En teinturerie industrielle on distingue deux sortes de teintureries.
La teinturerie à façon reçoit et traite de la marchandise qui ne lui appartient pas. Elle a pour mission de transformer la marchandise textile écrue ayant peu de valeur ajoutée, en une marchandise ennoblie à haute valeur ajoutée.
Ce genre d'entreprise possède généralement un parc de machines très important et très diversifiés étant donné qu'elle doit faire face à des demandes très diverses de la part de la clientèle.
Elle est responsable de la marchandise qui lui est confiée et doit par conséquent faire face en cas de dégradation de la marchandise.
La teinturerie intégrée est un département faisant partie d'une entreprise dont la vocation première est soit un tissage, une bonneterie ou une filature. Pour des raisons diverses, ces entreprises ont choisi d'avoir leur propre teinturerie et devenir ainsi indépendante des teintureries à façon. En outre, certains ont leurs propres ateliers de confection.
Dans ces entreprises , le parc de machines est plutôt limité à ce que fait l'entreprise (il ne sera pas le même dans un tissage ou dans une bonneterie ou dans une filature).
En cas de problèmes lors de la teinture, il est plus aisé de trouver un compromis puisque l'on travaille pour soi.
La teinturerie peut être considéré comme une industrie artisanale. Le côté industriel se retrouve dans les structures et infra structure que doit posséder une teinturerie. Le côté artisanal tient au fait qu'en partant d'un procédé de base, l'interprétation qu'en fait le teinturier diffère en fonction des machines dont il dispose, de la présentation de la marchandise à teindre (bourre, fils, tricot, tissus, tapis, dentelles, passementerie, lacets, cordes pour saucissons etc.), de l'usage auquel l'article est destiné, du prix que le donneur d'ordre est prêt à payer etc.
On peut pratiquement dire qu'il y a autant de procédés de teinture qu'il y a de teinturiers, c'est pourquoi, ce qui suit ne donne qu'un aperçu du comment cela peut se faire. Il serait en effet trop long et de toute manière incomplet de donner le détail des opérations qu'une marchandise textile subit avant d'arriver entre les mains de l'usager final. Il faut également tenir compte que beaucoup d'articles à teindre sont composés de mélanges de fibres et que par conséquent il faut faire des compromis pour ménager le textile.
La teinture peut intervenir à différents stades de la production.
Pour chaque stade de fabrication le matériel de teinture sera différent et la technique de teinture adaptée.
La teinture et tous les traitements qui s'y rapportent ont plutôt tendance à dégrader les fibres qui sont traitées. L'art du teinturier consiste à teindre ces matières en respectant le plus possible les qualités intrinsèques de la marchandise. Suivant la provenance de la matière, ces qualités intrinsèques peuvent être très différentes. Ainsi les articles destinés aux hôpitaux (draps par exemple), doivent satisfaire à des critères de qualité très élevés. Idem pour les articles destinés à l'armée. Un des critères pris en compte est le DP (degré de polymérisation) qui doit rester très élevé. Certains cotons à l'état non traités ayant des valeurs inférieures dès le départ ne pourront donc pas être utilisés pour ce type d'application.
Remarque : Lorsqu'un teinturier rate la teinture, il ne jette pas la marchandise. Pour cela, il lui faudra « démonter » la teinture avec des agents agressifs qui vont non seulement détruire les colorants, mais également diminuer les solidités intrinsèques des fibres concernées. Ensuite, il faudra reteindre en espérant que le défaut ait disparu.
Dans le cas de mélanges de fibres, une sélection est faite et la teinture se déroule en une ou deux étapes.