La taille du génome correspond à la quantité d´ADN contenue dans une copie d´un génome. La taille d´un génome est également appelé valeur C. Elle est mesurée soit par sa masse où on utilise le picogramme, noté pg comme unité, ou bien par le nombre de nucléotides (paires de bases) avec le Mégabase, notée Mb (1 million de nucléotides) comme unité. 1 pg correspond à 978 Mb.
Le terme de "Taille du génome" est souvent attribué par erreur à Hinegardner, puisque Hinegardner utilisa ce terme en 1969 dans le sens "nombre de gènes". Par contre, en février 1969, Wolf et al. utilisèrent le terme "taille du génome" avec le sens actuel. Le terme de "taille du génome" est devenu populaire au début des années 1970 sans doute suite à la publication du livre de Susumu Ohno, Evolution by Gene Duplication.
La taille des génomes eukaryotes est très variable. Le parasite intracellulaire Encephalitozoon cuniculi a un génome de 2,8 Mb alors que le diatom Navicola pelliculosa a un génome supérieur à 690000 Mb. Ces variations peuvent également être importantes au sein d´un même groupe: la taille du génome chez les arthropodes varie de l´ordre de 250 fois, chez les poissons de 350 fois et chez les angiospermes de 1000 fois. La variation des tailles de génome est due à une différence de tolérance à l´augmentation du génome ainsi qu´à un taux de perte d´ADN différent suivant les espèces. Par exemple, le génome relativement compact de la mouche Drosophila melanogaster est dû à un taux de perte d´ADN par délétion élevé et bien supérieur à celui des mammifères. De plus, il est apparu qu´il n´existait pas de corrélation entre la taille du génome et la complexité d´un organisme. Cette observation a été appelé le paradoxe de la valeur C.
Les mécanismes sont:
Chez les plantes, l´amplification des rétrotransposons LTR semble être une cause importante de la variation de la taille du génome. Ainsi, 70% du génome du maïs est composé de rétrotransposons LTR. Cette expansion de rétrotransposon a induit le doublement du génome du maïs en quelques millions d´années. Chez les arthropodes, le taux de perte d´ADN semble être le facteur essentiel pour la variation des tailles de génome. Ainsi, le criquet d´hawaï a un génome 11 fois supérieur à celui de la mouche Drosophila melanogaster et un taux de perte d´ADN 40 fois inférieur. Chez les bactéries, la taille du génome es correllée avec le taux de gènes dupliqués.
La réduction de la taille d´un génome a été mis en évidence chez des parasites (Par exemple:Encephalitozoon cuniculi) ou bien chez des symbiontes intracellulaires (Par exemple:Buchnera aphidicola). Dans le cas de symbiontes intracellulaires, la réduction du génome est accompagnée d´un transfert de gène du symbionte vers le noyau de la cellule hôte. Ce processus est à la base de la théorie endosymbiotique de l´origine des mitochondries et des chloroplastes.
ou simplement:
Organisme | Taille du génome (Mpb) | Nombre de gènes protéiques estimés | |
---|---|---|---|
Virus | Virus de la grippe | 0,013 | |
Bactériophage λ | 0,05 | ||
Bactériophage T4 | 0,165 | ||
Mimivirus | 1,2 | 1 260 | |
Bactéries | Mycoplasma pneumoniae | 0,816 | 689 |
Pelagibacter ubique | 1,3 | 1 354 | |
Haemophilus | 1,8 | 1 657 | |
Staphylococcus aureus | 2,8 | 2 619 | |
Bacillus subtilis | 4,2 | 4 106 | |
Escherichia coli | 4,64 | 4 243 | |
Archaea | Nanoarchaeum equitans | 0,49 | 536 |
Pyrococcus abyssi | 1,77 | 1 898 | |
Sulfolobus solfataricus | 3 | 2 977 | |
Eucaryotes | Encephalitozoon cuniculi | 2,9 | 1 996 |
Saccharomyces cerevisiae (levure) | 12 | 5 863 | |
Plasmodium falciparum | 21,8 | 5 314 | |
Caenorhabditis elegans (nématode) | 100 | 22 628 | |
Drosophila melanogaster (insecte) | 118 | 16 548 | |
Arabidopsis thaliana (plante) | 119 | 27 379 | |
Populus trichocarpa (peuplier) | 485 | 45 500 | |
Zea mais (maïs) | 5 000 | 54 606 | |
Mus musculus (souris) | 3 400 | 30 000 | |
Homo sapiens (homme) | 3 400 | 26 517 | |
Amoeba dubia | 675 000 |
Avant qu'il soit séquencé, le génome humain était supposé contenir environ 100 000 gènes. Cette estimation a été revue à la baisse par la suite, et est actuellement de l'ordre de 24 000 - du même ordre que la plante Arabidopsis thaliana (27 379 gènes).
La séquence complète du dernier chromosome dans le génome humain (chromosome 1, le plus grand, contenant à lui seul 8% de ce génome) a été obtenue en mai 2006.