Les différentes formations possibles des arbres fruitiers
Un arbre fruitier peut être conduit de différentes façons afin de mieux s'adapter aux besoins de l'arboriculteur (facilité de récolte des fruits). Une bonne formation de l'arbre permet d'optimiser son ensoleillement et donc sa fructification. Si on laisse pousser l'arbre sans taille, on parle de formes naturelles : plein vent (ou tige ou haute tige) ou demi-tige.
Certaines formes sont plus ou moins adaptées à certaines espèces. Ainsi les châtaigniers, les noyers, les néfliers, les kakis doivent être laissés libres de se développer sans aucune formation.
Les arbres fruitiers à noyaux tels que pruniers, cerisiers et abricotiers sont plus adaptés au plein vent ou demi-tiges (hauteur de ramification : 1,30 à 1,50 m) pour les petits jardins.
Les pêchers apprécient le fuseau ou la demi-tige.
Les pommiers et poiriers supportent tous types de formation mais avec une fructification plus ou moins optimale.
Structure d'un arbre fruitier
Bourse de poirier.
Les arbres fruitiers sont constitués de différents éléments qu'il est utile de connaître avant de procéder à la taille :
Œil à bois : le plus petit bourgeon produit une pousse feuillée.
Dard : évolution de l'œil à bois vers la fructification, devient soit un bouton à fruit, soit une pousse feuillée.
Bouton à fruit : le plus gros bourgeon produit une fleur, puis un fruit après fécondation.
Brindille : frêle rameau à bois.
Lambourde : brindille portant un bouton à fruit à son extrémité.
Bourse : vestige de l'emplacement d'une fructification. A ne surtout pas tailler car elle produit des fruits chaque année.
Stipulaire : œil latent à la base des rameaux.
Coursonne : partie de l'arbre qui reste sur la branche charpentière après la taille. Cette branche secondaire, taillée court tous les ans, porte les fruits ou les nouvelles pousses de l'année.
Un arbre fruitier est constitué d’une part par le tronc et les branches charpentières qui portent des rameaux feuillés et d’autre part par les organes de fructification (bourgeons floraux, fleurs et fruits).
Les différents types de rameaux (voir légende ci-contre).
Selon la variété, son port naturel est érigé ou retombant, plus ou moins ramifié, mais dans tous les cas, « la branche fruitière constitue l’unité de travail dont l’arboriculteur va optimiser le positionnement dans l’arbre, et contrôler le développement au fil des ans ».
Sur le schéma ci-contre, on peut distinguer :
A. Drageons : ces pousses végétatives qui épuisent les éléments nutritifs nécessaires à la production de fruits sont à tailler. Elles apparaissent souvent à la base des arbres greffés sur des porte-greffes sensibles.
B. Moignons ou branches cassées par le vent, une trop lourde charge de fruits ou une mauvaise taille : ce sont des points d'entrées pour les maladies et les insectes et ils doivent donc être taillés au niveau de la branche saine la plus proche.
C. Branches poussant vers le bas : elles doivent être conservées car elles portent souvent des boutons à fruits mais on peut les raccourcir afin qu'elles ne laissent pas dans l'ombre les branches inférieures.
D. Branches frottantes: elles créent des blessures sur l'écorce qui deviennent des points d'entrée pour les insectes et les maladies. Supprimer la moins productive des deux.
E. Branches intérieures : on les taille car elles sont à l'ombre. Elles développent donc des fruits de mauvaise qualité et difficiles d'accès lors de la récolte.
F. Gourmands : ce sont des rameaux à bois dépassant le plus haut bourgeon du tronc central, une sorte de tentative de "putsch". Il faut les tailler car ils consomment de l'énergie inutilement et déséquilibrent l'arbre.
G. Anticipé : C'est une pousse latérale se développant parallèlement à la flèche, l’axe ou la branche le portant. On les taille pour les mêmes raisons que les gourmands.
H. Verticille : ils sont composés de plusieurs branches originaires du même point sur le tronc ou la branche souvent à la suite d'une taille. Les joints y sont plus faibles. Il faut donc sélectionner les rameaux les mieux placés et supprimer les autres.
I. Nouveau leader : On sélectionne un nouveau leader pour limiter ou réorienter la croissance de l'axe central dans la direction désirée.