Les tamarins-lions ou petits singes-lions (Leontopithecus) forment un genre de singes du Nouveau Monde qui appartiennent à la famille des callitrichidés, comme les ouistitis, les tamarins et le Callimico.
Antonio Pigafetta, le chroniqueur du voyage de Magellan, avait pris ce primate flamboyant inconnu des Européens pour « un joli chat semblable à un petit lion ». Ainsi naquit le petit singe-lion (genre Leontopithecus) dont on connaît aujourd’hui 4 espèces, identifiables en fonction de la part de doré et de noir dans leur fourrure.
Leurs liens phylogénétiques avec les autres callitrichidés restent controversés : le groupe des petits singes-lions formerait un clade avec celui des ouistitis - le stock ancestral des tamarins aurait divergé antérieurement, puis les petits singes-lions se seraient différenciés des ouistitis pour évoluer de façon autonome sur la façade atlantique dans la Mata Atlântica.
Le Petit singe-lion doré (Leontopithecus rosalia), l’espèce la mieux étudiée, se distingue de tous les autres callitrichidés (ouistitis et tamarins) non seulement par sa technique de fouille alimentaire mais aussi par son système de reproduction. Chez cette espèce, il n’existe pas de mécanisme inhibant la reproduction des femelles. Les filles âgées de la dominante ainsi que les femelles subordonnées continuent de présenter des cycles ovariens normaux en sa présence. Cette stratégie reproductive flexible compenserait une plus grande rigidité dans le choix de l’habitat. L’élevage des petits est communautaire et le mâle en a la charge majoritaire deux semaines après leur naissance.
Un peu plus grands (26 à 30 cm) et lourds (500 à 700 g) que les ouistitis et tamarins, les petits singes-lions possèdent des bras longs et fins, une paume étroite et un index très allongé, autant d’adaptations anatomiques favorisant la recherche des insectes et des larves sous l’écorce, dans les anfractuosités ou dans la litière. Ce doigt géant est un type de spécialisation que l’on retrouve, en plus exagérée, chez le dactylopsila (un marsupial d’Australie) et l’aye-aye (un lémurien malgache). Ces micromanipulateurs capturent moult insectes cryptiques et grenouilles arboricoles. Toutefois, les petits singes-lions restent majoritairement frugivores et les trois espèces côtières se nourrissent sur les figuiers, cordias, cécropias, ingas et autres eugénias, léchant à l’occasion le nectar des combrétums.