utilisées en cosmétique pour les cheveux, en ameublement pour teinter les bois ou les textiles, en confection pour les vêtements, en maroquinerie pour le cuir, en peinture, etc.
En phytothérapie, on parle de « teinture mère » lorsque les composantes actives d'une plante sont extraites avec un alcool.
L'indigo, une teinture bleue extraite de l'indigotier est une des plus vieilles teintures connues, des traces en ont été retrouvées sur des vêtements tissés de l'Égypte antique.
1 000 avant J.C., le port de Tyr était réputé pour la pourpre.
En 1850, la découverte des sels de chrome comme mordant pour fixer la teinture dans les fibres du tissu permet la réalisation de teintures dont les couleurs ne déteignent plus.
En 1856, William Henry Perkin découvre par erreur la mauvéine alors qu'il tentait de synthétiser de la quinine qui a la propriété de teindre la soie et a donné naissance à toute une famille de teintures.
La garance et l'indigo furent synthétisés respectivement en 1869 et en 1897. Ces molécules synthétiques résistent très bien au lavage.
Depuis le début des années 1990, l'emploi des colorants de synthèse dans le secteur du textile est soumise à une règlementation stricte car certains produits utilisés auparavant libéraient des substances cancérigènes.
(surtout employées en teinture artisanale) :
D'une manière générale une teinture doit correspondre à l'usage auquel l'article une fois terminé sera soumis. On utilise à cette fin le terme de solidités qui n'a rien à voir au point de vue de la résistance d'un article.
Les principales solidités auxquelles un textile doit faire face sont :
Solidité à la lumière, au lavage, au chlore, au nettoyage à sec, à la sueur acide ou alcaline, au frottement, au boulochage etc.
Il existe des normes ISO, DIN, NF bien précises à ce sujet.
Le teinturier choisira la classe de colorant en fonction de l'usage que le client lui indiquera. Les solidités d'un article maillots de bain n'ont rien à voir avec les draperies ou les sous vêtements.
Certaines classes de colorants sont réputées pour leur hautes voir très hautes solidités, naturellement cela a un prix, que le client n'est pas toujours disposé de payer.
Il existe dans chaque classe de colorants de très bons produits pour des usages spécifiques, ce sera donc de commun accord que le donneur d'ordre et le teinturier choisiront ce qu'il y a lieu de faire.
Ces solidités intéressent naturellement le consommateur final.
Pour le donneur d'ordre et le teinturier, d'autres facteurs interviennent.
Avant tout une teinture doit être à la nuance demandée par le client.
Ensuite il faut que la teinture soit uniforme sur toute la surface de la marchandise et pénétrée au cœur de la marchandise. Il faut également qu'elle soit exempte de certains défauts que la fabrication peut engendrés tout au long du cycle de la teinture.
Il faut aussi que d'un bain à l'autre il y ait une reproductibilité de la nuance, c'est l'aspect de la teinture le plus difficile à respecter. Et qui est généralement la source des plus grands conflits entre les intéressés. Il arrive que l'on ne puisse améliorer une passe non conforme pour la nuance, cela se solde par un compromis, une réduction de prix, etc.
La perception des couleurs varie d'un individu à l'autre et est fonction de la lumière et de l'environnement dans lequel on se trouve, ceci était cause de litiges même au sein de l'entreprise.
Pour pallier cela, de plus en plus, les nuances sont passées dans un spectro-photomètre qui mesure la chaleur de nuances et édite un rapport de correspondance entre la demande et le produit obtenu. Avec une certaine tolérance.
Toutefois, les écarts de tolérances entre 2 bains sont tels, que dans certains cas il faut revenir à l'appréciation humaine.
Exemple : pour un coloris beige type client, une première teinture est réalisée et est à l'issue de la teinture légèrement différente du type client, en théorie et en pratique, on va corriger par un apport de ce que le teinturier/coloriste estime ou ce que le spectro photomètre indique.
Ceci est un peu compliqué à expliquer, mais sur le terrain, à la vue des échantillon, cela saute aux yeux.